Il y a exactement 27 ans à Lomé, le procès des étudiants dont les deux principaux Logo Dossouvi (paix à son âme) et Doglo Agbélenko, accusés par le satrape potentat défunt Gnassingbé Eyadéma d’avoir distribué des tracts subversifs et anti-RPT, parti unique parti-État, a secoué le Togo et ébranlé le tout puissant régime en place.
Telle une traînée de poudre, des émeutes, après la capitale, ont envahi le reste du pays. Eyadéma n’avait plus d’autres choix que d’instaurer le multipartisme et une démocratie qu’il finira par retourner à son avantage avec la complicité de certains opposants et de son bras armé les militaires.
Jeunesse togolaise, 27 ans plus tard te voilà au point de départ. Avec un acquis quasi nul.
Alors que le père 38 ans durant, a géré le pays d’une main de fer, réduit au silence ceux qui gênent son règne par des assassinats et laissé à l’abandon hôpitaux, écoles, infrastructures etc., le fils s’est accaparé du pouvoir en marchant dans le sang et sur les cadavres d’au moins 500 de tes frères et sœurs.
Plus de 12 ans plus tard, il a déstructuré tous les pans sociaux de notre pays, érigé un système de prédation systématique des richesses nationales, encouragé une minorité pilleuse dont il est le chef, à réduire à la mendicité la majeure partie de tes compatriotes qui ploie sous le joug d’une oppression et d’une répression sans précédent.
Le fils Faure Gnassingbé, ne lésine sur aucun moyen pour tuer encore et encore tes enfants, ta famille, tes amis et parents à travers le pays. Il ne fait aucun distinguo entre femmes et enfants, personnes âgées ou handicapées.
Que ce soit à Dapaong, Mango, Bafilo, Atakpamé, Sokodé, Tabligbo, Lomé et partout ailleurs, le bilan des assassinats est macabre. Ils se comptent par centaines depuis 2005.
Comme si cela ne suffisait pas, il s’érige également en monarque omnipotent, refusant de céder le moindre espace pour plus de liberté et de dignité. Il verrouille toutes les institutions de la République, n’y plaçant que ses sous-fifres et ses mici dominici qui prennent un vilain plaisir à n’obéir qu’à ses désidératas.
Au niveau de l’armée, il a mis à la tête des garnisons, les éléments les plus durs et les plus conservateurs de son système machiavélique.
Depuis que tu t’es levée le 19 août dernier, Jeunesse togolaise, Faure Gnassingbé te considère comme un moins que rien, refusant de t’adresser la parole. Pour toute réponse à tes revendications, il use des vieilles méthodes maison pour se tailler à nouveau une Constitution sur mesure qui lui permettra de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2030.
Jeunesse togolaise, es-tu prête à sacrifier ton avenir et celui de tes enfants pour une dynastie qui ne te laisse aucune chance de prospérer ? Qui a fait de l’injustice sociale sa marque de fabrique ? Qui laisse des millions de jeunes sur le carreau ? Des centaines de milliers de jeunes chômeurs dont la seule échappatoire est la débrouillardise et la conduite de taxi-moto ?
Comme en 1990 où tes aînés de l’époque ont dit non à l’asservissement, Jeunesse togolaise, prouve à ton pays le Togo que tu es son digne fils. Démontre à ta nation ta bravoure et ta fierté de vivre dans un pays débarrassé de 50 ans d’oppression et de clientélisme. Montre à tes martyrs qu’ils ne sont pas assassinés inutilement.
Appropries-toi ce 05 octobre pour écrire en lettres d’or la nouvelle page de ton histoire. À toute l’Afrique, dis que tu es debout contre les dictateurs et leurs suppôts.
Oui, Jeunesse togolaise, retrouve ta dignité.
Ce 5 octobre 2017 est un jour nouveau qui se lève pour toi. Bats-toi et reste digne de t’appeler « TOGOLAISE ET TOGOLAIS ».
Mr Anani SOSSOU
Journaliste et Consultant
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