Rétrospective à lire en relation avec l’analyse du 28 décembre 2017 et intitulée : « la transparence des comptes publics au Togo : « Faure Gnassingbé ne voit pas de rapport avec lui-même ! »
Note : Un extrait de chaque article est proposé à la fin de ce tableau.
DATE | TITRE | THEME | |
1 | 19/05/2010 | « Alternative pour une sortie de crise : 22 propositions pour refonder la démocratie au Togo » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/05/19/alternative-pour-une-sortie-de-crise-22-propositions-pour-refonder-la-democratie-au-togo/1107 |
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2 | 08/09/2010 | « Mal gouvernance de Faure Gnassingbé : Ce que la banque mondiale a oublié de mentionner… » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/09/08/mal-gouvernance-de-faure-gnassingbe-ce-que-la-banque-mondiale-a-oublie-de-mentionner/2457 |
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3 | 01/07/2010 | « La vérité des urnes et la vérité des comptes : Faure Gnassingbé et Agbéyomé Kodjo face aux faits » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/07/02/la-verite-des-urnes-et-la-verite-des-comptes-faure-gnassingbe-et-agbeyome-kodjo-face-aux-faits/1783 |
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4 | 10/07/2010 | « Faure Gnassingbé : faire payer au peuple sa gestion désastreuse ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/07/10/faure-gnassingbe-faire-payer-au-peuple-sa-gestion-desastreuse/1899 |
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5 | 30/09/2010 | « Le Togo n’est pas à vendre : A qui profitent les privatisations ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/09/30/le-togo-nest-pas-a-vendre-a-qui-profitent-les-privatisations/2721 |
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6 | 09/12/2010 | « Le gouvernement Rpt/Ago nationalise ReDéMaRe Halte à l’arbitraire et aux tortures gratuites » : https://cvu-togo-diaspora.org/2010/12/09/le-gouvernement-rptago-nationalise-redemare-halte-a-l-arbitraire-et-aux-tortures-gratuites/3219 |
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7 | 18/05/2011 | « Gouvernement Rpt/Ago du Togo : faux satisfecit sur les résultats économiques » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/05/18/gouvernement-rptago-du-togo-faux-satisfecit-sur-les-resultats-economiques/4282 |
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8 | 16/07/2010 | « Togo, adieu de l’ambassadrice des Etats-Unis : Patricia Hawkins valide la contre-vérité des urnes et des comptes au Togo » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/07/16/togo-adieu-de-lambassadrice-des-etats-unis-patricia-hawkins-valide-la-contre-verite-des-urnes-et-des-comptes-au-togo/4729 |
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9 | 31/08/2010 | « Affaire ReDeMaRe au Togo : le gouvernement « voyou » a été sanctionne par la justice » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/08/31/affaire-redemare-au-togo-le-gouvernement-voyou-a-ete-sanctionne-par-la-justice/5223 |
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10 | 15/11/2011 | « Togo : l’action du peuple ou responsabiliser les politiques » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/11/15/togo-laction-du-peuple-ou-responsabiliser-les-politiques/5706 |
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11 | 13/12/2011 | « Le système Rpt/Ago a créé 500 000 pauvres au Togo : imposer des élections locales » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/12/13/le-systeme-rptago-a-cree-500-000-pauvres-au-togo-imposer-des-elections-locales/5754 |
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12 | 25/12/2011 | « 2011 au Togo, Faure Gnassingbé et les promesses non tenues : 2012 sous le signe de la refonte du pouvoir ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2011/12/26/2011-au-togo-faure-gnassingbe-et-les-promesses-non-tenues-2012-sous-le-signe-de-la-refonte-du-pouvoir/5818 |
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13 | 05/01/2012 | « Les décisions unilatérales du Rpt/Ago condamnées : Le Togo doit payer 40 milliards de FCFA (61 millions d’Euros) » : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/01/05/les-decisions-unilaterales-du-rptago-condamnees-le-togo-doit-payer-40-milliards-de-fcfa-61-millions-deuros/5830 |
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14 | 25/01/2012 | « Investir dans l’Humain (IDH), une ONG togolaise de microfinance : où est la vérité des comptes ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/01/25/investir-dans-lhumain-idh-une-ong-togolaise-de-micro-finance-ou-est-la-verite-des-comptes/5900 |
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15 | 08/06/2012 | « Etude sur la gouvernance du Togo ! » : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/06/08/etude-sur-la-gouvernance-du-togo/6603 |
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16 | 29/06/2012 | « Le Togo peut-il être vivant… Quand Faure Gnassingbé transforme le peuple togolais en « mort-vivant » ? : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/06/29/le-togo-peut-il-etre-vivant-quand-faure-gnassingbe-transforme-le-peuple-togolais-en-mort-vivant/6816 |
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17 | 25/10/2012 | « Le système de Faure Gnassingbé : ne pas douter qu’il s’agit d’une gouvernance de la prédation » : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/10/25/le-systeme-de-faure-gnassingbe-ne-pas-douter-quil-sagit-dune-gouvernance-de-la-predation/7803 |
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18 | 30/12/2012 | « Les vœux de Faure Gnassingbé pour 2013 trois (3) vérités à proscrire ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2012/12/30/les-voeux-de-faure-gnassingbe-pour-2013-trois-3-verites-a-proscrire/7938 |
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19 | 28/05/2013 | « La transparence des relations France-Afrique exige encore des progrès ! » : https://cvu-togo-diaspora.org/2013/05/28/la-transparence-des-relations-france-afrique-exige-encore-des-progres/8878 |
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20 | 11/09/2013 | « Le pays où le peuple n’est pas heureux : Le Togo classé dernier dans le rapport 2013 sur le bonheur » : https://yeamaizo.afrocentricity.net/2013/09/11/pays-peuple-nest-pas-heureux-togo-classe-dernier-rapport-2013-bonheur/10777 |
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21 | 01/11/2013 | « Gouvernance de Faure Gnassingbé sans « droits humains » pour les réfugiés : Les oubliés d’Agame au Bénin depuis 2005 doivent pouvoir revenir au Togo ! » : https://cvu-togo-diaspora.org/2013/11/01/gouvernance-de-faure-gnassingbe-sans-droits-humains-pour-les-refugies-les-oublies-dagame-au-benin-depuis-2005-doivent-pouvoir-revenir-au-togo/9770 |
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22 | 04/12/2013 | « TOGO : Hollande, Poignant, Bolloré, Faure Gnassingbé, Debbasch, ou la continuation de la Françafrique ! » : https://blogs.mediapart.fr/francois-fabregat/blog/041213/togo-hollande-poignant-bollore-faure-gnassingbe-debbasch-ou-la-continuation-de-la-francafriqu |
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23 | 09/02/2014 | « Tartufferies politiques au sein du pouvoir comme de l’opposition : quel bénéfice pour le peuple togolais ? » : https://blogs.mediapart.fr/francois-fabregat/blog/100214/togo-tartufferies-politiques-au-sein-du-pouvoir-comme-de-l-opposition-quel-benefice-pour-le-p |
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24 | 10/02/2014 | « La gouvernance de la perception de la corruption en Afrique : Afrocentricity Think Tank se méfie de Transparency International » : https://afrocentricity.afrocentricity.net/editorial/la-gouvernance-de-la-perception-de-la-corruption-en-afrique-afrocentricity-think-tank-se-mefie-de-transparency-international/2357 |
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25 | 11/05/2014 | « Faure Gnassingbé : la gouvernance du « fait accompli » : les réformes constitutionnelles et institutionnelles sans débat » : https://cvu-togo-diaspora.org/2014/05/11/faure-gnassingbe-gouvernance-du-fait-accompli-les-reformes-constitutionnelles-institutionnelles-debat/10169 |
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26 | 31/08/2014 | « Futures élections togolaises de mars 2015 : Comment contourner la vérité des urnes ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2014/08/31/futures-elections-togolaises-mars-2015-comment-contourner-verite-urnes/10353 |
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27 | 30/12/2014 | « Introspection : pour préserver la paix au Togo en 2015, les vœux souhaitables de Faure Gnassingbé a la nation ! » : https://cvu-togo-diaspora.org/2014/12/30/introspection-pour-preserver-la-paix-au-togo-en-2015-les-voeux-souhaitables-de-faure-gnassingbe-la-nation/10572 |
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28 | 15/03/2015 | « Togo : élections sans transition ou transition sans élections » : https://cvu-togo-diaspora.org/2015/03/15/togo-elections-sans-transition-ou-transition-sans-elections/10697 |
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29 | 04/01/2016 | « Togo : comment convaincre Faure Gnassingbé de « tenir » ses promesses « non-tenues » ? » : https://cvu-togo-diaspora.org/2016/01/04/togo-comment-convaincre-faure-gnassingbe-de-tenir-ses-promesses-non-tenues/11105 |
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30 | 11/06/2016 | « La nouvelle gouvernance de l’alignement de Faure Gnassingbé : La carotte et le bâton pour pérenniser l’indifférence et la fatalité au Togo » : https://cvu-togo-diaspora.org/2016/06/11/la-nouvelle-gouvernance-de-lalignement-de-faure-gnassingbe-la-carotte-et-le-baton-pour-perenniser-lindifference-et-la-fatalite-au-togo/11298 |
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31 | 26/11/2016 | « Togo : diaspora et progrès économique » : https://cvu-togo-diaspora.org/2016/11/26/togo-diaspora-et-progres-economique/11459 |
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19 /05/2010
« ALTERNATIVE POUR UNE SORTIE DE CRISE : 22 PROPOSITIONS POUR REFONDER LA DEMOCRATIE AU TOGO »
Extraits :
[…] 13. ORGANES DE DIRECTION DES PRINCIPALES CAPACITES PRODUCTIVES DU TOGO
Il s’agit de sortir immédiatement d’une logique de prédation patrimoniale qui fait que le pouvoir central concentre la direction des administrations et des entreprises publiques entre les mains d’un seul groupe, ceci souvent sur une base clanique élargie à une sphère politico-mafieuse. Ces changements reposeront sur un recrutement fondé sur la compétence, la diversité ethnique et un engagement précis sur l’éthique et la probité.
Les principales capacités productives ont pour objet de générer des profits et non des pertes pour l’Etat. À ce titre, il sera adopté et mis en œuvre immédiatement, une forme de gestion répondant aux standards internationaux, facilitant la compétitivité, et privilégiant les partenariats « public-privé ».
14. PROPOSITIONS DE POLES DE COMPETITIVITE ET DE CREATION DE RICHESSES
L’erreur des précédents gouvernements repose sur l’absence de mise en œuvre d’une approche stratégique, générant des richesses dans la proximité. Une telle méprise, a favorisé les approches patrimoniales fondées sur l’arbitraire, promu un système et une dynamique générant de la pauvreté, à cause de la ponction sur la richesse existante, empêchant son renouvellement, notamment au plan de l’écosystème et de l’environnement. Sous forme de chantiers économiques, développés sur l’ensemble du territoire, il sera question d’identifier des partenaires, des institutions, et d’opter pour des systèmes de jumelage opérationnels, fondés sur l’approche « gagnant-gagnant ». Ces partenariats seront conclus avec des pays, régions ou collectivités locales internationales et africaines, intéressées par une complémentarité dans la création de richesse, selon une logique de redistribution en direction du Peuple togolais.
Une des fonctions principales du Gouvernement de transition sera d’orienter les départements ministériels et les collectivités locales vers des objectifs de création de richesses et non vers l’utilisation budgétaire classique de redistribution sans retour.
Des restructurations budgétaires seront proposées afin de concentrer les efforts sur l’augmentation du produit intérieur brut du pays, ceci en relation étroite avec les partenaires en développement soutenant la création de richesses au Togo. […]
08/09/ 2010
« MAL GOUVERNANCE DE FAURE GNASSINGBE : CE QUE LA BANQUE MONDIALE A OUBLIE DE MENTIONNER… »
Extraits :
[…] UNE GOUVERNANCE PATRIMONIALE DE FAURE GNASSINGBE
A la mort du Général Etienne Eyadéma GNASSINGBE, le Togo disposait d’un Boeing 727. Faure GNASSINGBE, à son arrivée au pouvoir, l’a vendu pour s’acheter un appareil d’occasion DC 8 qui en dépit de nombreux mois de réparation en Roumanie se retrouve à l’heure actuelle sur le tarmac de l’aéroport de Lomé, dans l’impossibilité de voler. Il urge que les coûts d’entretien fassent rapidement l’objet de la vérité des comptes.
Pour effectuer ses multiples voyages, Faure GNASSINGBE voyage en Falcon ou Bombardier loués à prix d’or à des groupes avec lesquels un certain Charles DEBBASCH, Togolais disposant d’un passeport diplomatique et ayant rang de ministre, serait le lien de connexion non sans récupérer des commissions importantes payés par l’argent des contribuables. La Banque mondiale semble avoir oublié de procéder à des investigations sérieuses sur ce dossier quant à son impact sur le déficit budgétaire de l’Etat togolais.
La location pour une durée de trois jours est évaluée à 100 (cent) millions de francs CFA sans parler du prix du kérosène, des frais d’atterrissage et de stationnement, et les émoluments du personnel navigant.
Sur un mois pendant cet été, les villégiatures de Faure ont couté plus de 1 (un) milliard de FCFA aux contribuables togolais, sans compter les voyages au Soudan, au Rwanda, Il suffit de visiter le site de la Présidence de la République pour voir le nombre de déplacements effectués pendant la période estivale. La mission en Chine pour l’exposition universelle aurait couté aux contribuables togolais plus de 2 milliards de francs CFA pour 5 jours (voir annexe).
Sur un autre plan et en un quinquennat, Faure GNASSINGBE se serait offert un patrimoine immobilier qui a nécessité des investissements impressionnants, notamment :
- Résidence présidentielle à AGOU (Village natal de sa mère) ;
- Résidence présidentielle à la Cité de l’OUA ;
- Résidence présidentielle à Pya ;
- Résidence présidentielle à Cacavéli ;
- Résidence présidentielle à Dapaong ;
- Résidence présidentielle à Adelé ;
- Résidence présidentielle dans le Ogou ;
- Résidence présidentielle à Défalé ;
- Résidence présidentielle à Blitta.
Il convient de rappeler qu’il y a lieu de préciser si les acquisitions de biens immobiliers par celui qui est à la tête de l’Etat appartiennent à l’Etat togolais ou sont des acquisitions privés par celui qui a l’usufruit ? Le niveau du pouvoir d’achat et des salaires de la fonction publique togolaise ne permet pas aux membres de l’entourage du système Faure Gnassingbé de se constituer un patrimoine immobilier au Togo comme à l’étranger. Le directeur d’une régie financière se serait offert une villa située non loin du nouveau palais présidentiel, estimée à 350 Millions de francs CFA, et qui aurait été payée rubis sur ongle. Les champions de cette course au patrimoine immobilier se retrouvent surtout dans le premier cercle du pouvoir central.
Les fonctionnaires, souvent hauts cadres de l’administration publique, sont tenus de respecter l’interdiction du cumul d’activités et des salaires prévus par les Lois togolaises. Aussi, les ressources dégagées par cette catégorie de Togolaises et Togolais pour acquérir ses biens immobiliers proviennent-elles d’activités annexes, hors-la-loi et vraisemblablement en dissonance avec les émoluments liés à leur travail au service de l’Etat ? Il faut constater que de nombreux directeurs des régies financières et des sociétés d’Etat sont devenus des hommes d’affaires dans le privé, mélangeant allègrement les avantages en provenance du service public, ceci contrairement aux prescriptions des règles de l’Administration togolaise. Tout porte à croire que le principe du non-cumul de postes d’activités et de salaires, n’est pas respecté dans l’Administration togolaise par certains hauts cadres de l’Administration publique. Le délit d’initié et les formes multiples de corruption sont donc possibles, parfois encouragés.
En l’absence de tout contrôle administratif ou parlementaire sur cet état de fait, il n’est pas difficile de comprendre que ces pratiques contribuent à transformer un pays potentiellement riche en une nation appauvrie, comme l’a constaté la Banque mondiale, sans offrir des solutions pour corriger la situation.
Dans le même registre, il convient de rappeler que la clôture de la Résidence de Lomé 2, dont les travaux ont été réalisés par un ministre puissant dans l’exécutif actuel, ont couté la bagatelle de 800 Millions de F CFA prélevés dans les fonds de l’Etat. Les travaux de construction du nouveau siège de la Direction Générale des Impôts, étaient initialement estimés à 4 Milliards de francs. Les députés togolais avaient exigé la revue à la baisse de cette somme. Ces travaux se sont finalement terminés avec des dépenses s’élevant à 8 milliards de francs CFA. Le marché desdits travaux fut attribué de gré à gré à l’inamovible société de travaux publics CENTRO, dirigée par un homme de main de Faure GNASSINGBE. Selon des informations reçues de sources concordantes et dignes de foi, les institutions financières de Washington, dont la Banque mondiale, auraient interpellé la Direction Générale des Impôts (DGI), pour stigmatiser la faiblesse des recettes fiscales réalisées au titre de 2009 : 105 milliards de F CFA alors que le pays voisin, le Bénin, avait atteint 500 milliards de FCFA. Le constat est sans équivoque qu’au titre de la même année, les douanes béninoises, à elles seules, réalisaient une performance correspondant au budget général du Togo ! L’efficacité de la gouvernance togolaise est en question et surtout on peut se demander si les douanes togolaises ne pourraient pas offrir plus, à moins que tout ne soit pas visible. Un audit indépendant devrait pouvoir offrir la vérité des comptes publics.
Nonobstant cette contreperformance, 500 millions de FCFA additionnels auraient été débloqués au mois de mai 2010 comme prime d’encouragement du personnel de la DGI. Ainsi au Togo, les bonus sont inversement proportionnels aux performances. Selon la ou le Directeur de l’institution, c’est le système de celui « qui perd qui gagne » qui est promu! Mais il faut analyser ce système de près. Car le plus mauvais gestionnaire qui reçoit des primes pour « mieux faire », peut se révéler n’être que celui ou celle qui contribue, avec succès, à la diffusion d’une information incomplète de la réalité des recettes effectives de la DGI et parallèlement à l’absence de publication sur les informations non révélées sur des transferts « hors bilan » officiel. Ce dernier point peut expliquer les félicitations… On se demande ce que l’année 2010 réserve aux populations togolaises.
UNE GOUVERNANCE SANS TRANSPARENCE
Le constat est sans appel. Il est tellement évident que plus personne ne peut masquer sa réalité. Alors que ceux parmi les pays africains qui avaient pris conscience de l’importance d’une responsabilité endogène de la macro et de la micro-économie, récoltaient les fruits de réformes structurelles et tiraient profit de l’augmentation des prix des matières premières, en les transformant sur place dans le cadre de vastes chantiers fondés sur le développement des capacités productives, l’éducation et l’infrastructure, le Togo a continué par faire les frais d’une piètre gouvernance économique et d’une imprévisibilité politique récurrente. Celles-ci procèdent d’un manque chronique et auto-renouvelé de légitimité électorale des dirigeants politiques.
La situation de pauvreté avancée des populations, l’absence d’opportunités offertes et les preuves évidentes de l’utilisation des deniers publics par quelques membres du cercle concentrique autour du pouvoir, sont des nuisances que des options alternatives de gouvernance peuvent résoudre.
La lumière de la vérité empêche désormais Faure GNASSINGBE et son Gouvernement de masquer les conséquences de leur gestion, les obligeant à reconnaitre publiquement les nombreux gaspillages et manque-à-gagner pour le Peuple togolais, introduits par le mode de gestion de l’économie togolaise version RPT/AGO. En 2006 déjà, à l’occasion du lancement du programme de modernisation de la justice togolaise, Faure GNASSINGBE a été contraint d’évoquer à Lomé, devant des juristes et des journalistes que : « les maux qui minent l’appareil judiciaire national » sont la source de la plus grande insécurité pour les investissements étrangers au Togo.
Deux ans plus tard, en avril 2008, Komlan MALLY, premier ministre, présidant l’ouverture d’un séminaire sur la corruption au Togo confirmera : « que ce mal est réel sur la terre de nos aïeux et qu’il urge qu’il soit combattu ». Entretemps, devant la Représentation Nationale, l’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau Noupokou DAMMIPI, avouait aux députés togolais qu’au sein de la Société Nationale d’Exploitation des Phosphates, l’un des poumons économiques du pays que, « la gestion des dix dernières années n’était pas assortie de rapports annuels d’activités ».
