Cinquante ans après l’accession du Togo à la souveraineté internationale sous le leadership éclairé de feu Sylvanus Olympio et vingt après une lutte cahoteuse pour la démocratisation et l’alternance politique, sous le leadership de Gilchrist Olympio, les langues se délient pour révéler la roublardise politique du fils du « Père de l’indépendance ».
Longtemps soupçonné de toujours jouer le jeu du pouvoir dans le but exclusif de maintenir son leadership égoïste, au devant de la classe opposante, l’ancien président national du plus grand parti de l’opposition est à présent ouvertement désavoué suite à son ralliement avec « armes et bagages » au système-RPT, hostile au changement et à l’alternance.
Anciennement affublé de qualificatifs d’ « opposant historique » ou encore de « leader emblématique » par la presse française, le masque soigneusement entretenu par Gilchrist Olympio est à présent tombé, avec la caution qu’il apporte à un pouvoir qui bafoue les droits de l’homme et use de moyens d’Etat, pour lui permettre de s’imposer illégalement et dans l’illégitimité à la tête de l’Union des Forces de Changement ( UFC), avec l’aide de militants du RPT, convoyés par le ministre de la Sécurité de Faure Gnassingbé, pour suppléer ceux du parti, restés fidèles au Bureau national qui a porté Jean-Pierre Fabre, à sa tête à l’issue d’un congrès extraordinaire que le gouvernement s’est vainement employé à empêcher par la force.
Après les révélations de son Conseiller spécial et proche collaborateur depuis bientôt cinquante ans, Eric Amerding, qui l’ont mis à nu et apporté une clarification dans la guerre de clans que Gilchrist Olympio a imposé au sein du parti, c’est au tour d’un ancien collaborateur de Gnassingbé Eyadéma, dans les années 70 – 80, de révéler des secrets de la collusion de l’ancien président de l’UFC, avec le pouvoir-RPT. Avec des précisions déconcertantes, Andoch Noutépé Bonin, qui a démissionné de ses fonctions à la Présidence de la République pour rejoindre l’opposition depuis 1982 et écrit des livres au vitriol sur le règne du Gal. Gnasingbé Eyadéma, dénonce à présent les responsabilités de Gilchrist Olympio, dans les tentatives de renversement de la dictature au Togo.
Lors d’une conférence de presse tenue le samedi 14 août 2010 à la Maison de la Presse à Lomé, M. Bonin est revenu sur les raisons des échecs de différents coups d’Etat orchestrés contre le Gal. Gnassingbé Eyadéma ainsi que celles de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), tenue à Lomé, en juillet – Août 1991 et qui a porté Me. Joseph Koffigoh à la tête d’un gouvernement de transition qui a hérité de l’essentiel des prérogatives dont le dictateur confiné dans un rôle d’inaugurateur de chrysanthème, avait été dépouillées. « Gilchrist Olympio n’est pas un opposant et n’a jamais été de l’opposition togolaise », a lâché le conférencier.
« En 1977, le président Houphouët avait financé une action pour renverser le pouvoir de Eyadéma. Les mercenaires avaient séjourné pendant deux mois à Lomé, rencontré et déjeuné avec le Col. Assila, le Cdt. Assih et Gnassingbé Eyadéma, lui même. Tout était prêt pour renverser la dictature et libérer le peuple togolais. Mais par trois fois, Gilchrist Olympio a fait reporter le passage à l’action. Finalement, il a fait débarquer trois autres mercenaires qui ont saboté l’opération et pris 300 millions F CFA, que Eyadéma leur a fait remettre par M. Klutsè, alors ancien directeur de la BCEAO », a révélé M. Bonin à la presse. Ce dernier a d’ailleurs ajouté que l’ancien président de la Côte d’Ivoire, a fini par avouer ce soutien à l’opposition togolaise, à Feu Gnassingbé Eyadéma, à qui il a confié qu’il avait décidé de retirer son soutien à cette dernière depuis 1979, à cause de sa « lâcheté ».
L’ancien interprète de Gnassingbé Eyadéma, qui révèle avoir pris part à la conception de la tentative de renversement du 23 septembre 1986, organisée depuis le Ghana, avec le soutien d’un ancien militaire proche du président N’Krumah, affirme que le sabotage de cette opération également à été l’œuvre de Gilchrist Olympio, à travers un ancien agent de la police togolaise, qu’il a impliqué dans l’organisation à sa dernière phase. Très virulent à l’endroit de celui qui a une époque, a porté l’espoir du peuple togolais, l’ancien collaborateur de Feu Gnassingbé Eyadéma, a indiqué que certaines autres opérations de « sauvetage » étouffées dans l’œuf, ont été directement portées à la connaissance de la Présidence du Togo par M. Olympio. Il a cité notamment les anciens leaders de l’opposition Djobo Boukari et Salami, qu’il dit avoir été assassinés plus tard par Eyadéma, comme ayant participé à la préparation de ces opérations.
Pour Andoch Bonin, l’échec de la Conférence Nationale Souveraine également, vient en partie de Gilchrist Olympio, qui a contribué au choix inattendu de Me. Koffigoh, au lieu du Prof. Léopold Gnininvi, par ailleurs actuellement aussi, béquille du pouvoir de Faure Gnassingbé. Une option que M. Olympio aurait faite suite au refus du Prof. Gnininvi, d’accéder à une conditionnalité qu’il exigeait pour son soutien à sa candidature. En somme, Gilchrist Olympio pour les besoins de son leadership, a constamment saboté la lutte des Togolais. Triste confirmation d’une posture que les plus avisés de la politique togolaise ont toujours fustigé, mais que le peuple dans ses récriminations contre le système de dictature, n’a jamais pris le recul d’analyser froidement.
Selon une indiscrétion, la sortie de Andoch Nutépé Bonin n’est que la seconde d’une série qui va se poursuivre dans les jours à venir, pour exposer aux yeux des Togolais et du monde entier, la vraie histoire de la lutte pour la « libération » et les responsabilités de Gilchrist Olympio, dans les échecs répétés de l’opposition. « Le succès de la lutte passe par une clarification », a déclaré un ancien collaborateur de M. Olympio, qui se dit confiant du bon aboutissement de la lutte, avec Jean-Pierre Fabre. « Faure Gnassingbé a obtenu le ralliement de Gilchrist Olympio, mais nous, nous avons le soutien non seulement des militants de l’opposition mais également de 30 à 50% des militants du RPT, toutes couches sociales confondues », a-t-il conclu.
Source : http://koaci.com/index.php?k=main&koaci=actualite_info&numero_article=5925