Il convient de rajouter à cela, entre autres, et sous la direction de Faure GNASSINGBE, la dissolution pure et simple de certaines sociétés ou organismes publics comme le Fonds d’Entretien Routier (FER), sur lequel plane toujours le scandale du détournement de plus de 13 milliards de F CFA, ou la Société Togolaise du Coton (SOTOCO), pour tenter de masquer l’ampleur des détournements ou malversations dont elles ont fait l’objet. Par ailleurs, on ne peut faire abstraction de « l’opacité de la gestion des produits pétroliers » au Togo, ce qui a été dénoncé récemment par l’ancien ministre des Mines et de l’Energie Léopold Messan GNININVI, lors des événements tragiques qui ont entrainé la mort de trois concitoyens lors d’une manifestation pacifique des citoyens togolais au mois de juin, consécutive à une augmentation imprévue et non justifiée des prix du carburant au plan national. […]
01/07/2010
« LA VERITE DES URNES ET LA VERITE DES COMPTES : FAURE GNASSINGBE ET AGBEYOME KODJO FACE AUX FAITS »
Extraits
[…] 6. Economie : impossible transfert de richesse au Togo
Sur le plan économique, il est difficile de croire que plusieurs années après la fin de l’embargo de l’Union Européenne et des institutions financières, le Pouvoir togolais arrive à faire avaliser qu’une seule personne puisse influencer les pays industrialisés pour suspendre leur coopération avec le Togo. On se demande d’ailleurs pourquoi, là aussi, il n’est pas confié à des experts indépendants de la Diaspora, un audit indépendant des comptes de la République togolaise en recommandant fortement au Gouvernement de publier en toute transparence sur son site, les comptes officiels de la Nation sans les falsifier et en permettant aux experts d’aller vérifier la réalité des données mises à leur disposition. Pourquoi une partie des recettes des douanes du Port, des Phosphates, n’est pas transférée directement aux responsables des hôpitaux et centres de santé, sur l’ensemble du territoire togolais au lieu d’aller directement vers des lieux dont la traçabilité reste difficile à établir alors que la destination est connue ?
Si tout le Togo souffre aujourd’hui uniquement par la faute d’un groupe de personnes qui considèrent le Togo comme un Etat patrimonial, c’est que la seule solution, que constitue la démocratie véritable, a été rejetée. Le pouvoir togolais a préféré la démocratie palliative, celle qui permet de se donner une bonne image à l’extérieur tout en « bernant » les pays occidentaux qui n’ont plus les moyens d’imposer une démocratie qu’ils considèrent pourtant comme une conditionnalité incontournable dès lors qu’il s’agit de défendre leurs propres intérêts aux dépens de ceux du Peuple togolais. Cependant, cette démocratie ne peut être falsifiée comme l’a été l’élection présidentielle du 4 mars 2010. Mais il est vrai que le Togo souffre à cause d’un groupe de personnes ignorant comment créer de la richesse sur la Terre de nos Aïeux, et en assurer le partage parmi l’ensemble de la population sous forme d’emplois décents assurant un pouvoir d’achat raisonnable.
Le Gouvernement togolais a-t-il oublié que la douane du Port autonome de Lomé a été redynamisée par Agbéyomé KODJO, et qu’il lui avait été délivré à chaque exercice comptable « un quitus de bonne gestion » ? Il est d’ailleurs établi que les nombreux audits réalisés après le passage d’Agbéyomé KODJO au Port de Lomé n’ont rien trouvé de compromettant, et que le personnel de cette institution et la communauté portuaire internationale, ont été marqués par le professionnalisme et la qualité de ses arbitrages qui ont fait progresser les douanes du Port de Lomé tant en recettes qu’en modernisation. Comment expliquer qu’après le départ d’Agbéyomé KODJO, il soit devenu difficile sinon impossible d’obtenir les données effectives sur les recettes et dépenses du Port autonome de Lomé, et les affectations au profit du Peuple togolais. L’impasse sur les audits dans cette institution après le départ d’Agbéyomé KODJO, en dit long sur la posture inconfortable de Faure GNASSINGBE dans l’épineuse question de la gestion du Port autonome de Lomé, et plus généralement de la bonne gouvernance au Togo. […]
10/07/2010
« FAURE GNASSINGBE : FAIRE PAYER AU PEUPLE SA GESTION DESASTREUSE ? »
Extraits :
[…] Nous avons fort justement dénoncé les entraves que n’ont cessé de dresser les différents gouvernements de Faure GNASSINGBE, pour reculer jusqu’à l’extrême limite l’installation de la Cour des Comptes du Togo, pourtant inscrite dans le marbre de la Constitution de 1992, dans le seul but d’empêcher la Cour de constater l’ampleur des malversations (détournements, escroqueries, trafics divers, notamment avec l’aéroport de Niamtougou entre autres) des fonds publics, tant au sein des sociétés nationales (phosphates, coton) que des organismes publics (Fonds d’Entretien Routier (FER), Port Autonome de Lomé), ou des administrations financières (Douanes et impôts) avant l’échéance politique de l’élection présidentielle. Certes le Togo n’est pas le seul pays à connaitre une crise des finances publiques, puisque la crise économique et financière qui secoue le Monde depuis 2007, a révélé que nombre d’économies des pays occidentaux sont aussi affectées par les conséquences d’une dette publique devenue colossale au fil du temps. […]
30/09/2010
« LE TOGO N’EST PAS A VENDRE : A QUI PROFITENT LES PRIVATISATIONS ? »
Extraits :
[…] 6. PRIVATISER LES BANQUES TOGOLAISES OU RETIRER L’ETAT DE LEUR GESTION
Les membres des cercles de pouvoir et d’influence sont confrontés à la nécessité, de rendre légitime par tous les moyens et à n’importe quel prix sur la scène internationale, un Président de la République illégitime et peu intéressé au sort des populations togolaises, ceci en référence aux dépenses somptueuses des missions qui ne donnent rien. En réalité, il s’agit de légitimer de facto, les décisions mais aussi les abus de pouvoir, les formes diverses de corruption prises dans le cadre de la gestion des affaires publiques. C’est justement parce que d’importants dossiers permettent des transferts des comptes publics vers les comptes privés qu’il y a urgence et qu’il y a besoin de donner une apparence de légitimité au pouvoir RPT/AGO de Faure GNASSINGBE. La participation des représentants de la communauté internationale dans cet exercice explique le soutien extérieur, qui se traduit par le refus des pays occidentaux de soutenir une vraie alternance politique. Encore faut-il que les partis d’opposition expliquent leur mode de fonctionnement démocratique aux populations togolaises.
A la demande du Gouvernement togolais, Le Parlement togolais, après une étude de sa commission des finances et échanges, va bientôt définir un cadre légal et institutionnel pour autoriser la privatisation des entreprises et banques publiques. C’est le Président de l’Assemblée nationale togolaise Abass BONFOH qui rappelle que : « Le projet de loi soumis au Parlement porte désengagement de l’Etat et d’autres personnes morales de droit public des entreprises publiques 5 ». Il est question des institutions financières suivantes : l’Union Togolaise de Banque (UTB), la Banque Internationale pour l’Afrique branche Togo (BIA-Togo), la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et la Banque Togolaise de Développement (BTD). La plupart des partenaires financiers étrangers sérieux avaient décidé de quitté le conseil d’administration de ces banques il y a parfois plusieurs années en guise de protestation contre les interférences étatiques sous le mode de gestion du RPT-Etat. La privatisation n’est qu’un constat d’échec du mode de gouvernance fondé sur l’interférence déresponsabilisé de l’Etat togolais.
Sur le processus, les détails et les modalités de mise en œuvre de cette privatisation ne sont pas encore connus. Nul ne sait si l’Etat togolais conservera une participation minoritaire au sein des nouvelles structures juridiques ainsi créées. Si c’est la méthode de gré à gré qui est préférée à l’appel d’offres transparent, alors la question mérite d’être posée : où va l’argent de la privatisation ? A qui cela profite ? Quel est le choix de ceux qui sont aux commandes du Togo, et qui conçoivent la gestion de la chose publique comme un système patrimonial élargi à la clientèle « docilisée », où le seul et unique objectif est de trouver les moyens de ponctionner les richesses togolaises en se les transférant en priorité, et dans le cas des banques, de choisir le partenaire-repreneur qui pourra continuer l’opération sous d’autres voies ?
7. AVANT PRIVATISATION : INFORMATION, TRANSPARENCE, AUDIT
La vérité des comptes publics s’impose donc ! Surtout lorsque les multiples interférences intempestives du Gouvernement dans la gestion des institutions financières togolaises empêchent une gestion efficace des actifs. Dans le cas de la BTD par exemple, il est internationalement connu que l’on ne peut réclamer le remboursement d’un emprunt à une personne physique ou morale appartenant aux cercles rapprochés du pouvoir ou aux membres actifs des réseaux ésotériques faisant allégeance au pouvoir. Les formes diffèrent pour les autres banques comme au demeurant pour la Société nationale d’investissement qui a été littéralement coulée par la mauvaise gestion et les ingérences du Gouvernement lui-même. Il y a urgence d’avoir une Cour des comptes réellement indépendante.
En privatisant et en faisant croire que la gestion de type privé va résoudre le problème, le Gouvernement est en train de leurrer les togolais. Il va simplement transférer des actifs à des non-Togolais dans la majorité des cas, ceci à des prix bradés… Mais pire, il n’est pas du tout certain que les besoins en financement des Togolais et Togolaises seront satisfaits une fois la privatisation terminée. En effet, plus de 60 % des Togolais n’ont pas accès au service bancaire. En réalité, les interventions intempestives de l’Etat togolais ont contribué directement ou indirectement à empêcher une gestion saine des institutions financières au point que les créances douteuses et irrécouvrables dans les livres comptables de ces banques relèvent de l’Etat, en termes de responsabilité.
En privatisant, l’Etat ne fait que transférer ses dettes sur un repreneur qui ne se gênera pas pour négocier pour que ces dettes soient portées par le budget de l’Etat et donc le contribuable. Cela ne se fera pas sans contrepartie… Mais cela est une affaire « top secret », que certains appellent dans les institutions financières du consensus de Washington, la grande corruption. Personne ne le voit, mais tout le monde en parle. C’est cela qui permet sa perpétuation et nourrit les médias ici et là.
Tout observateur averti a donc beaucoup de mal à croire le Président de l’Assemblée Nationale togolaise qui rappelle que « l’objectif de cette opération [de privatisation] est d’aider à la préservation et à la bonne gestion du patrimoine national, de même qu’à la prise en compte de la protection des intérêts nationaux dans les meilleures conditions ».
La transparence a caractérisé les Gouvernements Faure GNASSINGBE à un tel point, que certains commencent à remplir le répertoire des désastres économiques depuis 2005. Il suffit de rappeler, entre autres :
- le Fonds d’Entretien Routier, (FER) dissous le 6 août 2008, et son remplacement par une nouvelle structure le Fonds Routier (FR) 6 qui n’a jamais récupéré les 13 milliards de F CFA envolés du FER 7 ;
- les sociétés OTP et IFG, dissoutes le 14 mai 2007 après avoir laissé une ardoise de plus de 109 milliards de FCFA transférée sur la dette de l’Etat 8, donc à la charge les contribuables togolais et leur remplacement par la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) 9 ;
- la SOTOCO, dissoute par le Conseil des ministres du 23 janvier 2009 10, avec un passif de plus de soixante (60) milliards de F CFA 11 ;
- la gestion catastrophique de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), dans laquelle l’Etat injecte 600 millions F CFA par mois, en raison d’une gestion caractérisée par la gabegie, le clientélisme, le népotisme 12…. ;
- la CEET, qui vient d’être condamnée à verser 43 milliards de F CFA (66 millions €) à GDF-SUEZ par le Tribunal arbitral de la Banque mondiale via le Centre international de règlement des différends liés à l’investissement (CIRDI), à la suite de la résiliation de la concession de distribution accordée à Togo Électricité 13 .
Après le rappel de ces exemples de gouvernance économique publique, constat d’un Etat en défaillance dans tous les secteurs d’activité où l’Etat intervient dans la gestion, il est difficile de croire que les privatisations annoncées serviront de fondement à « la bonne gestion du patrimoine national ». La privatisation n’est pas une solution miracle d’autant plus que d’autres formules telles les nouvelles relations sud-sud avec les pays émergents pourraient révolutionner les approches bancaires comme sont en train de l’expérimenter l’Afrique du sud et la Chine. L’information, le contrôle-audit et la vérité des comptes des banques, permettraient de faire un véritable bilan des interventionnismes de l’Etat Faure GNASSINGBE, premier responsable des difficultés des banques togolaises. L’audit et la publication des responsabilités et du niveau des créances irrécouvrables et douteuses s’imposent.
8. POURQUOI PRESQUE RIEN NE MARCHE AU TOGO ?
Récemment une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Marshall MILLS a séjourné à Lomé du 8 au 21 Septembre 2010, pour mener les discussions relatives à la cinquième revue du programme mis en œuvre par le Togo dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC).
Dans une déclaration publique effectuée à la fin de la mission, M. Marshall MILLS a indiqué : « Les autorités restent convaincues que la réduction des risques pour les finances publiques découlant des activités bancaires passera notamment par leur privatisation ».
C’est donc certainement pour satisfaire aux critères du FMI notamment pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) que la décision de privatiser la totalité du secteur bancaire a été prise. Ainsi le Togo pourra retrouver une marge pour s’endetter à nouveau sauf que si cela se fait avec des pays qui sont moins regardants sur la bonne gouvernance et les droits humains, cela n’ira pas forcément dans l’intérêt des populations togolaises 14.
Après le constat de l’état réel de l’économie au Togo, particulièrement celui des entreprises publiques relevant du secteur productif et des services, comment en effet croire que la privatisation totale du secteur bancaire serait une panacée, sans que soient opérées des réformes structurelles de grande envergure, notamment au niveau de l’environnement institutionnel et légal afin de la rendre prévisible. Les potentiels investisseurs de long terme ne viennent que si ces conditions sont régulièrement améliorées, ce qui n’est pas le cas au Togo qui n’a opéré que 2 réformes sur 10 au cours de la période 2008/2009, ce qui le classe au 165° rang sur 183 pays choisis pour comprendre ceux qui améliorent l’environnement des affaires 15.
9. REMANIEMENT MINISTERIEL POUR FAIRE OUBLIER LA VERITE DES COMPTES PUBLICS
ll est donc peu probable que la situation s’améliore rapidement, car c’est un système qu’il faut changer et non quelques individus ici et là, ceci sur une base plus clientéliste que de représentativité et de légitimité, voire de compétence. La gouvernance de Faure GNASSINGBE témoigne chaque jour que l’actuelle gestion RPT/AGO ne diverge pas de la trajectoire imprimée lors du premier quinquennat 2005-2010 par ceux qui gèrent le Togo 16.
La privatisation du secteur bancaire a besoin d’une grande transparence, de marchés passés sur une base d’appels d’offres par des professionnels acquis à la transparence des procédures. L’histoire du Togo est malheureusement remplie de poches d’opacité jumelées avec une longue tradition consistant à s’organiser pour brouiller les pistes 17.
La vigilance s’impose. Les tractations en cours pour un remaniement ministériel pourraient ne pas être la solution car ces approches partielles et parcellaires ne remettent pas en cause les fondements de la crise togolaise. C’est une refondation démocratique qu’il faut, ce qui ne manquera pas de refonder l’Etat. Mais les mesures de saupoudrage, sans engagement sur les valeurs, l’éthique et de la volonté de refaire passer les intérêts des populations togolaises avant ceux des intérêts étrangers publics comme privés, ne devraient pas modifier la donne sur le fond. Reste à s’assurer qu’un futur remaniement ministériel n’a pas d’abord pour objet de faire passer dans l’impunité les abus en économie et en finance. L’impunité des abus de droits humains au Togo est déjà considérée comme un « droit acquis ».
10. TRANSPARENCE : FONDEMENT D’UNE RECONCILIATION NATIONALE
Le Togo n’est pas une propriété privée. Aussi, le CVU rappelle que le Togo n’est pas à vendre ! Le Togo doit apprendre à créer de la richesse partagée et non vendre les instruments qui peuvent générer de la richesse. En réalité, par le transfert de propriété ici et là, c’est tout un pan des capacités productives du pays qui ne pourra peut-être pas générer de la richesse avec des « bons » gestionnaires. Malheureusement, l’essentiel des dividendes et valeurs ajoutées créées risquent de quitter ou de ne pas s’investir au Togo…
Mais au fait le Togo c’est qui ? Finalement c’est vous et c’est nous, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens togolais ainsi que l’ensemble des richesses matérielles que ces mêmes citoyens se sont données. Tout ce qui relève de l’Etat togolais nous appartient socialement et collectivement. Ainsi Faure GNASSINGBE qui ne saurait vendre les citoyens de ce pays, ne doit pas vendre à la sauvette le fruit de la richesse nationale dans l’opacité qui caractérise son régime depuis 2005. Il suffit pourtant de laisser les audits indépendants reprendre ses droits au Togo. En définitive au Togo, il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que de voir le système RPT/AGO mettre en œuvre la transparence et la vérité des urnes et des comptes publics, afin d’aller au paradis et fonder les bases d’une réconciliation nationale. Celle-ci ne peut avoir lieu sans une démocratie, une vraie ! […]
09/12/2010
« LE GOUVERNEMENT RPT/AGO NATIONALISE REDEMARE HALTE A L’ARBITRAIRE ET AUX TORTURES GRATUITES »
Extraits
[…]2. OHADA, ETAT TOGOLAIS ET GIE REDEMARE : INTERDICTION DE POURSUITE INDIVIDUELLE
Le 20 juillet 2010, l’Etat togolais, au mépris de la réglementation OHADA qu’il a lui-même signée, a inculpé Monsieur Essohamlom SAMA, Administrateur du GIE ReDéMaRe, à la prison civile de Lomé, sur la base de présomption non vérifiable de « tentative d’escroquerie et de faux et usage de faux en écriture publique » selon les articles 4, 107 et 174-5 du code pénal.
Pourtant la constitution togolaise dans son article 18 relaye et conforte l’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme selon laquelle la « présomption d’innocence » prime sur les présomptions non motivées et non vérifiables du Gouvernement togolais.
Les faits de fausses déclarations reprochés à Essohamlon SAMA se rapportent à la constitution du GIE ReDéMaRe. L’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique ayant prévu en la matière des infractions, c’est à tort que le gouvernement togolais a cru devoir appliquer à l’Administrateur de ReDéMaRe les dispositions de l’article 174-5° du code pénal.
Les incriminations généralement visées par l’Acte Uniforme sont intentionnelles. Elles supposent, à la lumière de ce qui est reproché à monsieur Essohamlon SAMA, la mauvaise foi de l’auteur. La plupart de ces infractions notamment en matière de constitution de société, telle dans le cas d’espèce, sont classiques et initialement prévues par les articles 13, 14 et 15 de la loi de 1867 (délits concernant la souscription et la déclaration de versements, ceux concernant l’émission ou la négociation d’actions).
Les Administrateurs des GIE, personnes physiques ou représentants permanents des personnes morales, engagent leur responsabilité civile et pénale dans les mêmes termes que les Administrateurs des Sociétés Anonymes (articles 421, 740 à 743). Une lecture des dispositions de l’article 879 dudit Acte Uniforme ne permet pas de douter de cela. Mais il n’est nulle part mentionné que les prétendues irrégularités intervenues dans la constitution du GIE ReDéMaRe sont susceptibles d’être analysées comme une infraction de nature à conduire monsieur Essohamlon SAMA en prison.
Du reste, le législateur communautaire ne renvoie aux législations des Etats parties, que pour ce qui concerne les sanctions applicables.
Le Gouvernement togolais est donc actuellement incapable de prouver qu’il y a eu infraction et d’en apporter la preuve. Il ne lui reste donc qu’à donner plein effet à l’article 112 du code togolais de procédure pénale qui dispose que « la détention préventive est une mesure exceptionnelle » et suppose que des règles strictes doivent être observées. En effet l’article 113 du Code pénal dispose « qu’en matière correctionnelle, lorsque le maximum de la peine prévue par la loi est inférieure à deux ans d’emprisonnement, l’inculpé domicilié au Togo, ne peut être détenu plus de 10 jours après sa première comparution devant le Juge d’instructions’il n’a pas déjà été condamné soit pour un crime, soit à un emprisonnement de plus de trois mois sans sursis pour délit de droit commun ».
Mais voilà où réside l’arbitraire et l’abus de droit du Gouvernement togolais ! Monsieur Essohamlom SAMA, Administrateur du GIE ReDéMaRe n’a jamais été condamné pour crime et n’a jamais été emprisonné. Ainsi, au lieu de 10 jours de détention préventive, le Gouvernement togolais, en tout abus de droit et de pouvoir, a unilatéralement décidé d’étendre à une date inconnue, la détention provisoire sans d’ailleurs donner les raisons de la mise en détention.
Par ailleurs, le Gouvernement n’offre aucun argument permettant de justifier et prouver que Monsieur Essohamlom SAMA aurait participé de près ou de loin, directement ou indirectement, à des faits de blanchiment d’argent. C’est pourtant sous cet argumentaire que le Gouvernement RPT/AGO a décidé unilatéralement et sur la base de rumeurs de geler les avoirs du GIE ReDéMaRe et d’ordonner mainlevée après des investigations dont les méthodes et procédures sont très éloignées d’un processus transparent visant à faire éclater la vérité. Il était donc impossible au Gouvernement d’imputer une amende variant entre 20 000 et 100 000 FCFA pour une infraction que le Gouvernement n’arrive pas à prouver et il se rétracte derrière la loi du plus fort. Sans infraction et sans irrégularité avérée, l’Administrateur du GIE ReDéMaRe doit être libéré pour absence de preuves de la part du Gouvernement RPT/AGO. La présomption d’innocence prime et les délais de détention préventive sont largement dépassés. L’Administrateur du GIE ReDéMaRe doit retrouver sa liberté et se voir offrir les chances de contester la décision arbitraire et unilatérale et sans explications convaincantes du Gouvernement RPT/AGO.
3. ZONES D’OMBRES ET BOUC EMISSAIRE
Ainsi, sans que la moindre clarté ne soit venue éclairer les véritables motifs qui ont justifié la suspension des activités du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) ReDéMaRe, la gouvernance par décret pris en Conseil des Ministres 2a conduit de fait à la fermeture d’un établissement qui fonctionnait comme un collecteur de capitaux d’investissement et de soutien à des Togolais et Togolaises pour redémarrer dans la vie et créer des richesses. L’originalité résidait donc dans la capacité à accompagner les adhérents et clients dans leurs projets de création de richesses. Ainsi, la plupart des adhérents privés d’accès au crédit ont pu se relever économiquement et retrouver leur dignité. En filigrane, c’est la capacité de ReDéMaRe à financer et orienter l’épargne des citoyens togolais vers des activités génératrices de revenus et d’emplois qu’il y a lieu de préserver et que le Gouvernement est en train de tuer.
Dans une précédente analyse du CVU du 22 septembre 2010 3, le gouvernement RPT/AGO a été interpellé sur l’interventionnisme assez peu orthodoxe de l’Etat : « Une affaire dans laquelle l’Etat refuse pour le moment de laisser un procès se dérouler, afin que les nombreuses zones d’ombre relatives aux responsabilités partagées, les complicités non révélées…ne soient révélés au grand jour. Le système du RPT/AGO abuse de l’interventionnisme étatique pour promouvoir les « angles morts » de la vérité des comptes publics-privés au Togo »…« La société ReDeMaRe a été fermée sur la base de présomptions, et son principal dirigeant enfermé plus pour qu’il ne parle pas que pour protéger les épargnants…».
Le fait qu’à partir du 15 novembre, certains adhérents, sur décisions arbitraires et non-transparentes du Gouvernement, puissent progressivement commencer à récupérer une partie de leurs fonds, change-t-il quelque chose à l’évolution de l’affaire ? Comment se fait-il que les adhérents aient dû attendre plus de 129 jours pour récupérer partiellement leurs fonds ? Pourquoi l’Etat togolais gère-t-il ce dossier dans la plus grande opacité ? La relation fondée sur des rumeurs, entre l’expérience récente malheureuse de certains pays voisins où les citoyens ont été spoliés, ne peut à elle seule servir de justificatif pour suspendre l’activité d’une structure qui a sa raison d’être économique, et qui vient compléter la défaillance de l’Etat en matière de soutien à la création d’emplois et de création de pouvoir d’achat. A ce titre, ReDéMaRe contribue plus que d’autres à soutenir les objectifs du millénaire du développement consistant à réduire de moitié l’extrême pauvreté à l’horizon 2015. Le Gouvernement togolais serait-il contre ceux qui défendent les intérêts des pauvres ?
De très nombreuses questions restent sans réponse, six mois après le début de cette affaire! Nous en posons une nouvelle fois quelques-unes avec pertinence, afin de montrer que de trop nombreuses zones d’ombre subsistent et les pressions discrètes sur les adhérents pour venir prendre une partie ou tout de leur capital d’investissement ne saurait cacher la disparition d’une partie importante de fonds dont la responsabilité incombe à ceux qui ont choisi de ne pas passer par un tribunal compétent pour clarifier les difficultés passagères et éventuelles du GIE ReDéMaRe. Il n’est pas possible dans un Etat de droit, sauf au Togo, qui à ce titre n’est pas un Etat de droit, de créer unilatéralement des zones d’ombres sur la gestion d’un GIE tel que ReDéMaRe, d’en profiter pour distribuer les sommes trouvées en caisse sur une base arbitraire, et tenter de coller la responsabilité au seul Administrateur, ceci en tout non-respect de l’Acte Uniforme de l’OHADA, des procédures pénales et civiles au plan national et au mépris des conventions internationales et des droits de l’homme, puisque Monsieur Essohamlom SAMA serait torturé dans des cellules spéciales.
Il est demandé aux institutions de protection des droits humains d’intervenir, notamment Amnesty International en appui avec la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, et toutes institutions protégeant les droits des citoyens en général, des Togolais en particulier. Le Gouvernement togolais ne peut cacher son appropriation des biens du GIE ReDéMaRe sur la base de rumeurs et explications sans fondements. Il ne peut utiliser l’Administrateur SAMA comme un bouc-émissaire, privé de ses droits les plus élémentaires, tant pour assurer sa défense personnelle que pour assurer la défense des nombreux Togolais et Togolaises qui bénéficiaient de son système de collecte de capitaux d’investissement et d’ouverture de crédit, sur la base d’un projet générateur d’emplois et de revenus.
Il importe de corriger les inexactitudes qui circulent sur les activités de ReDéMaRe. Ce GIE bénéficiait d’une autorisation administrative pour fournir des services à la population avec une priorité pour la distribution des produits de consommation courante et les prestations diverses dans le domaine social y compris l’accès au crédit pour les populations marginalisées au Togo. Aussi, les opérations de recyclage de capitaux des adhérents qui relèvent de facilitations financières sont parfaitement légales et rentrent dans les attributions du GIE ReDéMaRe.
4. UNE NATIONALISATION DU GOUVERNEMENT RPT/AGO QUI NE DIT PAS SON NOM ?
Au moment où le gouvernement togolais a prononcé unilatéralement la fermeture, le Ministre de l’Economie et des Finances AYASSOR annonçait qu’il restait 5 milliards de F CFA dans les caisses de ReDéMaRe. Cela ne ressemble pas à une situation de faillite ou de cessation de paiements ! Alors qu’aucun adhérent du réseau n’a déposé de plainte en justice contre ReDéMaRe et souhaite au contraire continuer les services d’utilité publique rendus par ce GIE, il faut bien constater qu’il y avait de l’argent dans les caisses et que ReDéMaRe n’était donc pas en faillite. Aucun membre n’a demandé le remboursement de son épargne ou contribution auprès du GIE ReDéMaRe. Ce constat est corroboré par le Collectif des Adhérents de ReDeMaRe qui déclarait au mois de septembre : «Les membres déclarent ne pas être prêts à demander le remboursement de leurs sous. S’il doit y avoir remboursement, cela doit se faire avec la collaboration des responsables de ReDéMaRe ». Clairement, les adhérents de ReDéMaRe considèrent que le risque de spoliation n’est pas du côté des dirigeants de ReDéMaRe, mais bien des agissements du Comité Intersectoriel dit « d’Experts » mis en place par le Gouvernement RPT/AGO pour gérer ce dossier.
Ainsi, avec la principale décision prise en Conseil des ministres le 9 juillet 2010 retirant la carte d’autorisation de ReDéMaRe sur la base de la décision 025/MCTSP/2010, l’argumentation développée par le Gouvernement RPT/AGO est loin de répondre aux interrogations et aux craintes légitimes des adhérents du réseau et des observateurs indépendants de ce dossier. Le Gouvernement a décidé depuis cette date de suspendre les activités du GIE ReDéMaRe sur toute l’étendue du territoire national. Le seul argument utilisé repose sur des présomptions que ce que fait ReDéMaRe ne peut qu’être équivalent à des malversations effectuées ailleurs notamment :
- l’expérience passée de structures de financement dans lesquelles le promoteur principal a disparu après avoir escroqué les adhérents et plus particulièrement le cas d’un pays voisin où les citoyens ont été spoliés d’environ 100 milliards de FCFA ;
- L’expérience malheureuse aux Etats-Unis de l’affaire Bernard MADOFF qui a participé à l’aggravation de la récente crise financière mondiale et fait perdre plusieurs milliards de dollars américains (environ 50 milliards de $US) aux épargnants.
Le GIE ReDéMaRe avait en dépôt autour de 34 millions de $US soit (18 658 603 338 F CFA), ce qui ne peut être comparé à l’affaire MADOFF où 50 milliards de $US ont réellement disparu. Si le cas MADOFF relevait effectivement de l’escroquerie, le GIE ReDéMaRe aurait réussi la prouesse de distribuer sous forme de prêts près de 11 milliards de F CFA (exactement 10 976 037 583 F CFA) destinés principalement à des activités génératrices de revenus et d’emplois. Par ailleurs, les comptes du GIE présentaient un solde positif réel disponible de près de 5 milliards de F CFA (4 832 795 274 F CFA exactement) au moment de la suspension unilatérale par le Gouvernement.
Autant de raisons qui peuvent inciter à conclure à une véritable opération de nationalisation unilatérale de la part du Gouvernement RPT/AGO et de destruction d’une capacité institutionnelle génératrice de richesses. Le Gouvernement togolais, sur la base de l’arbitraire a choisi de spolier une partie des Togolais et Togolaises qui réclament la vérité des comptes de ReDéMaRe. En procédant à une distribution selon des règles elles-mêmes opaques alors que le GIE n’est pas en soi dissous ou fermé mais simplement suspendu, l’Etat togolais méprise les dirigeants togolais qui tentent de pallier à la défaillance de l’Etat et de plusieurs années d’une mauvaise gouvernance économique qui a été incapable de réduire la pauvreté endémique dans le pays.
ReDéMaRe a été empêché de continuer à se mettre au service des populations les plus vulnérables. Le Gouvernement en profite pour détruire toute tentative de soutien à l’émergence de capacités productives. De là, parler d’un véritablement détournement doublé d’abus des droits humains et de violence perpétuée sur la personne de l’Administrateur Essohamlom SAMA dans la prison civile de Lomé, alors qu’il est au pain sec et à l’eau polluée, pose le problème du rôle de l’Etat dans une démocratie palliative, où les instruments de l’Etat servent à préserver les intérêts de ceux qui détiennent la force et les armes. La communauté internationale si prompte à réclamer le respect des droits humains et la bonne gouvernance est bien silencieuse. Ce véritable détournement basé sur une décision arbitraire de l’Etat mérite une enquête. Les parlementaires togolais ne peuvent se permettre de l’envisager, ils sont en crise. Les militaires togolais non républicains ne peuvent se permettre de parler, ils sont aux ordres d’un système où la loi du silence règne en maître jusque dans les obédiences secrètes et occultes. L’Etat, l’ombre de lui-même, n’est au service que d’une minorité qui gouverne d’abord pour contrôler et s’accaparer les richesses du pays, d’où qu’elles puissent émerger.
Au moment où la société a été suspendue, elle n’était pas déficitaire ! Où sont les comptes négatifs de ReDeMaRe, pour justifier un tel acharnement à l’égard de son Administrateur principal qui a le seul tort de vouloir aider ceux que l’Etat togolais a oublié au point de les mépriser ? La vérité, paradoxalement, tient dans l’absence de compréhension du processus économique qui permet de générer de la richesse en transformant l’épargne en investissement par la magie de l’accès au crédit. Mais, cela s’apprend à l’école et non au Gouvernement. Le juge compétent qui aurait pu expliquer tout ceci n’est même pas reconnu recevable, puisque le Gouvernement, afin d’éviter que la vérité ne se sache, refuse malgré une décision judiciaire récente favorable, de libérer l’Administrateur Essohamlom SAMA. ReDéMaRe est l’objet d’un véritable hold-up économique de la part de l’Etat. Si l’Etat souhaite la preuve du contraire, il n’a qu’à stopper son attitude qui consiste à être juge et partie dans ce dossier et laisser la défense porter l’affaire devant les tribunaux compétents, afin que la vérité, la vraie, pas celle de l’Etat RPT/AGO, soit promulguée.
5. POURQUOI LA JUSTICE TOGOLAISE N’EST-T-ELLE PAS EN CHARGE DE CE DOSSIER ?
Les adhérents de ReDeMare sont à juste titre très inquiets des pratiques du Comité Intersectoriel dit d’Expertsnommé par le Gouvernement pour la circonstance, lorsque au mois d’octobre, ils ont vu ce comité commencer par prélever une somme de cent (100) millions de FCFA sur les fonds déposés par les adhérents, comme «Frais de gestion, d’expertise et imprévus ». Ces frais ont été enlevés avant même d’avoir annoncé le plan de remboursement de certains membres du GIE ReDéMaRe et sans justifier des pondérations qui profitent à certains plus qu’à d’autres 4.
Cette inquiétude fut confirmée lorsque les adhérents ont pris connaissance de la clé de répartition des remboursements établie par le Comité Intersectoriel dit d’Experts de la manière suivante :
- Adhérents n’ayant perçu aucune mensualité : 74,28% du solde ou du dépôt,
- Adhérents ayant perçu une mensualité : 68,69% du solde,
- Adhérents ayant perçu deux mensualités : 60% du solde,
- Adhérents ayant perçu trois mensualités : 44,60% du solde,
- Adhérents ayant perçu quatre mensualités : 10% du solde.
Celle-ci laisse augurer un large différentiel entre le solde positif effectivement récupéré dans les comptes de la société et les remboursements dont bénéficieront effectivement les déposants, à la fin des opérations. Par ailleurs, sur un autre point capital en termes de justice, le même Comité Intersectoriel dit d’Experts ne pousse pas la logique économique jusqu’au bout. Il ne donne aucune précision pour savoir comment seront récupérés les 10 976 037 583 F.CFA de capitaux consommés jusqu’ici, et surtout ne mentionne pas jusqu’à présent le nom des bénéficiaires.
Il s’agit là d’une très grave lacune. N’importe quel Tribunal indépendant aurait commencé par poser cette question et y aurait apporté une réponse. Mais, il semble que le Comité Intersectoriel dit d’Experts considère ce point comme mineur et s’en exonère, du moins jusqu’à maintenant. Ce comité établi unilatéralement par le Gouvernement RPT/AGO n’a de comptes à rendre à aucune Cour de justice, mais au seul Gouvernement togolais qui a décidé de manière unilatérale et non-contradictoire la suspension-cessation d’activités de ReDéMaRe. Le Gouvernement togolais construit donc un système judiciaire parallèle où il est juge et partie et berne ainsi la communauté internationale et la justice internationale, qui se laissent piéger par cette justice palliative où les apparences sont sauves dès lors que l’on désigne un bouc-émissaire en la personne de l’Administrateur Essohamlom SAMA.
Même libérée, une personne bénéficiant d’une présomption d’innocence et avec aucune plainte de la part des adhérents, aucune infraction, aucune fraude, aucune illégalité prouvées par le Gouvernement, continue à poser un problème dans un Togo où la justice est bafouée par des abus de droit. La popularité même de l’Administrateur Essohamlom SAMA conduit le Gouvernement RPT/AGO à isoler le faux accusé dans la partie de la prison civile de Lomé réputée pour ses tortures, ses humiliations et ses vexations les plus barbares. Le CVU demande aux représentants des droits humains au Togo, dans la sous-région comme au plan international de saisir les membres de la communauté internationale et surtout les ambassadeurs en poste au Togo, afin de demander une visite officielle dans la prison civile de Lomé pour s’enquérir de l’état exact de santé de l’Administrateur SAMA, qui serait malade du fait des sévices et tortures subis d’une manière ou d’une autre de la part du pouvoir en place.
Au plan économique, l’affaire ReDeMaRe, illustre une nouvelle fois la question de la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire au Togo, comme l’avaient illustrée les actes du Gouvernement RPT/AGO dans sa détermination à :
- fermer sans succès le parti politique OBUTS au mois d’août 2010 ;
- à tenter d’affaiblir l’ANC et le FRAC par une nouvelle tentative d’exclusion abusive intentée au niveau parlementaire contre les ex-membres du parti de l’Union des forces du changement.
Faut-il répéter qu’aucun adhérent sérieux du réseau GIE ReDéMaRe n’a déposé de plainte en justice contre le responsable de ReDéMaRe ? La très grande majorité des membres lui est restée fidèle et souhaite voir continuer l’activité qui leur a permis de retrouver leur dignité face au niveau de chômage enregistré par le pouvoir depuis plusieurs années. Incarcéré depuis cinq mois alors que le délai maximum était de 10 jours de détention préventive, l’Administrateur Essohamlom SAMA est actuellement encore l’objet d’un véritable bras de fer judiciaire entre la Chambre d’Accusation qui a ordonné sa mise en liberté et le Parquet, aux ordres du pouvoir RPT/AGO qui a rejeté la décision 5et choisit de se pourvoir en cassation afin de conserver Monsieur SAMA en prison. […]
18/05/2011
« GOUVERNEMENT RPT/AGO DU TOGO : FAUX SATISFECIT SUR LES RESULTATS ECONOMIQUES »
Extraits
1. DESINFORMATION SUR L’ETAT REEL DE L’ECONOMIE TOGOLAISE
[…] Les jolies phrases diplomatiques des institutions de Bretton-Woods, notamment du FMI, ne doivent tromper personne puisqu’il s’agit en l’occurrence d’effacer les dettes pour redonner une capacité d’endettement au Togo. Autrement dit, il s’agit d’effacer des dettes iniques résultantes d’une mauvaise gouvernance des gouvernements togolais précédents et de leur redonner une nouvelle capacité d’asservissement aux conditionnalités subtiles du conseil d’administration du FMI. Autrement dit, avec de nouveaux endettements, les institutions permettent à la mauvaise gouvernance économique de perdurer au Togo tout en forçant ceux qui sont au pouvoir de céder petit à petit, souvent par des injonctions directes, des pans entiers de l’économie togolaise, il suffit de citer les conditions de transfert des recettes directes et indirectes du port autonome de Lomé pour comprendre que le Togo est en train de transférer ses richesses à des non-Togolais, moyennant un droit de passage que ne manquent pas de prélever les tenants du pouvoir. La contrepartie est un accord pour soutenir le régime en place pour légitimer une contre-vérité des urnes et financer une armée non-républicaine pour mater les contestations au lieu de refaire des élections ou trouver des solutions où le respect du choix des populations deviendrait réalité. […]
[…]6. DETTE EXTERIEURE ENVERS LES CREANCIERS PUBLICS
Le Togo a en effet atteint en décembre 2010 le niveau requis des conditions pour obtenir un allègement ou un effacement substantiel de sa dette, c’est-à-dire sa mauvaise gouvernance. Il s’agit du point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) avec les institutions de Bretton Woods et avec comme conséquence que les bailleurs de fonds bilatéraux, dont la France, devraient faire un geste substantiel pour éliminer une grande partie d’une dette qui ne sera de toute façon jamais payée car n’ayant jamais bénéficié aux populations togolaises. Le Gouvernement estime que sa dette extérieure a été annulée à 90 %, Aussi la dette extérieure envers les créanciers publics est passée d’un niveau de 79,5 % du PIB entre 2004-2008, à 55,2 % du PIB en 2009 et à 15,3 % du PIB en 2010. Ce niveau d’endettement reste malgré tout bien supérieur à celui de l’Afrique subsaharienne, soit 9 % en 2010.
Quelle gloire y-a-t-il à se lancer un auto-satisfecit pour avoir réussi à ne pas payer des dettes contractées qui n’ont pas servi à satisfaire les besoins des populations ? Celles-ci n’ont d’ailleurs concrètement ni vu ni senti les avantages de cette dette. Les affidés du RPT et récemment de l’UFC/AGO, certainement sans compter ceux qui dans l’ombre, n’osent plus parler tellement leur bouche se rappelle des émargements ici et là.
Comment alors croire que si ce Gouvernement n’a pas réussi à mettre en œuvre une politique de grands travaux depuis plus de 6 ans, il va le faire maintenant ?
Le CVU-Togo-Diaspora constate qu’une gouvernance qui est fondée sur la contre-vérité de l’information économique et du manque de transparence dans les comptes publics ne peut que favoriser la promotion de la dé-responsabilité et de l’impunité. Cela génère de l’incompétence et cela ne peut que se refléter dans les résultats du Gouvernement. De là à tenter à masquer la vérité des comptes est un piège dans lequel ni la Diaspora, ni le CVU-Togo-Diaspora ne sont tombés.
Le CVU-Togo-Diaspora recommande au Gouvernement de rétablir la confiance entre le Peuple et les dirigeants en rétablissant la transparence des informations économiques et financières. Les analyses et affirmations péremptoires devraient alors passer par un travail de vérification des spécialistes nombreux au Togo comme dans la Diaspora. C’est une condition de rétablissement de la confiance.
Le CVU-Togo-Diaspora reste vigilant au service du Peuple togolais. […]
16/07/2010
« TOGO, ADIEU DE L’AMBASSADRICE DES ETATS-UNIS : PATRICIA HAWKINS VALIDE LA CONTRE-VERITE DES URNES ET DES COMPTES AU TOGO »
Extraits
[…]MARCHER, AGIR DANS LA RUE, L’ALTERNATIVE OFFERTE PAR LE RÉGIME RPT/AGO
Les démocrates togolais qui s’expriment dans la rue parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, pour faire face à une oligarchie qui accapare injustement la richesse nationale en la détournant aux dépens du peuple togolais, sont des citoyens qui agissent positivement pour améliorer leur condition personnelle et celle de la société en général. Ce sont eux qui sont porteurs des valeurs démocratiques et de justice sociale.
Au lieu d’œuvrer pour un apaisement des tensions et pour la recherche d’un compromis équitable donc acceptable par toutes les parties, Mme Hawkins outrepasse ses fonctions diplomatiques, en radicalisant ses positions au point de légitimer la contre-vérité des urnes et des comptes. Elle crée la zizanie en contribuant à la radicalisation des antagonismes. Elle n’est pas une femme de paix, et si Barack Obama et Mme Hilary Clinton soutiennent de telles positions, alors les Etats-Unis ne sont pas des amis du Peuple togolais. Faut-il rappeler que pour dénouer la crise politique togolaise, il faut un retour de la confiance et la fin de l’impunité.
Le CVU-Togo-Diaspora renouvelle ainsi la proposition de mise en œuvre des 22 propositions de sortie de crise formulée le 22 mai 2010, dont les termes ont pour objectif de promouvoir la paix. Une offre surprise d’élection présidentielle anticipée au Togo pourrait éventuellement emporter l’adhésion populaire, surtout si Faure Gnassingbé n’est plus candidat à sa propre succession dans les conditions d’usurpation de la vérité des urnes. […]
31/08/2010
« AFFAIRE REDEMARE AU TOGO : LE GOUVERNEMENT « VOYOU » A ETE SANCTIONNE PAR LA JUSTICE »
Extraits
[…] 1. USURPATION PAR L’ETAT TOGOLAIS DES BIENS ET AVOIRS DES ADHERENTS DE REDEMARE
Détenu illégalement depuis près de 13 mois (386 jours 2) dans les prisons togolaises, M. Essohamlon SAMA a été, parmi tant d’autres patriotes togolais, une victime de plus à subir les affres des actes arbitraires de gouvernance et des erreurs de jugement du Gouvernement RPT/AGO. Sans envisager pour l’instant de dédommagement pour ce qu’il faut bien qualifier de viol collectif par le Gouvernement togolais, du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) ReDeMaRe (Réseau de Développement de la Masse sans Ressources), le Gouvernement voyou s’est contenté de « libérer » provisoirement le Directeur général (DG) de ReDeMaRe en tentant de faire croire qu’il s’agit d’une « bonne action (BA)» coïncidant avec la fin du ramadan.
Il n’y a donc pas de fatalité. Il s’agit bien d’une usurpation par l’Etat togolais des biens, de l’épargne des adhérents de ReDeMaRe et d’une longue séquestration du DG.
Félicitations aux médias togolais et internationaux y compris Africa numéro 1 3 et à toutes les bonnes volontés y compris l’ensemble des membres de l’Association qui ont refusé, malgré les pressions, de condamner sans faute, le DG éthique de cette entité de création d’innovation financière au service des populations togolaises, toutes classes confondues.
En réalité, le Gouvernement togolais détruit tout ce qui fonctionne dans son pays pendant qu’il continue de refuser de recenser la Diaspora, et l’empêche de « rentrer au pays » pour « développer le Togo »… Mais quand un citoyen togolais se met au service des siens comme Essohamlon SAMA, c’est tout un conseil des ministres, sous la direction de Faure Gnassingbé, le fils du père, qui se coalise pour détruire des années de construction d’un système original d’épargne, d’accès au crédit et de financement des capacités productives au Togo. Encore faut-il comprendre l’économie pour comprendre ce que fait ReDeMaRe… Quant on ne comprend rien, on demande conseil à des expertises reconnues ou alors on laisse le DG ReDeMaRe faire son travail au service du Peuple togolais.
Si à travers cette affaire on peut donc estimer le niveau d’expertise qui doit entourer le Gouvernement togolais sur ce sujet, il ne faut pas s’étonner de l’emploi de la force pour empêcher les citoyens de contester les erreurs d’arbitrage et l’ignorance collective du Gouvernement, plus particulièrement du ministre de la justice par qui tout est arrivé et de celui des finances qui a prêté son concours à cette mascarade. Sous d’autres cieux démocratiques, il aurait volontairement pris l’initiative de démissionner. Mais au Togo, c’est la mauvaise gouvernance qui en étant récompensée sert de boussole, et l’injustice doublée d’impunité qui sert de radar.
2. S’APPROPRIER IMPUNEMENT LE BIEN D’AUTRUI : UN SPORT FAVORI DU GOUVERNEMENT ?
C’est donc par la décision de suspension des activités de ReDeMaRe, prise en Conseil des Ministres le 9 juillet 2010 que collectivement, le Gouvernement a finalement apporté la preuve qui manquait pour l’inscrire sur la liste des Etats-voyous (Rogue State en anglais). Le conseil des Ministres a fait le choix et pris la responsabilité d’extorquer le GIE ReDeMaRe, sur simple décision arbitraire.
La justice togolaise, lorsqu’il n’y a pas d’enjeux électoraux, retrouve parfois l’esprit de vérité et de justice. C’est ainsi qu’elle a décidé de considérer comme « illégale » la décision du Gouvernement, prise en conseil des Ministres, de retirer la carte d’autorisation de ReDeMaRe, de suspendre les activités de cette dernière et de mettre sous scellées tous les avoirs y compris les dépôts des adhérents 4.
La raison invoquée à l’époque était que le Gouvernement voulait protéger les adhérents. Mais aucun des 44 809 adhérents (43 320 personnes physiques et 1 489 personnes morales) n’a porté plainte. Malgré la présomption d’innocence, le Gouvernement voyou a choisi de mettre en prison un citoyen innocent sur simple décision arbitraire prise en conseil des ministres, en profitant au passage pour s’accaparer les biens d’autrui. En réalité, le Gouvernement a profité de l’Affaire MADOFF, un escroc notoire aux Etats-Unis, et d’une affaire similaire au Bénin, pour faire main basse sur les avoirs de ReDeMaRe. Il s’agit donc bien d’un Hold-up financier adoubé collectivement en Conseil des ministres sous le « très-haut patronage de Faure Gnassingbé ». Lorsque la justice togolaise sanctionne la décision du Gouvernement en la considérant comme illégale, c’est qu’elle dit simplement que le Gouvernement togolais est un état voyou et son président le chef des V…
En effet, la méthode de remboursement des adhérents choisie par le Gouvernement togolais s’est révélée elle-aussi frauduleuse. Plusieurs adhérents ont vu leur avoir « volatilisé », ce que M. SAMA n’a jamais fait et s’est juré de ne jamais faire. Qui est donc le voyou dans cette histoire ?
3. RECOMMANDATIONS DU CVU-TOGO-DIASPORA
En cachant l’arbitraire, l’injustice, l’usurpation du bien d’autrui et la loi du plus fort, sous le couvert de la fête de la fin du Ramadan, le Gouvernement a accepté la décision de la Cour suprême du Togo. La contre-vérité des urnes se nourrit de la contre-vérité des comptes. Faure GNASSINGBE pourrait peut-être améliorer son image et celle de son Gouvernement voyou en mettant en pratique les recommandations de CVU-Togo-Diaspora. Il y a lieu :
- De dissoudre le Comité ad hoc dirigé à l’époque par le ministre de la Justice Mr. K. TOZOUN et procéder à la restitution totale des biens et avoirs du Groupement d’Intérêt Economique ReDeMaRe
- que le Gouvernement paye et vote en conseil de ministres la somme de 65 500 FCFA (100 Euros) par jour de dédommagements et de recouvrement sanitaire à Mr SAMA et à sa famille pour les 386 jours passés en prison dans des conditions déplorables, humiliantes et vexatoires environ 25 283 000 FCFA (soit 38 600 Euros). Il importe de s’assurer que personne ne lui a fait ingurgiter des poisons lents sinon la somme sera revue à la hausse ;
- D’autoriser une modification de l’objet social de ReDeMaRe pour le transformer en une institution de microfinance et de production de capacités productives, au service en priorité des populations défavorisées et reconstituer le capital de la société. En effet, ReDeMaRe avait comme objet social la distribution de produits de consommation et la prestation de services sociaux y compris l’accès au crédit. L’objet était légal et l’argument du Gouvernement indiquant que le DG de ReDeMaRe aurait outrepassé ce pourquoi il était créé, n’est qu’un mensonge de plus. Toute précision dans l’objet social ne peut que faciliter la compréhension mutuelle entre ceux qui créent des richesses au Togo et ceux qui les ponctionnent en toute impunité.
- De laisser le DG SAMA libre de ses mouvements afin de poursuivre ce dossier en justice pour condamner définitivement les actes d’un Gouvernement voyou qui refuse de reconnaître ses torts et fait acte de pénitence le jour du Ramadan alors que la plupart de ses membres est incapable de jeûner ;
- De demander au Gouvernement de laisser sur son site officiel (www.republicoftogo.com) toutes les décisions officielles du Conseil de Ministre et ne pas les faire disparaître dès lors que le Gouvernement a « fauté » ;
- De déposer une plainte contre le Gouvernement pour « voyoucratie » et en cas de condamnation du Gouvernement, demander la démission de Faure GNASSINGBE et de son Gouvernement voyou ;
- Inscrire les membres du Gouvernement à un cours d’économie et de micro finance pour mieux les aider à comprendre les capacités de création de richesse de la microfinance et prendre comme exemple le cas « ReDeMaRe ».
Il va de soi qu’une fois la peine de prison des voyous du Gouvernement terminée, Faure GNASSINGBE pourra en toute légitimité, réfléchir sur les voies et moyens de procéder au dialogue dit « inclusif » qui n’arrive pas à dépasser le stade des annonces trompeuses ou du monologue. […]
15/11/2011
« TOGO : L’ACTION DU PEUPLE OU RESPONSABILISER LES POLITIQUES »
Extraits
[…]2. L’EXEMPLE DE LA PRIVATISATION DU SECTEUR BANCAIRE AU TOGO
Depuis 2008 est en cours au Togo le processus de privatisation de quatre banques togolaises, dans lesquelles l’Etat est l’actionnaire majoritaire : Union togolaise des Banques (UTB) 100 %, Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI) 83,52 %, Banque togolaise pour le développement (BTD) 53 %, Banque internationale pour l’Afrique au Togo (BIA Togo) 68,79 %.
Ainsi, pour rendre l’opération possible – aucun investisseur privé ne souhaitant se charger des avoirs toxiques pour éliminer toute prise de risque – ces quatre établissements ont été débarrassés en 2010 de leurs créances irrécouvrables qui représentent au moins 30 %. 5 Après que ces créances, par effet, induit soient venues grossir la dette de l’Etat togolais, le ratio Cooke 6 qui était estimé au Togo à -4 % en septembre 2008 a bondi à 14,4 % au mois de décembre 2010. Ainsi, selon des sources proches du dossier, les banques UTB, BTCI, BIA Togo et BTD, débarrassées du boulet des actifs toxiques, auraient réalisé en 2010 des bénéfices respectifs de 230 millions d’euros (M€), 190 (M€), 120 (M€), et 115 (M€) 7 Belle opération pour les actionnaires privés mais bilan négatif pour les contribuables togolais.
On peut imaginer qui, au Togo, profitera désormais de la privatisation du secteur bancaire. D‘une part, des actionnaires privés – qui en récupérant des établissements financiers débarrassés de leurs actifs irrécouvrables ne supporteront pas le poids du passif des banques – d’autre part, l’Etat Togolais qui engrangera des recettes. Mais il n’est pas du tout sûr que ces recettes profitent réellement aux citoyens togolais, en raison d’une gestion publique très opaque – pour ne pas dire plus – qui satisfait les intérêts de Faure Gnassingbé et de son clan mais pas ceux du peuple togolais.
Ainsi, la BTCI peut se réjouir lorsqu’elle définit la privatisation comme un programme qui vise à assainir le secteur bancaire et à diversifier l’actionnariat pour améliorer les performances par une gestion purement privée, pour financer l’économie nationale 8. Ce que ne dit pas la BTCI c’est que les causes profondes de la crise financière qui a éclaté en 2007/2008, sont d’abord dues au comportement irrationnel d’établissements financiers qui étaient pourtant tous des établissements privés. Et s’il n’y avait eu – aux Etats-Unis (Plan Paulson), au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et ailleurs dans le monde – les nombreux plans de sauvetage opérés à travers la planète, grâce aux fonds publics garantis par les Etats – donc par les « citoyens-contribuables » – à coup de centaines de milliards de dollars ou d’euros, le système financier essentiellement composé de banques privées se serait écroulé. Si la gestion publique n’offre pas toujours une garantie d’efficacité économique, la gestion privée ne constitue pas pour autant une panacée universelle 9.
Il serait donc utile que l’opposition togolaise et les organisations de la société civile s’intéressent de plus près à ce processus de privatisation.
Il importe d’éclaircir deux points importants :
- favoriser une consolidation actionnariale domestique ou régionale, ainsi que de la diaspora togolaise, avant de songer à la dimension internationale. (Surtout quand on sait que deux établissements français figurent parmi ceux qui ont fait acte de candidature pour la privatisation des banques du Togo) ;
- exiger des candidats repreneurs qu’ils éclairent les citoyens sur la manière dont ils entendent financer l’économie réelle et le développement, pour donner aux banques togolaises privatisées la capacité d’être enfin le moteur de la croissance et du développement au Togo.
Ces deux questions, compte tenu de leur brûlante actualité et de l’exigence de transparence qui est la règle normale en démocratie, paraissent aujourd’hui mériter une attention soutenue. Car c’est bien l’exigence de transparence et l’aspiration à la prise de décisions influençant directement sur la situation des citoyens, qui pousse aujourd’hui des millions de personnes à travers le monde à l’indignation, demain peut-être à plus…
3. LE CLIVAGE SOCIAL EXISTE AU TOGO
Les indignés d’Athènes, Barcelone, Tunis, New York, Dakar…, sont porteurs en premier lieu d’une aspiration à d’autres formes de l’exercice démocratique, chacun pour ce qui le concerne, dans son propre pays d’abord. Notamment en portant à un niveau supérieur l’exigence de devenir des acteurs capables d’intervenir sur le réel. C’est là finalement que pourrait se situer demain le changement le plus fondamental au sein des démocraties. Il nous ferait sortir du champ d’une démocratie de délégation du pouvoir politique – lequel tire sa légitimité du système électoral – pour entrer dans celui d’une démocratie modernisée d’ « intervention citoyenne », dans laquelle le peuple, aux divers niveaux des strates qui composent la société, intervient directement pour donner son avis et peser utilement et efficacement sur les décisions qui le concernent directement. Finalement les indignés, quel que soit le lieu où ils se trouvent à travers le monde, portent l’exigence d’un saut qualitatif positif dans le fonctionnement de l’Etat et des institutions.
En regard de cette aspiration qui lentement fait son chemin dans les consciences, il y a de moins en moins de place pour de quelconques facilitations de quelque ordre que ce soit. Seuls les peuples directement concernés, dans leur diversité, sont en dernier ressort les seuls aptes à prendre les décisions qui les concernent le plus directement, y compris au Togo. Si jusqu’ici les diverses actions de facilitation n’ont jamais abouti dans le temps, au moindre résultat concret et pérenne, susceptible de résoudre les problèmes posés, c’est justement parce que les peuples ont toujours été tenus à l’écart des discussions. Souvent les dirigeants politiques feignent d’oublier trop vite qu’en dehors du soutien populaire aucune réforme structurelle en profondeur ne peut aboutir. Ils sont chaque fois sanctionnés lorsqu’ils défendent une ligne politique motivée par les velléités d’accommodement avec un pouvoir qui piétine la démocratie, conduit une politique économique excluant les intérêts et les besoins de la majorité des citoyens, parce qu’au service d’une oligarchie. Ce qui est le cas du Togo.
Les scènes qui se produisent actuellement en Grèce, en Espagne, en Italie ou ailleurs, où les dirigeants politiques sont conspués, voire physiquement agressés, rappellent étrangement celles qui se déroulaient en 1929 aux Etats-Unis lorsque des responsables politiques étaient pourchassés dans les rues par des foules qui hurlaient : « Quand mangerons-nous? Nous voulons des actes 10 ». Le constat, encore une fois, est que dans des conditions historiques différentes, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Ces principes fondamentaux sont aussi valables au Togo qu’ailleurs de par le monde.
Ainsi, la contestation politique du holdup électoral de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle de 2010 s’est installée de manière durable. Elle s’est renforcée en 2010 et 2011 avec l’émergence de mouvements sociaux importants – pour dire non aux augmentations insupportables du prix des carburants, de l’électricité domestique, des produits alimentaires de première nécessité, alors que les salaires stagnent inexorablement – dont le mouvement étudiant pour exiger des conditions d’étude décentes et celui des médecins et personnels de santé pour exiger les revalorisations salariales promises par le gouvernement et jamais tenues.
On peut donc considérer que l’ensemble des exigences démocratiques, sociales, économiques et politiques, est aussi portée au Togo par la grande majorité de ceux qui ne profitent pas de la croissance exponentielle des profits et des fortunes détournées par la petite minorité qui compose l’oligarchie au pouvoir. La question qui reste en suspens est l’identification précise de tous ceux qui composent cette minorité ! […]
13/12/2011
« LE SYSTEME RPT/AGO A CREE 500 000 PAUVRES AU TOGO : IMPOSER DES ELECTIONS LOCALES »
Extraits
[…] 1 FAURE A ACCOUCHE PREMATUREMENT DE 500 000 PAUVRES
Sous couvert d’une réconciliation factice, sous couvert d’un gouvernement d’union nationale factice, sous couvert d’un dialogue inclusif factice, Faure Gnassingbé a du mal à accoucher d’une solution participative qui permettrait des créations d’emplois et une redistribution des richesses qu’il réserve à son clan ou à sa clientèle. Quant au pouvoir d’achat des Togolais et Togolaises, il y a fait des coupes sombres sans aucun ménagement. Faure Gnassingbé avec son système RPT/AGO, loin de contrôler les statistiques économiques, a réussi, d’après les derniers chiffres de la Banque mondiale, à créer 500 000 nouveaux pauvres. Les Togolais peuvent mesurer aujourd’hui dans les faits, que le ralliement au RPT de Gilchrist Olympio et de ses AGO – piteux au regard de son histoire personnelle et de celle de sa famille – n’était en fait qu’une manœuvre d’intégration dans l’oligarchie qui règne sans partage sur la richesse du Togo, laquelle appartient au Peuple togolais.
Après un an et demi de gouvernance commune RPT/AGO, la situation des Togolais n’a connu aucune amélioration mais s’est au contraire aggravée pour la grande majorité des citoyens. Les bailleurs incrédules continuent à croire les informations partielles et partiales envoyées par l’Etat togolais, pour mieux justifier en Occident un système d’incrédulité qui permet de protéger les intérêts de ces mêmes bailleurs de fonds. Faure Gnassingbé utilise les travaux routiers pour gagner du temps et faire patienter le peuple togolais qui refuse de faire un bilan des actions passées du fils du père.
Mais le Représentant Résident de la Banque mondiale au Togo, M. Hervé ASSAH, a refusé manifestement de verser dans la désinformation. Il reconnaissait récemment que la situation du Togo portant sur l’environnement des affaires s’est détériorée, ce qui n’échappe pas aux potentiels investisseurs qui survolent le Togo pour aller s’installer au Ghana ou au Bénin. Malgré une légère remontée de la croissance économique, le nombre de pauvres, qui représentait déjà 74 % de la population, bilan du Papa de Faure, aurait « augmenté de 500.000 lorsqu’on fait une simulation de la pauvreté » 1. Les doutes sur les programmes de réformes « nous souhaitons que ce programme permette des avancées substantielles dans le sens de la relance économique et sociale du Togo », ne semblent plus permis. La vérité est que le système RPT/AGO a créé plus de 500 000 pauvres avec l’argent des bailleurs de fonds incrédules.
- UN TROISIEME MANDAT EN 2015 POUR AUGMENTER LE NOMBRE DE PAUVRES AU TOGO
Il s’agit d’une estimation moyenne. A ce rythme effréné, à la fin du dernier mandat présidentiel normalement prévu en 2015, Faure Gnassingbé et ses soutiens RPT/AGO auront réussi le tour de force d’avoir créé 2 500 000 pauvres supplémentaires au Togo en 2015. Chacun peut comprendre alors pourquoi Faure Gnassingbé fait tout pour briguer un 3e mandat présidentiel, contrairement à ce que prévoyait la Constitution togolaise de 1992 avant qu’elle ne soit unilatéralement tripatouillée par le RPT. Si les Togolais et Togolaises le laissent faire, il aura réussi le tour de force de transformer en pauvres toute la population togolaise. Toute la population ? Non ! Les membres de la galaxie RPT/AGO forment l’exception qui confirme la règle. Il n’y a pas lieu de les citer, ils se reconnaitront et les togolais les reconnaitront. Surtout lorsque ce sont ceux qui se sentent lésés qui demandent à cvu-togo-diaspora de publier les noms.
Comme la Commission vérité, justice et réconciliation est rentrée dans sa phase de « pardon de l’impunité », il est difficile de voir comment l’exercice factice de transparence à la manière de Monseigneur Barrigah, chef d’Etat-major du CVJR, pourrait illuminer la vérité, celle prônée par Dieu, celui qu’il prie. Il est vrai que les comportements évoluent lorsque, comme dans les pays riches, les pauvres sortent de leur condition et découvrent les opportunités offertes en tant que classe moyenne. Le pauvre qui s’est élevé hors de la classe pauvre pour entrer dans la classe moyenne, oublie de fréquenter les cultes religieux, devient critique, et conteste le pouvoir que s’arroge un archevêque ou un ecclésiastique de ne pas respecter la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est donc cette connivence qu’il faut retenir, quant au rôle que joue la CVJR pour empêcher la vérité de jaillir, donc de soutien d’une forme nouvelle d’impunité, puisque les militaires non républicains refusent de dire la vérité. Mais qui est fou ? Dire la vérité sur les meurtres, crimes, viols et autres exactions pour aller en prison ou obtenir la bénédiction de Monseigneur Barrigah est risqué. Il vaut mieux se taire et faire du chantage sur ceux qui souhaitaient témoigner pour dire la vérité. Et puis, comme il n’y a pas de séparation entre l’église et l’Etat, rien ne permet d’être certain que les dépositions devant la CVJR ne serviront pas pour créer des boucs-émissaires, seul moyen de disculper le système RPT/AGO. […]
25/12/2011
« 2011 AU TOGO, FAURE GNASSINGBE ET LES PROMESSES NON TENUES : 2012 SOUS LE SIGNE DE LA REFONTE DU POUVOIR ? »
Extraits
[…] 2. OCCASIONS MANQUEES ET ILLUSIONS PERDUES !
Malheureusement pour les Togolais, les nouvelles promesses de Faure Gnassingbé auront du mal à être au rendez-vous pour la grande majorité de la population. En référence aux nombreuses analyses que le CVU-Togo-Diaspora a consacrées à la situation du Togo en 2011, le bilan global pour 2011 est décevant et négatif pour le peuple togolais. Faure Gnassingbé a contribué à augmenter le nombre de pauvres et oublié de l’annoncer aux Togolais dans son discours de 2011. Il faut espérer que pour 2012, il prendra en compte le chômage, les inégalités, l’absence de pouvoir d’achat, le refus de laisser les partis de l’alternance et les étudiants s’exprimer, afin de laisser de nouvelles chances à des solutions différentes de la sienne et de son équipe. Quand on a mal géré en démocratie, on le reconnaît et on s’en va. Faure Gnassingbé souffre d’amnésie dès lors qu’il s’agit d’améliorer la vie quotidienne des togolais et soulager leur souffrance individuelle et collective.
Pis encore est le moment ou la Banque mondiale, par la voix de son nouveau représentant résident au Togo, M. Hervé Assah, refusant l’hypocrisie généralisée, a déclaré sans langue de bois, que la gouvernance RPT/AGO a réussi le tour de force de créer 500.000 pauvres de plus, dans un pays où le taux de pauvreté s’élevait déjà à plus de 74 1. Que peut-encore dire le Cvu-Togo-diaspora sur le bilan négatif de Faure Gnassingbé et de son système RPT/AGO ? Rien de plus ! Sinon peut-être, suggérer au Représentant de la Banque mondiale d’adhérer aux revendications des mouvements citoyens, qui militent pour l’avènement de la vérité des urnes et des comptes, au Togo, comme ailleurs au demeurant. […]
[…]7. UN CORRUPTEUR PEUT-IL LUTTER CONTRE LA CORRUPTION ?
FG : « C’est le lieu de lancer un appel à toutes et à tous, pour le renouvellement de notre engagement en faveur d’une meilleure gouvernance au Togo. Il est de notre responsabilité à tous d’œuvrer au succès de la lutte contre la corruption et les crimes économiques qui sapent nos perspectives de développement et gangrènent notre tissu social ».
La corruption ne régresse pas au Togo et la gouvernance de Faure Gnassingbé, dans tous les domaines de la vie économique togolaise, tend à apporter la preuve de son aggravation. Pourtant, Faure Gnassingbé tente d’offrir l’image du « rassembleur » en appelant presque à l’« Union sacrée » afin de faire partager collectivement la responsabilité des erreurs, délits, crimes et abus divers par tous lorsqu’il parle de « notre responsabilité à tous », en oubliant d’offrir sa démission immédiate ou alors en 2015.
Comment les citoyens Togolais peuvent-ils en effet comprendre aujourd’hui, que Faure Gnassingbé peut officiellement dépenser 29 milliards de FCFA pour une campagne électorale présidentielle, comme les propres frères de Faure Gnassingbé l’ont déclaré sous serment devant le tribunal, lors du procès Kpatcha Gnassingbé et co-accusés ? Le manque de transparence des comptes au Togo ne permet même plus d’estimer le niveau de dégradation de la corruption et de la concussion. […]
25/12/2011
« LES DECISIONS UNILATERALES DU RPT/AGO CONDAMNEES : LE TOGO DOIT PAYER 40 MILLIARDS DE FCFA (61 MILLIONS D’EUROS) »
Extraits
1. LES DECISIONS UNILATERALES DU RPT/AGO CONDAMNEES
Le Centre international des règlements des différends relatifs aux investissements (CIRDI) – créé en 1965 -, a condamné les multiples actes de mauvaise gestion du Gouvernement du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), devenu RPT/AGO (Amis de Gilchrist Olympio) toujours sous la direction de Faure Gnassingbé.
Dans le dossier judiciaire qui oppose la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) à ELYO, filiale de Gaz de France-Suez, l’Etat togolais a été condamné à payer 61 millions d’euros (40 milliards de F CFA) par le CIRDI, somme à laquelle il convient de rajouter les frais de conseil et les pénalités liées à un échelonnement dans le temps de cette dette. Le Togo après avoir épuisé tous les recours juridiques n’a d’autre choix que de payer par petits bouts. C’est ce qui semble avoir été discuté en fin d’année 2011 à Lomé entre l’avocat de GDF-SUEZ, Jean-Paul Benoît et les ministres togolais de l’économie, Adji Otéth Ayassor, des mines, Dammipi Noupokou, et de la justice, Biossey Kokou Tozoun 1.
Le 22 février 2006, l’Etat togolais, comme à son habitude, avait unilatéralement mis fin à la concession de Togo Electricité, ramenant à nouveau la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) dans le giron du secteur public. Le Gouvernement avait fourni les « explications » non convaincantes suivantes : «Face au non-respect des engagements pris par le groupement Elyo et Hydro Québec International qui a cependant perçu toutes les redevances dues à leur société Togo-Electricité et en raison des dysfonctionnements multiples constatés dans l’exécution de la convention de concessions, le Gouvernement n’avait d’autres choix que de mettre fin à cette expérience qui s’est avérée douloureuse pour nos populations» 2. C’est sur la base de mêmes explications à l’emporte-pièce et ne reposant sur aucun avis d’experts indépendants que :
- le Groupement d’intérêt économique ReDeMaRe a été fermé,
- les députés Union des Forces du Changement (UFC) devenus l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) ont été interdits de parlement,
- l’ex-Premier Ministre Abodoli et consorts ont été d’abord injustement accusés, puis condamnés,
- les sociétés Elyo/Hydro-Québec privées de leurs droits contractuels.
Dans les quatre cas, les arbitrages unilatéraux fondés sur une gestion patrimoniale du Togo ont été condamnés par la Justice :
- Mais dans un cas, l’Etat togolais a été condamné par les Tribunaux togolais pour fausses accusations et a dû respecter l’autorité de la chose jugée (affaires Adoboli et consorts) ;
- dans un autre cas, l’Etat togolais a fait trainer en longueur mais a dû libérer les principaux concernés (ReDeMaRe) ;
- dans un troisième cas devant la Cour de Justice de la Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Etat togolais a choisi de respecter partiellement en payant les sommes dues mais rejette le retour des députés au parlement (députés ANC) ; et enfin
- dans le quatrième cas devant les tribunaux internationaux, dans un contentieux avec le secteur privé, l’Etat togolais n’avait pas d’autre choix que d’investir dans les procédures judiciaires coûteuses de conseils juridiques et d’avocats.
2. LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SE TERRE DANS UN SILENCE COUPABLE
Si les décisions étaient prises dans un environnement transparent et libre, le Gouvernement de Faure Gnassingbé serait condamné dans tous les cas et serait obligé de s’exécuter. On se demande comment la Communauté internationale peut continuer à faire confiance à de pareilles gens. Même la justice internationale demande que les dirigeants togolais respectent le droit. L’Etat togolais ne peut ignorer le droit, à fortiori international, puisqu’il ne connait pas la justice. Mais, les responsables du Gouvernement togolais ne sont jamais inquiétés. En plus, en cas de condamnation, ils utilisent l’argent des contribuables togolais pour payer leurs erreurs d’arbitrages et de mauvaise gouvernance. Pourtant, si l’alternance avait eu lieu au Togo, d’autres solutions respectueuses du droit auraient été appliquées et le peuple togolais ne serait pas en train de payer pour des mauvais gestionnaires qui refusent de partir, alors que la vérité des urnes et des comptes font défaut.
Le cas de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) – privatisée de 2000 à 2006 sous le nom de TOGO-ELECTRICITE (dans le cadre du partenariat avec ELYO et HYDRO QUEBEC) – est le deuxième exemple togolais d’échec retentissant en matière de privatisations, après celui de l’exploitation des phosphates du Togo – un temps privatisée via la société International Fertilizers Togo (IFT) – également retournée dans le giron du secteur public sous l’appellation de Société Nouvelle des Phosphates du Togo, (SNPT) après le retrait des partenaires tunisiens.
Sur la base des pièces versées au dossier, toutes les allégations du Gouvernement togolais ont été rejetées par le CIRDI qui n’a été ni berné, ni convaincu. En conséquence, le CIRDI a purement et proprement condamné l’Etat togolais dans son contentieux avec les sociétés ELYO et HYDRO QUEBEC International. C’est un manque de conseils et de sagesse. Il suffisait que l’Etat togolais porte devant les Tribunaux ses griefs contre les sociétés Elyo et Hydro Québec et laisser les juges faire leur travail d’investigation en toute indépendance. Mais chacun sait qu’au Togo, il n’y a pas de séparation des pouvoirs entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, sauf en cas de pression extérieure de la Communauté internationale.
C’est en définitive, la clientèle de la CEET – pour l’essentiel celle qui habite le Togo, estimée fin décembre 2010 à 180 918 clients particuliers et 494 clients professionnels 3 – qui va devoir supporter les 40 milliards de F CFA à payer du fait d’une mauvaise gouvernance de Faure Gnassingbé. Cela représente pour chacun des 181.412 clients affichés par la CEET, un cout unitaire de 220.492 F CFA qu’il devra en fait payer, soit 12 mois de salaire pour le Togolais moyen. Il faut rappeler que le taux de couverture de la population togolaise en électricité est très bas, soit à peine 23%. Il y a donc bien un coût réel du très, très, mauvais arbitrage du Gouvernement RPT/AGO. Mais au fait, qu’aurait fait un Gouvernement alternatif ?
Les abonnés de la CEET qui avaient déjà eu beaucoup de mal à supporter les augmentations exponentielles du prix du kilowatt/heure opérées par la CEET en 2010, apprécieront les inconséquences de la gestion gouvernementale. […]
25/01/2012
« INVESTIR DANS L’HUMAIN (IDH), UNE ONG TOGOLAISE DE MICROFINANCE : OU EST LA VERITE DES COMPTES ? »
Extraits
[…] 2. « INVESTIR DANS l’HUMAIN – MICROFINANCE » : OÙ EST PASSE L’ARGENT DES EPARGNANTS ?
Selon les témoignages recueillis auprès des épargnants venus exprimer leur ras-le-bol 2, IDH micro finance n’est plus en mesure aujourd’hui de rembourser les dépôts des centaines de milliers d’épargnants qui avaient confié le fruit de leur labeur, dans la perspective d’obtenir des prêts pour entreprendre des activités génératrices de revenus. Rappelons qu’en termes économiques cela s’appelle banqueroute et qu’en droit la banqueroute constitue un délit de cessation de paiements due à des négligences (banqueroute simple) ou à des actes irréguliers (banqueroute frauduleuse).
Pour l’instant rien ne permet aux épargnants qui ont confié leur argent à IDH de connaitre dans quel cas de figure se trouve celle-ci (banqueroute simple ou frauduleuse). Comme à son habitude le Gouvernement RPT/AGO pratique une gestion très opaque du dossier. C’est dans un communiqué du 27 juillet 2010, que le ministre de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor – autorité de tutelle des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit au Togo -, rendait publique la mise sous tutelle d’IDH : « Le contrôle a révélé que l’institution IDH-Microfinance traverse une situation financière préoccupante caractérisée par une dégradation avancée des fonds propres. En conséquence, le Ministre des Finances a dissous les organes d’administration, de gestion et de contrôle de IDH-Micro finance et mis celle-ci sous administration provisoire conduite par M. Kodzo Homdéafi Mablé».
Après un an et demi de gestion sous tutelle, supervisée par le gouvernement RPT/AGO, l’argent déposé par les épargnants se serait volatilisé des coffres d’IDH. Comme la transparence de la gestion publique est une notion à géométrie variable pour le Gouvernement RPT/AGO, il est impossible de dire à ce jour combien d’épargnants sont exactement concernés et quel est le montant des sommes en jeu. Où est donc passé l’argent des épargnants ? L’honnêteté de la part du ministre de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor, consisterait à rendre ces informations publiques au nom du principe de transparence et surtout des intérêts des épargnants lésés. A défaut, il suffit de confier tout le dossier à la justice indépendante et non affiliée aux intérêts du système RPT pour que la vérité des comptes paraisse au grand jour.
3. AFFAIRES « INVESTIR DANS l’HUMAIN » ET « ReDeMaRe » : DEUX POIDS, DEUX MESURES
L’affaire IDH micro finance pourrait rapidement devenir une nouvelle affaire d’Etat. Elle rappelle le dossier du Réseau pour le Développement de la Masse Ressources (ReDeMaRe), un groupement d’intérêt économique qui réussissait dans la microfinance avant que le Gouvernement RPT/AGO n’intervienne unilatéralement pour faire main basse sur les comptes. On attend toujours la vérité des comptes même, après 13 mois passés en prison inutilement, le Directeur général fut relâché avec obligation de réserve.
Le Gouvernement RPT avait décidé unilatéralement de fermer ReDeMaRe le 8 juillet 2010. Mais nonobstant la concomitance des dossiers, les deux affaires prendront une tournure singulièrement différente. A la différence d’IDH micro finance, contre laquelle les épargnants crient aujourd’hui au scandale et à l’injustice parce que l’Etat refuse de les rembourser entièrement ce qui constitue une spoliation de leurs économies, dans le cas ReDeMaRe, aucun des épargnants n’avait porté plainte. Mieux encore, ceux-ci regroupés dans un comité de défense de leurs droits avaient exigé la reprise des activités de ReDeMaRe. Par ailleurs, à la différence des dirigeants d’IDH micro finance – sans qu’aucune plainte ne soit déposée contre lui ou son institution – M. Sama Essohamlon, Directeur général de ReDéMare passera 385 jours en prison de juillet 2010 jusqu’au 25 août 2011.
Est-ce parce qu’IDH micro finance fut fondée et était dirigée par un ancien Premier Ministre du Togo (1996-1998) sous le règne du feu Etienne Gnassingbé Eyadéma, M. Kwassi Klutsè, que ce dernier bénéficie de la clémence des autorités gouvernementales et judiciaires ? Est-ce parce que Kwassi Klutsè, également Président de la Conférence Panafricaine Coopérative (CPC) et très lié à Faure Gnassingbé qu’il n’est pas inquiété par la justice ? Est-ce parce qu’il est un membre éminent des réseaux ésotériques qui contrôlent le Togo ?
Pourtant il ne manque pas d’actifs au sein de la nébuleuse que constitue le réseau d’ONG IDH, qui pourraient servir de gage pour rembourser les épargnants. Notamment entre les réalisations immobilières de Lomé dans le quartier Tokoin Casablanca, et les centaines (voire aujourd’hui milliers) d’hectares, accaparés à Agbélouvé qui devaient être théoriquement restitués aux habitants du village, après la construction d’un lycée agricole. Mais quand on sait que c’est dans la région d’Agbélouvé que devrait être construit le futur aéroport de Lomé, la question reste ouverte de savoir si les milliers d’hectares seront finalement distribués/restitués aux habitants.
Le Gouvernement RPT/AGO de Faure Gnassingbé fait des interventions unilatérales pour se protéger. En effet, rien n’empêche ce Gouvernement de rembourser d’abord les épargnants afin de soutenir l’activité économique et ensuite de se retourner, par les voies légales – c’est-à-dire devant un Tribunal républicain et indépendant menant une enquête et sanctionnant les véritables responsables – et se faire payer en retour si les responsables sont solvables. Mais, si une enquête devait déboucher sur l’existence de blanchiments d’argent impliquant le terrorisme international, alors on comprend que Mme Hilary Clinton ne pourra pas être patiente très longtemps si IDH-microfinance continue d’exister. Il faut d’ailleurs se rendre à l’évidence que sur Lomé, IDH faisait plus dans la macro-finance que dans la microfinance.
4. RECOMMANDATIONS : STOPPER LES INTERVENTIONS INTEMPESTIVES DU RPT/AGO DANS LA JUSTICE
Convaincu que seule une action judiciaire pourra faire émerger la vérité des comptes indispensable pour préserver les intérêts des épargnants, CVU-Togo-Diaspora à la lumière de ces nouveaux faits :
- conseille aux épargnants adhérents du réseau IDH micro finance de se grouper en association de société civile pour pouvoir déposer plainte devant le tribunal de Lomé et exiger le remboursement des sommes dues, à un Etat interventionniste qui ne protège que les intérêts de l’Etat et non ceux des épargnants spoliés ;
- demande aux Etats-Unis de continuer leur investigation sur le blanchiment d’argent et les liens possibles entre le milieu libanais et togolais mafieux, les trafics de tous genres et les conditions de rentabilité passées d’IDH-microfinance ;
- recommande au Gouvernement de payer en totalité les sommes dues aux épargnants et de demander à la justice togolaise indépendante de faire son travail, en commençant par une enquête afin de faire jaillir la vérité des comptes sur l’IDH-microfinance. […]
08/06/2012
« ETUDE SUR LA GOUVERNANCE DU TOGO ! »
Extraits
[…]1- UNE DEMARCHE DE LONGUE DATE QUI S’INSCRIT DANS LA CONTINUITE
Le traitement par le gouvernement du conflit qui oppose depuis des mois les étudiants de l’université de Kara à leur hiérarchie, semble montrer que contrairement à toutes les assertions du pouvoir, de ses laudateurs, de ses soutiens et de séides, il n’y a pas de dialogue possible entre le pouvoir RPT/AGO et désormais UNIR/AGO 1 de Faure Gnassingbé et le peuple togolais, tout juste un état de cohabitation coercitive. Cet état est illustré par une succession de faits précis que l’on peut relever dans toutes les composantes de la société togolaise.
1.1 Du point de vue social
Depuis la réélection de Faure Gnassingbé le 4 mars 2010 à la présidence de la République – usurpée grâce au recours à la contre-vérité des urnes – son gouvernement a systématiquement traité toutes les revendications émises par diverses catégories du corps social, en ayant recours à la violence des forces de l’ordre pour réprimer toute velléité de revendiquer des justes droits sociaux.
Cette violence fut exercée, dès 2010, à l’encontre des taxis et taxis-motos deux mois à peine après l’élection présidentielle, lorsque ceux-ci avaient organisé une grève et une manifestation d’envergure, pour protester contre l’augmentation exponentielle du prix des carburants – laquelle s’est soldée par deux morts « officiellement » recensés. C’est encore en 2012, l’absence de concertation sociale préalable de la part du gouvernement, pour le rétablissement de l’Impôt sur les revenus des transports routiers (IRTR), dont la perception fut suspendue en juin 2011, en raison du constat des prix abusifs du carburant, que le taxis et taxis-motos « zémidjan » ont reçu des gaz lacrymogènes le 29 mai. La violence fut aussi exercée à l’encontre des personnels de santé obligés de reprendre leur lutte pour revendiquer le paiement de revalorisations salariales promises depuis plus de trois ans par le gouvernement et jamais respectées par celui-ci. Puis ce fut au tour des personnels enseignants et des étudiants du campus de Lomé pour exiger de meilleures conditions de travail et surtout que le gouvernement assume ses responsabilités financières à l’égard de l’enseignement supérieur…
Ainsi, tous les conflits sociaux ont été systématiquement l’objet de répression, caractérisée par des agressions, des violences physiques, des arrestations arbitraires, des pressions morales…etc.[…]
[…] 1.4 Du point de vue sociétal
L’abus de pouvoir que constitue le pillage de la richesse nationale par l’oligarchie et le clan qui soutiennent Faure Gnassingbé, par le biais du détournement des recettes publiques au détriment du budget de l’état et de la redistribution sociale qui devrait en découler, peut aussi être assimilé à une forme de violence, cette fois indirecte. Ce détournement de richesse publique qui empêche les citoyens de bénéficier d’une véritable politique publique de santé et de soins, leurs enfants de bénéficier d’une véritable éducation nationale et populaire, le pays de disposer des infrastructures qui permettent d’assurer son développement, les citoyens d’être protégés par des institutions impartiales et au service de tous, est aussi une forme de violence qui entraine à la fois des conséquences physiques et aussi morales.
Quelque soient le champ d’intervention au sein du milieu social et la nature des actes de violence répertoriés, tout montre la récurrence du recours systématique à la violence de Faure Gnassingbé et de son gouvernement RPT/AGO et la continuité de la démarche en termes de gouvernance.
Mieux encore, Faure Gnassingbé vient de réussir la prouesse de faire avaliser cette gouvernance de la violence et de l’abus de pouvoir. […]
[…] 2.5 Faure Gnassingbé intègre au gouvernement les auteurs des exactions constatées par la CVJR.
La CVJR, par le biais de témoignages dont elle fait état apporte la preuve que Faure Gnassingbé savait à quoi s’en tenir depuis longtemps sur les responsabilités des membres de son entourage – tant dans les cercles étatique que familial – sur les dramatiques événements post-électoraux de 2005, mais n’a rien fait jusqu’ici pour en tirer toutes les conséquences.
À Tchamba, la CVJR fait état d’une milice forte d’une centaine de membres, dénommée « Commando Sala » dirigée par un certain Aziz Zigo, « qui commettait des exactions, avant, pendant et après les élections de 2005 ». La CVJR relève également que Faure Gnassingbé lui-même, « saisi de la question, le Président de la République, a fait enfermer des membres de cette milice pendant six mois à la prison de Sokodé » (évidement sans jugement et sans qu’un tribunal togolais ait été saisi NDLR). Mais elle dit aussi que cette milice était sous la coupe du Général Titikpina, « qui l’entretenait financièrement et l’équipait en armes uniquement détenues par l’armée. » 12
Ce même Général Atcha Mohamed Titikpina ainsi que Katari Foli-Bazi, ont été nommés ministres dans le premier gouvernement nommé par Faure Gnassingbé, aussitôt après événements de 2005 et après que le Président de la république ait fait enfermer des membres du « Commando Sala ». En effet, après son élection frauduleuse en avril 2005 et les événements dramatiques qui ont suivi, Faure Gnassingbé nomme Edem Kodjo, Président du parti Convergence patriotique panafricaine (CPA) comme premier ministre (9/06/2005-16/09-2006). Dans ce 1er Gouvernement on retrouve le Colonel Atcha Mohamed Titikpina, en tant que Ministre de la sécurité et de la protection civile, ainsi que Katari Foli-Bazi, en tant que Ministre de la fonction publique, de la réforme administrative et des relations avec institutions de la république.
Le 16 septembre 2006, Yawovi Agboyibo, Président du parti Comité d’action pour le renouveau (CAR), nommé 1er Ministre (16/09/ 2006-6/12/2007), reconduit Atcha Titikpina et Katari Foli-Bazi dans les mêmes fonctions. Le 6 décembre 2007, Komlan Mally, du Rassemblement du peuple togolais (RPT), nommé 1er Ministre (6/12/2007-7/09/2008) reconduit encore Atcha Titikpina et Katari Foli-Bazi dans les mêmes fonctions.
Le 15 septembre 2008, Gilbert Fossoun Houngbo, sans parti politique, nommé 1er ministre, reconduit encore Atcha Mohamed Titikpina comme Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile tandis que l’on constate le départ Katari Foli-Bazi, haute figure du RPT.
Le 28 mai 2010 le Premier ministre, Gilbert Fossoun Houngbo est renommé 1er ministre et devient le chef du 1ergouvernement RPT/AGO. Il reconduit encore le Colonel Atcha Mohamed Titikpina Ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Le 16 septembre 2008, dans son discours de politique générale prononcé devant l’Assemblée nationale, le 1er ministre Gilbert Fossoun Houngbo indiquait « La volonté du gouvernement de tout mettre en œuvre pour consolider l’apaisement de la vie sociopolitique que nous observons depuis l’arrivée au pouvoir de son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, reste inchangée ». 13
C’est pour apaiser la vie politique et en toute connaissance de cause – comme l’indique le rapport de la CVJR – que Faure Gnassingbé a conservé au plus près de lui au gouvernement des hommes comme Atcha Mohamed Titikpina et Katari Foli-Bazi, officiellement reconnus aujourd’hui par la CVJR comme des chefs de milices armées par la CVJR. Depuis sept ans, les togolais qui ont subi les violences physiques, les arrestations et enfermements arbitraires, les brimades, les exactions et autres intimidations…, ont mesuré les effets négatifs de la gouvernance de Faure Gnassingbé et de ses ministres Atcha Mohamed Titikpina et Katari Foli-Bazi.
Par ailleurs, pour couronner la carrière du chef de milice Atcha Mohamed Titikpina, le Président de la République Faure Gnassingbé – également Chef des Armées – n’a pas hésité à le promouvoir au grade de Général, puis à le nommer au poste suprême de Chef d’Etat-major général des Forces armées togolaises (FAT), dans lequel il est toujours en fonctions, malgré la publication du rapport de la CVJR. Cela indique à quel point Faure Gnassingbé est peu regardant sur les questions de l’éthique et de la morale de la gouvernance et de ceux qu’il nomme pour l’exercer. Cette donnée semble indiquer – comme le Cvu-Togo-Diaspora l’a suggéré à plusieurs reprises – que Faure Gnassingbé est bien l’obligé putatif de la frange la plus antirépublicaine et rétrograde des FAT, celle qui empêche encore avec énergie l’avènement de l’alternance politique.
Au vu des révélations publiées par la CVJR, de l’attitude récurrente de Faure Gnassingbé en matière de non-respect des droits humains, de recours à la violence, à l’abus de droit et à l’impunité couverte par le Président de la République lui-même, le Togo ne peut donc aujourd’hui se prévaloir d’être un véritable Etat de droit. […]
29/06/2012
« LE TOGO PEUT-IL ETRE VIVANT… QUAND FAURE GNASSINGBE TRANSFORME LE PEUPLE TOGOLAIS EN « MORT-VIVANT » ?
Extrait
[…] 2. LE TOGO EN PHASE DE DECONSTRUCTION ET DE MAL-DEVELOPPEMENT
Dire que rien n’est fait au Togo consiste à nier une évidence. Etre en mesure d’évaluer selon quel mode de gouvernance, et pour servir quels intérêts, s’opèrent les transformations revendiquées est une autre affaire. Lorsque Charles Koffi Souza-Debbash revendique le satisfecit des institutions financières internationales, cela relève de gageure. En effet, quand le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale interviennent régulièrement pour relever les dérives de la mauvaise gouvernance économique du gouvernement togolais, cela ne les empêche pas – selon leurs intérêts bien compris – de s’afficher aussi comme de fervents laudateurs de Faure Gnassingbé. Certes, grâce entre autres à l’apport de la coopération avec la Chine et celle de l’Union européenne, quelques réalisations voient le jour dans le domaine des infrastructures. Il faut s’en féliciter, alors qu’une partie importante de la population se demande déjà quelle compensation il faudra payer en retour. Les chantiers de travaux publics en cours essuient de nombreuses critiques des riverains à qui ils procurent, pour le moment, plus de désagréments que de motifs de satisfaction, sans compter les cas de corruption que tout « audit sérieux » pourra révéler. Au-delà du manque à gagner pour le Peuple togolais, la gouvernance de Faure Gnassingbé conseillé par Charles Koffi Souza-Debbash n’est rien d’autre qu’une politique d’« affichage » destinée en effet à montrer aux représentants des chancelleries en poste au Togo que « cela bouge » ! Faure Gnassingbé et son conseiller « Charles Koffi Souza-Debbash » prennent les ambassadeurs en poste au Togo pour des « rigolos » que l’on peut rouler dans la farine de manioc. La non-réaction de ces derniers ne peut que conforter les premiers.
Globalement, cela n’empêche pas de s’apercevoir que les principaux indicateurs de développement sur le Togo plongent dans le rouge, avec l’augmentation régulière de la pauvreté que rappelle le nombre de citoyens pauvres directement atteint aujourd’hui au Togo, soit près de 74 % de la population. Depuis 2005, aucun gouvernement de Faure Gnassingbé n’a mis en œuvre une véritable politique sociale. Alors que le clan qui l’entoure, les militaires non-républicains qui le protègent, et l’oligarchie « arriviste » qui le soutient, étalent sans vergogne un luxe insolent et « très visible », les salaires des travailleurs ruraux, urbains et même les employés du secteur privé, stagnent désespérément. Entretemps, chacun assiste à l’augmentation exponentielle des prix des denrées de base et des services. Le pouvoir d’achat de millions de concitoyens est devenu un pouvoir de « non-achat » transformant un grand nombre de Togolais et de Togolaise en des assistés alimentaires, puisqu’ils et elles font en moyenne moins d’un repas par jour.
Dans une telle situation, on ne peut – sans mentir effrontément – affirmer que cette politique « bénéficie à tous les togolais » comme l’affirme Charles Koffi Souza-Debbash. Les risques humains et sociaux d’une telle politique sont plus importants que quelques désagréments du fait de quelques rassemblements de protestation. […]
25/10/2012
« LE SYSTEME DE FAURE GNASSINGBE : NE PAS DOUTER QU’IL S’AGIT D’UNE GOUVERNANCE DE LA PREDATION »
Extrait
[…] 2. UN GOUVERNEMENT BIS CREDIBLE POUR STOPPER LA PREDATION
Toutefois, il manque un troisième déclic : la constitution d’un gouvernement parallèle qui permettrait de démontrer l’existence de l’expertise qui pourra remplacer ceux que Faure Gnassingbé a mis au pouvoir. En effet, passant outre la Constitution, Ingrid Awadé, la Directrice générale des Impôts et parallèlement une très très proche collaboratrice de Faure Gnassingbé, qui brillent par sa non-transparence des comptes publics, aurait du mal à expliquer une de ses dernières décisions qui a pour conséquence un manque à gagner important pour les recettes fiscales togolaises 2. Cela accrédite d’ailleurs la thèse de la corruption en réseaux organisés au Togo. Le mot de « prédation » ou de « rapace » qui semble de plus en plus être attribué à Faure Gnassingbé peut se comprendre dans un tel contexte de refus de transparence des comptes publics afférents à la fiscalité.
En effet, Faure Gnassingbé vient de décider d’exonérer totalement ou partiellement des impôts et taxes fonciers ceux de son système qui achèteront une parcelle de l’espace togolais. Il s’agit en fait d’accélérer l’accumulation de la richesse pour ceux qui détiennent l’argent dont les origines sont difficiles à cerner, et doivent non seulement le recycler mais aussi ne pas payer les taxes. Autrement dit, Faure Gnassingbé institutionnalise l’évasion et la fraude fiscales au Togo, uniquement pour ses amis clientélistes.
3. 45 ANS DE PROTECTION SOCIALE AU TOGO : 5 % DE LA POPULATION COUVERTE
Ces entorses à la fiscalité se chiffrent en une augmentation importante de la pauvreté, des inégalités, de l’absence de confiance entre le peuple et les dirigeants, par une corruption inégalée et une désinformation sur les recettes réelles en provenance des principales structures productives du Togo que la corruption permet de dissimuler. De l’aveu du Gouvernement par la voie du Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mme Yacoubou Hamadou, « moins de 5 % a accès à un système de protection sociale formel 3». Elle oublie de rappeler qu’il s’agit là du résultat des 45 ans du système du Rassemblement du Peuple Togolais et donc du système Eyadéma, père et fils.
Comment est-ce que le Peuple togolais peut encore faire confiance à de si mauvais gestionnaires qui de plus n’aiment pas le peuple togolais pour n’avoir jamais consacré un budget substantiel à la protection sociale des citoyens ? Si Faure Gnassingbé et son système, qui veulent rester au pouvoir jusqu’en 2025, s’organisent pour usurper encore les élections, alors ce n’est pas l’expression libre des citoyens togolais.
Les menaces contre le peuple, la torture des prisonniers de la démocratie, la mystification des dirigeants de la communauté internationale, notamment la France et l’Allemagne et en filigrane l’Union européenne et les Etats-Unis, posent le problème de l’hypocrisie de ces pays face aux conditions transparentes et pacifiques de l’alternance pacifique et démocratique au Togo.
Le peuple ne croît plus en leur volonté et pouvoir de les aider à retrouver la vérité des urnes. Malheureusement, sans un processus pacifique pour permettre l’expression libre des citoyens togolais y compris la Diaspora que Faure Gnassingbé refuse de compter comme membre à part entière du Togo, il ne restera vraisemblablement que les voies de la rue ou du coup d’Etat. La communauté internationale et les communautés africaines notamment la CEDEAO portent une grande part de responsabilité. […]
[…] 7. TOGO : UNE PREDATION FONDEE SUR UN CLIENTELISME RAPACE
Mais là encore, pas de réactions des autorités allemandes qui refusent de voir que la gouvernance des 60 dernières années de la France est fondée sur la gouvernance de la postcolonie. Peut-être que François Hollande peut changer la donne. Mais encore faut-il que les acteurs de la Françafrique lui en laissent l’occasion. Car chacun sait que c’est Satan qui dit que Dieu n’existe pas pour mieux assoir son autorité sur la Terre qui appartient aux humains. De même, le mot françafrique tend à disparaitre du vocabulaire des médias afin de faire croire que le système a disparu en Afrique depuis l’arrivée du Président français, François Hollande.
Bien sûr, ni la France, ni l’Allemagne ne travaillent avec les acteurs éclairés de la Diaspora togolaise. Il préfère souvent des acteurs serviles et donc se retrouvent à ne pas percevoir la réalité des problèmes de l’Afrique et par ricochets de la migration non-choisie.
Il n’est donc pas étonnant que les erreurs stratégiques sur le Togo soient énormes au point d’amener l’Allemagne, la France et les Etats-Unis à se retrouver complices d’un système de prédation fondée sur un clientélisme rapace qui s’enrichit sur le dos des populations togolaises et vient pleurer misère auprès des pays Occidentaux qui ont choisi la fongibilité de l’aide publique au développement et s’étonnent de l’inefficacité de leur aide et du fait que les populations bénéficiaires en dernier ressort ne voient pas la couleur de cette aide.
Mais c’est quoi la fongibilité de l’aide au développement ? C’est donner de l’argent au Gouvernement togolais et lui laisser les mains libres de dépenser cet argent comme bon lui semble. Mais pire, quand cet argent est mal dépensé et n’atteint pas les objectifs fixés, il suffit de montrer quelques photos et autres subterfuges pour que les équipes d’évaluation ex-post soient bluffées, les contribuables des pays occidentaux aussi.
Mais si la Diaspora togolaise éthique avait été associée à l’évaluation des résultats, si les populations bénéficiaires étaient invitées à donner leur avis, peut-être que les pays donateurs prendraient conscience que l’efficacité de l’aide suppose que l’on revienne à une approche plus ciblée. L’approche projet ou programme est de loin meilleure à l’approche budgétaire dans des pays où les dirigeants sont le reflet de la contre-vérité des urnes et de la contre-vérité des comptes.
8. LA SFI POUSSE LES GOUVERNEMENTS AFRICAINS A FAIRE LA COMPETITION ENTRE EUX
Suite à la publication du dernier rapport 2013 « Doing Business CEDEAO 7 » de la Société financière internationale – l’antenne secteur privé du Groupe de la Banque mondiale -, le Gouvernement de Faure Gnassingbé s’est réjoui de faire partie des 17 pays de l’Afrique subsaharienne notamment : le Rwanda, le Burkina Faso, le Mali, la Sierra Leone, le Ghana, le Burundi, la Guinée-Bissau, le Sénégal, l’Angola, Maurice, Madagascar, le Mozambique, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger, le Nigeria, Sao Tomé-et Principe. Le Togo gagne six places par rapport l’étude 2012. Il s’agit pour la SFI de démontrer que l’amélioration de l’environnement des affaires permet d’améliorer l’attrait des investisseurs étrangers pour le pays. Des indicateurs en progression positive devraient contribuer à améliorer les chances de développement des initiatives et de l’entreprise privées.
Mais Paul Kagamé, le Président du Rwanda, a rappelé à plusieurs reprises à la SFI que malgré des progrès impressionnants depuis plusieurs années, aucun investisseur étranger n’a trouvé le chemin du Rwanda. Est-ce que tout le postulat de la SFI ne serait pas simplement faux pour les pays où la vérité des urnes et la démocratie et la liberté d’entreprendre sont limitées par des interventions intempestives d’élites gouvernementales adossées à des forces militaires qui se cachent derrière un Président. […]
[…] 10. LA SFI DOIT INTEGRER D’AUTRES CRITERES POUR CLASSER LE TOGO
Il serait intéressant pourtant de faire le classement du Togo en prenant en considération l’état du pays sur : les droits humains, la violence, la torture, l’utilisation des milices avec des coupe-coupes, l’envoi de gaz lacrymogènes sur les opposants politiques, la détention de prisonniers politiques qui n’ont comme seuls torts que de défendre leur droit à l’autodétermination, la persécution des opposants politiques et des journalistes, la corruption institutionnalisée, la falsification et programmation des résultats électoraux, le droit à la vérité des urnes, le droit à l’information libre, le droit d’association, le droit à l’alternance politique.
Mais ce classement plus holistique n’existe pas à la SFI, ni à la Banque mondiale, ni au Fond monétaire international, ni à l’Union européenne, ni aux Nations Unies… Le Togo arriverait à coup sûr parmi les derniers des derniers. Mais, ce point est laissé aux organisations non gouvernementales qui choisissent, au gré des intérêts de leurs financiers, de monter au créneau ou de se taire. Cela ne remet nullement en cause la qualité et l’éthique de certaines de ces associations indépendantes qui méritent le respect pour leur dévouement et le respect des valeurs humanistes et d’éthique partout dans le monde.
11. DE LA POSTCOLONIE A L’INTERDÉPENDANCE
Alors quand les femmes togolaises font la grève du sexe et disent haut et fort Sauvons le Togo elles n’ont sûrement pas tort. Les manifestations doivent continuer pendant que les modalités de la négociation-concertation prennent forme. Car le système et gouvernement de Faure Gnassingbé ne travaillent que pour une oligarchie clientéliste maraboutée et sous pression des militaires de plus en plus mafieux. Les satellites occidentaux espions voient le pétrole et les matières premières partout mais n’arrivent pas à détecter l’usurpation du pouvoir et la falsification de la vérité des urnes dès lors qu’il ne s’agit pas de mettre en place un Agent servile au service de l’Occident. Ce point doit changer car il y va de la mutation de la postcolonie à l’interdépendance.
12. RECOMMANDATIONS DU CVU-TOGO-DIASPORA :
Avec 17 membres composants la nouvelle commission électorale nationale indépendante (CENI) et seulement 2 sièges à l’opposition parlementaire (1 pour le CAR et 1 pour l’ANC), le Gouvernement ne donne aucun signe de vouloir sortir de la crise politique engagée. En instrumentalisant l’UFC en leur accordant 3 sièges alors que ce parti politique détient 7 portefeuilles ministériels dans le gouvernement suite à des accords bilatéraux entre l’UFC et le RPT/UNIR, il faut croire que la stratégie du diviser pour régner reprend ses droits. La rue risque de parler encore longtemps au Togo 8.
Le Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora, association autonome financière et dans ses actions, invite la Communauté internationale à sortir de son aveuglement sur la réalité du peuple togolais en corrigeant ses erreurs :
12.1 Il est demandé à Mme Angela Merkel et au parlement allemand de revoir leur position sur le Togo en sachant que le fait d’avoir invité officiellement Faure Gnassingbé en Allemagne en 2009 et lui avoir fait confiance sur la transparence des élections présidentielles de mars 2010 malgré la falsification des résultats est une erreur d’appréciation qu’il confient de corriger. Il serait recommandé d’inviter une représentation du Collectif Sauvons le Togo élargi à la Coalition Arc-en Ciel et la Diaspora togolaise pour une réunion de clarification et d’information sur la situation réelle des citoyens togolais et du Togo.
12.2 Il est demandé l’implication de l’Allemagne dans la recherche de solutions pacifiques et transparentes pour réussir les prochaines élections locales, législatives et présidentielles au Togo. Pour ce faire, l’Allemagne peut recommander un Etat de l’Union européenne, n’ayant pas d’antécédent colonial, pour participer comme observateur neutre dans la médiation internationale demandée par le CST.
12.3 Il est sollicité de l’Allemagne qu’elle rappelle à la France de François Hollande que le « cas Togo » était bloqué par l’ex-Président Nicolas Sarkozy. Et qu’avec le slogan, le changement maintenant du nouveau Président français, il y a lieu de trouver un consensus avec la France et les autres pays européens pour aider à satisfaire les revendications des femmes togolaises sur le retour de la transparence du processus électoral au Togo. Cela devrait permettre pour la première fois depuis 1967, un véritable autodétermination du peuple togolais, régulièrement neutralisée par les diverses interventions indirectes de l’ancienne puissance coloniale qui favorisaient le maintien du statut quo politique quand il ne s’agissait pas du maintien pur et simple du système Eyadéma.
12.4 Il est suggéré de réévaluer l’aide publique au développement des pays occidentaux en termes de renforcement de la force militaire togolaise utilisée essentiellement contre les populations pacifiques du Togo ; pour ce faire, les parlements occidentaux doivent revoir la notion de fongibilité et la perversion de l’approche budgétaire.
12.5 Il est demandé la libération immédiate et sans conditions des prisonniers de la démocratie (membres et sympathisants du CST) ainsi que les journalistes Togolais qui ne faisaient que leur travail de citoyen ou d’information lors des marches pacifiques au Togo ;
12.6 Enfin, il faut espérer que la communauté internationale, l’Allemagne en particulier, ne tombera plus dans le piège du « dialogue unilatéral » de Faure Gnassingbé qui n’est qu’un monologue arbitraire. Il s’agit surtout de convaincre l’ensemble des partenaires à mettre en place une série de concertations entre les partis de la mouvance présidentielle au rang desquels l’Union des forces du Changement et en face, la mouvance de l’Alternance comprenant le Collectif Sauvons le Togo élargi et associant la Coalition Arc-en-ciel et la Diaspora togolaise pour harmoniser les positions devant mener à des élections libres et transparentes au Togo. […]
30/12/2012
« LES VŒUX DE FAURE GNASSINGBE POUR 2013 TROIS (3) VERITES A PROSCRIRE ? »
Extrait
[…] 2. PERCEPTION DES AVANCÉES OU RÉGRESSIONS RÉELLES AU TOGO :
Le tableau récapitulatif suivant permet de se faire une idée des avancées réelles du système de Faure Gnassingbé au Togo en 2012. […]
[…]3. AUGMENTATION DE LA PERTE DE CONFIANCE EN FAURE GNASSINGBÉ
Comment alors continuer à croire que Faure Gnassingbé et son équipe travaillent en synergie pour la réalisation des objectifs communs de tous ? En réalité, il s’agit en fait de réaliser les objectifs communs à un groupe restreint gravitant autour du pouvoir. Comment croire que la capacité de détournement de la vérité des urnes en 2005 et 2010 pourrait ne pas refaire surface en 2013 pour les élections législatives et locales et en 2015 pour les présidentielles alors que les listes électorales ne font l’objet d’aucun consensus avec les partis de l’opposition et reflètent la position du pouvoir en place ?
Faure Gnassingbé met en effet tout en œuvre pour servir de manière discriminatoire les citoyens togolais qui soutiennent la contrevérité des urnes et des comptes publics. Après le ‘riz fort’, souvent avarié de Faure pour s’assurer le vote de citoyens togolais adeptes de la ventrologie, faut-il s’attendre au ‘poulet congelé Faure’ pour ‘usurper’ les élections législatives et locales ? Il n’est pas possible de construire une société de confiance au Togo sur cette base. La gouvernance de la ventrologie prônée par le système RPT/UNIR détruit l’unité et l’âme même du peuple togolais. C’est cela que reflète les résultats de l’enquête du cvu-togo-diaspora menés avec les moyens limités :
- Faure Gnassingbé n’a pas contribué en 2012, comme au demeurant depuis 2005, au retour de la confiance entre les Togolais et Togolaises ;
- Son bilan socio-économique et humain du Togo en 2012 se situe entre « Peut-mieux faire » et « Mauvais et en régression » ; enfin,
- Son bilan de confiance pour un Togo en voie d’émergence économique en 2013 se situe aussi entre « Peut-mieux faire » et « Mauvais et en régression ». […]
28/05/2013
« LA TRANSPARENCE DES RELATIONS FRANCE-AFRIQUE EXIGE ENCORE DES PROGRES ! »
Extraits
[…] III- LES COMMANDES DE PATROUILLEURS MILITAIRES EXIGENT PLUS DE TRANSPARENCE !
Par ailleurs, bizarrement, si le site du Groupement des industries de construction et activités navales (GICAN) – dont les entreprises RAIDCO MARINE et OCEA sont membres – fait explicitement mention de l’Appel d’Offres espagnol, il ne donne pas la moindre indication d’appels d’offres lancés par le Togo, le Sénégal et la Lybie, pour la construction de leurs patrouilleurs, ni des marchés passés entre ces pays et les constructeurs RAIDCO MARINE et OCEA. 11
En l’absence de toute trace d’appel d’offres pouvant être publiquement consulté, au Togo, au Sénégal et en Lybie, comme cela devrait être le cas pour des montants de cette importance, doit-on considérer que ce sont des marchés de gré à gré qui ont été directement passés entre la France et ces trois pays. Si tel est le cas, en regard de l’importance des montants financiers engagés, les règles de transparence des marchés publics, sous couvert d’appels d’offres dûment enregistrés et faisant l’objet d’une publicité, ne semblent pas avoir été respectées.
La France s’accommoderait-elle de la sorte, de l’absence de « vérité des comptes publics », dans la gestion des affaires publiques d’Etats avec lesquels elle entretient des relations suivies, en jouant un rôle actif de partenaire au développement ? Autre possibilité, que tout ou partie de ces patrouilleurs soit un cadeau de la France à des partenaires africains, en faisant preuve, pour certains, de cécité sur leurs pratiques électorales. Dans ce cas, ces cadeaux pourraient être un moyen détourné pour subventionner ces chantiers et lutter pour le maintien de l’emploi sur son sol.
Vu l’importance de ces commandes, et le caractère récent de celles-ci – elles ont toutes été passées après l’élection présidentielle française du 6 mai 2012 -, doit-on considérer qu’elles s’inscrivent dans une stratégie diplomatique française qui ressemble plus à une continuité qu’à une rupture, nonobstant les précisions données par le président français François Hollande lors de sa dernière conférence de presse. 12
Sur le sujet précis de l’ingérence, en réponse à la question d’un journaliste Africain de Canal2 Paris, François Hollande a déclaré : «…Quant à la question de l’ingérence nous sommes intervenus au mali pour libérer un peuple et un pays…Vis-à-vis des pays qui nous ont aidés, les pays Africains, et je veux ici les remercier, ceux qui ont participé à l’intervention et qui ont apporté une belle preuve des relations entre l’Afrique et l’Europe, mais les principes posés lors du discours Dakar sur les Droits de l’Homme, la liberté d’expression et le respect de la démocratie restent entièrement valables aujourd’hui et fondent la qualité des relations que nous avons avec eux aujourd’hui…» 13
Au-delà de la réaffirmation de principes, il reste maintenant à prouver dans les faits tout au long du quinquennat que les pratiques changent réellement.
De ce fait, les peuples d’Afrique, autant que le peuple français, doivent exiger, au nom de la clarté et de la transparence un net progrès de l’éthique et de la vérité, dans les nouvelles relations que la France dit avoir l’ambition d’installer.
IV- DES RELATIONS DE PARTENARIAT QUI MERITENT DES ECLAIRCISSEMENTS.
Seule l’histoire, à l’aune de l’étude des actes politiques, apportera les éclaircissements utiles permettant de d’apprécier la sincérité de l’affirmation : « Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité »,prononcée par François Hollande à Dakar et si elle correspondait à une volonté réelle d’exorciser les démons de la Françafrique qui ont hanté – sans interruption depuis les « indépendances » -, les relations entre la France et les pays qui constituaient son ancien empire colonial en Afrique.
Au-delà de la volonté d’exorciser les assertions d’un autre discours devenu tristement célèbre, prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet 2007, qui avait soulevé une immense émotion chez les peuples d’Afrique et valu à la France des critiques acerbes mais méritées, l’histoire se basera sur le témoignage des actes politiques et économiques, pour confirmer ou infirmer la réelle volonté de la France d’instaurer de nouvelles relations, fondées sur les valeurs démocratiques et républicaines.
Certes le discours de Dakar affirmait une nouvelle vision des relations entre la France et l’Afrique, marquée du sceau de la clarté, du respect, de l’éthique, de la franchise, du développement, de l’instauration de relations commerciales plus équitables. Mais cette vision rappelait également la volonté de consolidation de la zone Franc et du maintien de la présence militaire française en Afrique. Elle ne précisait pas en revanche ou devait se situer le point d’équilibre dans les relations de partenariat, pour permettre aux pays d’Afrique d’entrer réellement dans une dynamique d’émergence et de véritable développement. 14
Cette dichotomie qui construit l’architecture du discours mérite éclaircissements.
V- AIDE AU DEVELOPPEMENT OU RETOUR SUR INVESTISSEMENT ANTICIPE ?
La monnaie Franc CFA – qui a jusqu’à présent interdit l’avènement d’une monnaie commune africaine -, est de plus en plus décriée sur le continent africain car considérée comme un élément déstructurant des économies des pays d’Afrique de la zone Franc et une cause majeure du déséquilibre des termes de l’échange, accentué dans la dernière période par les incidences économiques de l’arrimage à l’euro du franc CFA. 15 La définition d’une véritable monnaie commune d’essence purement africaine pose de fait la question d’une véritable indépendance et d’une plus grande maitrise du développement.
Il est permis par ailleurs de s’interroger sur la manière dont les Etats et les organisations internationales partenaires au développement de l’Afrique, conçoivent le sens de leurs rapports avec les peuples africains. Dans les faits, il ne s’agit pas de rapports avec les peuples mais seulement avec les chefs d’Etats et les gouvernements des pays africains, qui se complaisent dans une posture de post-colonies entièrement acquises à la cause des puissances économiques des pays développés. La nuance est importante si l’on considère la prédation économique exercée par un grand nombre d’oligarchies au pouvoir en Afrique, souvent de père en fils, au détriment de l’immense majorité des populations. La volonté affichée par leurs dirigeants de diversifier les relations économiques, notamment en donnant plus de place à d’autres puissances économiques (Chine, Inde, Brésil, …) ne change pas fondamentalement cette situation.
Ainsi il est possible de comprendre pourquoi la 6ème conférence mondiale de l’Initiative de Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE), 16 réunie à Sydney, le 23 mai dernier, a pu décerner au Togo, le prix de la présidence de l’ITIE pour la communication, alors que le pillage des ressources de ce pays opéré depuis plus de quarante ans par la famille Gnassingbé au pouvoir, est de notoriété publique. 17
Quant au maintien de la présence militaire française sur le sol africain, il ne semble pas faire l’unanimité chez les peuples du continent.
La participation militaire de la France lors des événements postélectoraux de Côte d’Ivoire en 2011 n’a pas laissé un très bon souvenir. De nombreuses incertitudes planent aujourd’hui sur l’évolution de la situation au Nord du Mali, avec la situation particulière de Kidal où hormis l’armée française, les autres forces militaires africaines sont interdites d’accès. Par ailleurs, le double attentat à la voiture piégée commis le 23 mai au Niger, qui a fait un mort et au moins 14 blessés sur le site de la mine d’uranium d’Arlit, exploitée par le groupe français Areva, et 19 morts dans un camp militaire à Agadez, semble indiquer que l’intervention militaire française au Nord-Mali, n’a pas permis d’éradiquer le danger terroriste. Ce double attentat revendiqué par le groupe djihadiste Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui sévissait auparavant au nord-Mali, semble indiquer que l’intervention française au Nord-Mali, en obligeant les terroristes à migrer n’a fait que déplacer les problèmes sans apporter de réelle solution.
Ainsi, la présence active de l’armée française dans cette immense zone sub-saharienne, risque de se pérenniser.
C’est pourquoi, il devient impératif, en raison des dégâts collatéraux prévisibles que pourraient subir les populations africaines, que les peuples africains, français et européens ont un intérêt commun à exiger désormais une transparence absolue dans les relations de partenariat.
VI- PROPOSITIONS POUR RENFORCER L’ETHIQUE ET LA TRANSPARENCE
Il s’agit désormais de passer du stade de la déclaration d’intention à celui de la traduction concrète.
Ainsi, une série de mesures appropriées doivent ainsi être prises de part et d’autre, susceptibles de modifier radicalement les pratiques mises en œuvre dans le cadre des relations entre les Etats d’Afrique, la France, l’Union européenne et l’ensemble des pays développés ou émergents, partenaires au développement de l’Afrique :
- Une plus grande place doit être donnée aux moyens de contrôle des parlements, dont les prérogatives doivent être renforcées en matière de politiques de coopération et de développement.
- Dans chaque pays les Cours des Comptes doivent être dotées de réels moyens de contrôle et pouvoir exercer un droit de poursuite, en cas de constat d’infractions aux règles de passation des marchés publics.
- Le combat des peuples pour imposer une réelle indépendance de la justice par la séparation des pouvoirs doit s’intensifier.
- L’agence Française de Développement (AFD), comme elle s’y est engagée, doit mettre en application, sans attendre, le renforcement de son dispositif d’éthique, pour éviter les dysfonctionnements du type des marchés de gré à gré en matière de ventes d’armes aux pays d’Afrique.
- La création de l’équivalent du « Freedom Information Act » ou « Loi pour la liberté d’information » permettant de rendre publique toute information concernant, les actes des administrations, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité.
- François Hollande devrait lever toute ambiguïté sur les progrès de la démocratie sur le continent africain en déclarant solennellement à l’égard des pays d’Afrique que la France ne reconnaitra désormais que les pouvoirs politiques issus de processus électoraux où la Vérité des Urnes, n’est pas contestable.
- Des règles internationales doivent être mises en place pour faire en sorte que les promesses financières soient tenues, et dans ce cadre, que les pays bénéficiaires désignés aient des garanties de versement. Dispositions ayant comme contrepartie une réelle vérification de l’utilisation des fonds.
Cela permettrait de donner du sens à cette affirmation de François Hollande à Addis-Abeba : « Les Africains ont confiance en la France et la France fait confiance aux Africains, parce que c’est un continent d’avenir », et de la « faire vivre » par une mise en conformité des actes politiques avec les intentions affichées. […]
11/09/2013
« LE PAYS OU LE PEUPLE N’EST PAS HEUREUX : LE TOGO CLASSE DERNIER DANS LE RAPPORT 2013 SUR LE BONHEUR »
Extrait
[…] 1. LE BONHEUR PAR LA CROISSANCE ECONOMIQUE : UN INDICATEUR PARTIAL ET PARTIEL
Chacun pourrait croire qu’il s’agit là d’affirmations récurrentes des partis politiques de l’alternance au Togo. Pas du tout. C’est en fait la conclusion objective à laquelle sont parvenus les responsables du rapport 2013 sur le bonheur 1. Chacun doit savoir que le critère principal utilisé jusqu’alors pour déterminer très « très » partiellement le bien-être d’un pays repose principalement sur le niveau élevé du produit intérieur brut par habitant d’un pays. Si la croissance de ce chiffre s’accélère, chacun estime que les choses s’améliorent pour le bien des populations. En fait, avec la culture de la corruption comme seconde nature, il faut se rendre à l’évidence que les fruits de la croissance sont usurpés par une oligarchie qui fonctionne sur la base d’un centre déifié et d’une périphérie clientéliste prète à tout, même à vendre sa grand-mère ou ses parents, pour obtenir une manne du gâteau. Avec un tel système, les statistiques portant sur la croissance économique du Togo sont disqualifiées pour évaluer le niveau d’amélioration du bonheur des populations togolaises. […]
[…] 3. LE TOGO, LE PAYS OU IL Y A LE MOINS DE BONHEUR ET LES CHANCES D’EN AVOIR
Chacun pourra évaluer le Togo sur une note de 1 à 10. 1 signifie que le niveau de frein au bonheur est le plus élevé et 10, que le niveau est très favorable. Voici que le Togo ne dépasse pas 2,9 et se retrouve bon dernier dans le classement de 156 pays 2. Le Togo est précédé par le Bénin qui est classé 155, après la Centrafrique avec rang 154. Ou tout est faux, ou alors tout est juste. La Gouvernance au Togo et au Bénin a ceci de particulier que les dirigeants n’ont que faire des intérêts des populations. Les experts de ce rapport ne se sont pas fait rouler dans la farine de manioc comme les chancelleries occidentales qui continuent à croire que ces pays sont des démocraties de seconde zone dès lors que leur intérêts publics et géostratégiques, mais aussi leurs grandes, moyennes ou petites entreprises privées continuent à prospérer aux dépens des populations lesquelles voient leur pouvoir d’achat faire la course vers zéro, c’est-à-dire l’esclavage des temps modernes. On appelle cela la compétitivité.
Pourtant il faut de la compétitivité pour que l’innovation reprenne le dessus dans la culture des dirigeants africains. Sinon, comment expliquer les places de numéro 1 pour le Danemark, numéro 2 pour la Norvège et numéro 3 pour la Suisse. La France est à la 25e place derrière le Brésil qui occupe la 24e place et les Etats-Unis la 17e place 3.
4. LA DEMOCRATIE DE LA HONTE
Aussi, le Togo et le Bénin se retrouvent sans guerres civiles n’être que les pays de l’hypocrisie des gouvernants avec comme conséquence une gouvernance qui a conduit à devenir un pays où les populations sont intraverties, furieuses et où le bonheur et les chances d’y accéder ne sont réservés qu’à ceux qui veulent bien jouer la partition du gouvernement et danser en rythme saccadé leur musique infernale conduisant à l’humiliation, la déresponsabilisation et la haine du pauvre et de celui qui est sans voix et sans défense. Mais, est ce que ces gens qui gouvernent sont des « humains » ? Le rapport 2013 sur le bonheur ne répond pas à cette question. Mais chacun pourra y répondre compte tenu de ses expériences fâcheuses avec la nouvelle démocratie de la honte que ce rapport de l’assemblée générale des Nations Unies tente indirectement de mettre en lumière.
La démocratie de la honte consiste à exposer au public la réalité d’un gouvernement qui fait la guerre à son peuple. Mais cette guerre-là, les pays occidentaux ne s’en préoccupent pas puisque les dégâts sont intériorisés et les militaires non-républicains, devenus mafieux économiques, s’organisent pour faire perdurer un système dont ils profitent abondamment et en toute impunité. La démocratie de la honte se transforme alors en une honte de la démocratie.
5. RECOMMANDATIONS DU CVU-TOGO-DIASPORA
Si le rapport conclut que de nombreux autres critères conduisent à rendre les populations heureuses et donc optimistes, il faut malgré tout s’accorder qu’une augmentation immédiate de 30 % des revenus des populations les moins bien favorisées ne peut représenter un frein à l’amélioration du bonheur au Togo.
Mais le départ de Faure Gnassingbé et son équipe clientéliste pourrait par contre multiplier par 99, 99 % le niveau de bonheur immédiat du peuple togolais. Pour le long-terme, il faudra que les dirigeants des partis de l’alternative cessent d’être des opposants systématiques pour offrir des alternatives unitaires et de rassemblement. Mais c’est vrai que si Gilchrist Olympio n’avait pas fait défection, la fraude aurait été minimisée avec un blocage de la Fraude, car l’élection législative de juillet 2013 a été frauduleuse, comme toutes les élections du système de Faure Gnassingbé et sa lignée. […]
01/11/2013
« GOUVERNANCE DE FAURE GNASSINGBE SANS «DROITS HUMAINS» POUR LES REFUGIES : LES OUBLIES D’AGAME AU BENIN DEPUIS 2005 DOIVENT POUVOIR REVENIR AU TOGO ! »
Extrait
[…] 1. REFUGIES TOGOLAIS EN EXIL : TACHE INDELEBILE DE LA GOUVERNANCE DE FAURE GNASSINGBE !
Au lendemain des violences post électorales consécutives à l’élection présidentielle togolaise du mois d’avril 2005 qui a consacré l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé au moyen de fraudes massives, ce sont près de 50.000 togolais qui ont dû prendre le chemin de l’exil dans les pays voisins du Togo, notamment le Bénin et le Ghana. Un rapport de l’ONU avait fait état de 2005 de plus de huit-cent morts 2. Depuis cette époque les victimes disparues à jamais se sont installées dans la mémoire collective des togolais. Plusieurs milliers de réfugiés de 2005 se sont progressivement réinstallés au Togo et rejoint leurs familles, mais combien restent encore des apatrides et connaissent une situation de grande précarité ? Il suffit de rappeler le cas des Togolais bloqués en Grèce pour comprendre le désarroi réel qui existe… !
On aurait pu croire qu’à l’issue des travaux de la Commission « Vérité – Justice –Réconciliation » (CVJR), 3 Faure Gnassingbé consente enfin à apurer partiellement les comptes du passé notamment ceux de 2005. Au lieu de cela Faure Gnassingbé s’est servi du « rapport-livre d’histoire » commis par la CVJR, présidée par l’ecclésiastique Mgr Nicodème Barrigah, pour annihiler toute velléité de la part des victimes, qui auraient pu exiger du système judiciaire qu’il prenne en charge les sanctions à apporter aux actes de tortures et de mort sur de nombreux citoyens togolais.
Au chapitre de la place des Droits Humains dans la gouvernance pratiquée au Togo par Faure Gnassingbé et ses gouvernements successifs, nul n’est donc fondé à parler de normalisation au Togo.
2. LA QUESTION DES REFUGIES PAS ENCORE A L’ORDRE DU JOUR DE LA « MONDIALISATION HEUREUSE ».
Ce n’est pas la première fois que les 705 réfugiés d’Agame (dont 313 enfants, 222 femmes et 170 hommes) manifestent leur désir de voir leur sort réglé une fois pour toutes. Les conditions ne semblent pas réunies pour satisfaire leurs exigences, déjà exprimées le 8 mai 2012 auprès du Haut-Commissariat aux Réfugiés à Cotonou, d’une « réinstallation dans un pays occidental », avec une pièce d’identité « digne de ce nom ». 4 Cette question semble être la pierre d’achoppement empêchant le règlement durable de leur sort et ne semble pas être prête d’aboutir. À une époque où les portes de l’Europe et des autres pays occidentaux sont de plus en plus cadenassées – entrainant des drames humains de plus en plus graves à l’image des récents naufrages au large de Lampedusa en Italie – et ou la question des migrations devient un enjeu de gouvernance interne dans de nombreux pays européens, on ne voit pas quel gouvernement occidental serait prêt à accueillir aujourd’hui les exilés togolais réfugiés à Agame.
La solution ne peut donc être trouvée qu’en Afrique, par les africains, pour des africains en souffrance !
La solution la plus efficace, pour alléger les souffrances et changer positivement la vie de nos compatriotes qui croupissent encore à Agame, serait que Faure Gnassingbé se débarrasse de tout préjugé et pose enfin le premier acte qui indiquerait sa volonté de réconcilier les togolais, ce qu’il ne faut pas confondre avec intégrer UNIR, son parti politique. Pour cela il doit prendre une décision d’Etat, qui garantit la sécurité de leur retour, leur réintégration dans la société togolaise et alloue une indemnité permettant leur retour dans la dignité. Ceci annoncé par les voies officielles et non comme à l’habitude en catimini avec des fausses promesses non-tenues, auxquelles Faure Gnassingbé a tant habitué les togolais.
Si le constat a été fait au niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2013 que le Togo n’était vraiment pas le pays du « bonheur », 5 une telle décision permettrait de rendre heureux au moins quelques compatriotes injustement jetés en 2005 sur les chemins de l’exil, en leur permettant de retrouver leurs familles et amis.
3. LA CLASSE POLITIQUE TOGOLAISE DOIT AUSSI AGIR POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS ELEMENTAIRES.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé en 2005, les gouvernements successifs n’ont jamais brillé par leur action concrète pour le respect des droits humains élémentaires. Des secteurs entiers de la société normalement susceptibles de les garantir sont depuis de nombreuses années dans un état de dégradation qui ne permet plus de les satisfaire. Les voyants sont bloqués sur le rouge notamment dans l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, le système de santé publique, la production agricole, la sécurité sociale, les systèmes de retraites, la politique salariale et les droits des salariés. Ainsi, se trouve posée de manière récurrente depuis quarante-trois ans, la question fondamentale de la répartition et du partage équitable de la richesse nationale, qui a entrainé un considérable accroissement des inégalités sociales. Il faut ajouter à cela les atteintes permanentes aux libertés publiques et individuelles (restriction des libertés d’expression, de la presse, entraves à la libre expression politique), facilitées par l’absence de séparation des pouvoirs et l’instrumentalisation de la justice au profit exclusif de Faure Gnassingbé, de l’oligarchie qui exerce le pouvoir sans partage sur le Togo et de leurs soutiens politiques RPT/UNIR et UFC.
Au lieu de s’épuiser à poursuivre le règlement de chimères institutionnelles, gageure dans le cadre d’un régime autocratique, si les partis politiques – notamment ceux qui sont censés être porteurs d’un espoir d’alternance -, s’emparaient à bras le corps de ces questions sociétales, ils pourraient enfin donner à leur l’action politique un sens très profond et un contenu intelligible et déchiffrable par les populations du Togo. Ce changement de stratégie serait bien plus porteur d’espérance et de capacités de mobilisation politique de masse, que l’interminable course à des aménagements institutionnels que seule une alternance politique avérée peut régler.
Cette évolution dans l’exercice de l’action politique présenterait un double avantage :
1- sortir le Togo du cycle devenu « intemporel » des accords politiques de façade jamais respectés ou mis en œuvre (APG) et de la récurrence des élections fraudées sans respect de la vérité des urnes,
2- mettre en permanence la pression sur les gouvernements de Faure Gnassingbé en plaçant au premier rang de l’action politique la volonté de résoudre l’ensemble des problèmes de société qui intéressent directement la vie des populations et conditionnent l’amélioration de leur bien-être. […]
04/12/2013
« TOGO : HOLLANDE, POIGNANT, BOLLORE, FAURE GNASSINGBE, DEBBASCH, OU LA CONTINUATION DE LA FRANÇAFRIQUE ! »
Extrait
[…] 2 – ENJEU DES RELATIONS FRANCE-TOGO : FAUSSE RUPTURE…VRAIE CONTINUITE… !
Dès le mois de mai, avant que François Hollande ne se rende symboliquement à Dakar, pour prononcer un discours doctrinal, destiné à affranchir la France des assertions polémiques et très controversées du discours prononcé à l’Université de Dakar le 26 juillet 2007 par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, plusieurs émissaires africains se sont rendus à Paris pour rencontrer les conseillers de François Hollande de la cellule diplomatique de l’Elysée.
Au rang de ces émissaires, l’actuel Ministre des Affaires Etrangères du Togo, Robert Dussey – à l’époque conseiller diplomatique de Faure Gnassingbé – rencontrait la diplomate Hélène Le Gal, conseillère auprès du conseiller diplomatique du chef de l’État, Paul Jean-Ortiz, pour plaider semble-t-il la continuité dans la relation franco-togolaise.
De gros intérêts économiques français sont en jeu au Togo. Faure Gnassingbé, durant la présidence de Nicolas Sarkozy n’a pas opposé de résistance aux pressions de ce dernier sur le dossier de l’attribution du Port autonome de Lomé – véritable poumon économique du Togo – en faveur du groupe Bolloré dans des conditions pour le moins cavalières : « Mais le changement brusque de Faure Gnassingbé en 2005 pour attribuer à Vincent Bolloré, l’essentiel des actifs de Jacques Dupuydauby n’augure pas d’un futur paisible de la gestion du PAL dans le cadre d’une alternance mouvementée (coup d’Etat) ou pacifique (vérités des urnes lors des élections présidentielles de 2015).» [5]
Ainsi, l’« ambassade » de Robert Dussey dès le 25 mai 2012, semble indiquer que Faure Gnassingbé, manquait sérieusement de lisibilité sur les dispositions du nouveau président français à son égard à l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. [6]
3 – EFFACEMENT DE LA DEMOCRATIE DERRIERE LES ENJEUX ECONOMIQUES.
La gestion du dossier de la gestion du Port de Lomé n’a pas fini d’alimenter les chroniques judiciaires dans les médias si l’on se réfère aux procédures judiciaires toujours en cours. [7] Nonobstant l’évolution d’un dossier judiciaire loin d’être clos et qui pourrait réserver des surprises – dont il est impensable qu’il ne soit pas informé par ses conseillers – François Hollande, a déclaré sur le perron de l’Elysée lors de la visite de Faure Gnassingbé : « Nous avons aussi une coopération économique qui a été encore renforcée ces dernières heures, notamment par rapport au port de Lomé. L’Agence française de développement joue tout son rôle ; les entreprises françaises répondent à des appels d’offre qui peuvent leur être lancés… »[8]
Le Président de la République française, François Hollande, revendique ainsi à son tour le rôle de VRP de luxe des entreprises françaises en Afrique et ailleurs dans le monde. Dans l’esprit de François Hollande, tout irait donc à nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes « franco-togolais », à partir du moment où quelques intérêts privés français en tirent profit. C’est sans doute pourquoi il s’est encore permis d’accorder un satisfecit à Faure Gnassingbé en matière de gouvernance politique : « Je veux terminer en disant combien je porte un grand prix à la démocratie, aux élections en Afrique – quels que soient, d’ailleurs, les pays – et combien il est important qu’il y ait – c’était le cas d’ailleurs au Togo – des élections qui soient pluralistes et qui permettent ensuite la réconciliation et le travail en commun.» [9]
Les citoyens togolais privés d’alternance politique, en raison des fraudes systématiques organisées lors de chaque élection, par le clan Gnassingbé et le parti au pouvoir depuis plus de quarante ans (RPT – UNIR) « apprécient » cette déclaration en connaissance de cause.
4 – POIGNANT, BOLLORE, DEBBASCH, ET LE RETOUR EN GRÂCE DE FAURE GNASSINGBE.
En réalité, les raisons de ce qui ressemble à un revirement, ont des origines lointaines. Elles tiennent à l’influence prégnante de Bernard Poignant, conseiller « très » spécial, auprès de François Hollande. Une relation entre les deux hommes qui remontre à 1984.[10] Mais Bernard Poignant n’est pas que l’ami et le conseiller de François Hollande. Il est aussi depuis 1981, l’« ami fidèle » de Vincent Bolloré avec lequel il entretient les meilleures relations depuis trente-deux ans. [11]
C’est Bernard Poignant qui va organiser la première rencontre entre Vincent Bolloré et François Hollande, premier secrétaire du PS, le 8 mars 2007, peu de temps avant l’élection présidentielle qui verra finalement Nicolas Sarkozy accéder à la présidence de la République. Une manière pour Vincent Bolloré d’avoir deux fers au feu en quelque sorte. Nous ne saurons jamais si Ségolène Royal aurait été invitée sur le « Paloma », Yacht de Vincent Bolloré, au lendemain de l’élection présidentielle comme n’hésita pas à s’y rendre Nicolas Sarkozy nouvellement élu Président.
C’est au cours du sommet de Lisbonne des 8 et 9 décembre 2007 consacré au Partenariat entre l’Afrique et l’Union Européenne, qu’a lieu la première rencontre entre Nicolas Sarkozy et Faure Gnassingbé. Selon les notes diplomatiques, il n’aurait été question que de macro-économie, de dettes et de… Charles Debbasch, qualifié par M. Sarkozy de « mercenaire » appartenant à une « époque révolue ». Le Ministère des Affaires étrangères affirmant n’avoir « reçu aucune instruction à ce sujet, (…) nous ne sommes soumis à aucun diktat ». Mais l’entourage proche des deux présidents s’accorde pour reconnaitre que sera opérée à cette occasion une amicale pression sur Faure Gnassingbé pour venir en aide aux « amis ».[12]
De cette manière s’installe le mauvais mélange des genres dans lequel les gouvernances politique et économique se confondent autant que les intérêts personnels. En effet, après que le Groupe Bolloré se soit à nouveau installé sur le port de Lomé dans les sociétés S2M et S3M reprises au Groupe Progosa, on verra arriver à Lomé au sein de la direction des deux entreprises, Jacques Poignant, qui n’est autre que le fils de Bernard Poignant, conseiller de François Hollande et ami de trente-deux ans de Vincent Bolloré.
Lequel Jacques Poignant évoluera à Lomé, sous l’aile bienveillante d’un certain Charles Debbasch, ministre conseiller de Faure Gnassingbé que Nicolas Sarkozy qualifiait en 2007 de « ‘mercenaire’ appartenant à une ‘époque révolue’ ». Sans doute parce que Charles Debbasch condamné à deux ans de prison le 11 mai 2005 puis définitivement le 14 décembre 2005 à la suite du rejet de son pourvoi en cassation, pour détournement d’œuvres dans le cadre de la succession du peintre Victor Vasarely, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la FranceMais par la suite Nicolas Sarkozy s’accommodera du fait que Faure Gnassingbé a maintenu Charles Debbasch dans ses fonctions auprès de lui jusqu’en 2012, autant que François Hollande. C’est Charles Debbasch qui entremettra Jacques Poignant auprès de Faure Gnassingbé. Sans doute pour entretenir les meilleures relations avec le Groupe Bolloré qui annonçait en 2011 réaliser un investissement de 300 milliards de francs CFA vis (45 734 705 171 €) visant à tripler les capacités d’accueil du Port de Lomé. [13]
C’est ainsi que Jacques Poignant a pu convaincre son père, Bernard Poignant que tout allait pour le mieux au Togo, les intérêts du groupe Bolloré auquel lui-même appartenait étant florissants. Bernard Poignant a pu convaincre François Hollande qu’il était de l’intérêt de la France d’être conciliant avec Faure Gnassingbé. Des sources bien informées précisent même que Bernard Poignant serait intervenu pour tenter de solutionner le cas épineux du mandat arrêt qui frappe Charles Debbasch.
Mais apparemment ce dernier ne faisait pas partie des personnalités qui accompagnaient Faure Gnassingbé à Lorient et à Paris le 15 novembre 2013. C’est Bernard Poignant qui a organisé avec Vincent Bolloré la visite de Faure Gnassingbé à Lorient.
Par ailleurs Faure Gnassingbé n’a pas été reçu seul en tête à tête par François Hollande. Au cours de leurs entretiens François Hollande était accompagné de trois conseillers.
Au-delà de la couleur politique des locataires du Palais de l’Elysée, le cas du Togo illustre bien que les « françafricains » ont encore de beaux jours devant eux. Il est même surprenant que François Hollande, pour le cas du Togo, ait préféré suivre les recommandations de son Conseiller Bernard Poignant, plutôt que celles de son Conseiller diplomatique Paul Jean-Ortiz, et de sa conseillère Hélène Le Gal, lesquels auraient été très surpris par les propos tenus par François Hollande dans la déclaration conjointe.
Cela aurait peut-être évité à François Hollande de prononcer le 15 novembre une contre-vérité flagrante dans sa Déclaration conjointe avec Faure Gnassingbé, dans la mesure où malgré les allégations de son Conseiller, de Vincent Bolloré ou de Faure Gnassingbé, le Togo souffre en premier lieu d’un déficit démocratique très profond, lequel est la première cause de la souffrance que les togolais endurent depuis quarante-deux ans. […]
09/02/2014
« TARTUFFERIES POLITIQUES AU SEIN DU POUVOIR COMME DE L’OPPOSITION : QUEL BÉNÉFICE POUR LE PEUPLE TOGOLAIS ? »
Extrait
[…] 1.1 Cour des Comptes, ARMP : La vérité des comptes, notion abstraite pour Faure Gnassingbé !
Pour donner l’illusion que le pays devient un Etat de droit, le Togo s’est doté d’une série d’institutions nouvelles, qui semblent destinées à satisfaire deux catégories d’impératifs :
- Lorsqu’il est question de ne rien changer au fonctionnement du système et permettre à la corruption de prospérer il s’agit de répliques sans consistance d’institutions occidentales (Cour des comptes, Autorité de régulation des marchés publics [ARMP]…),
- Lorsqu’il est question de verrouiller le fonctionnement du système de prédation économique l’imagination est à l’œuvre (Fonds National de la Finance Inclusive [FNFI], Office Togolais des Recettes [OTR].
Dans le premier cas : la Cour des Comptes, quasiment privée de moyens, ne contrôle rien ou presque ni prolonge son action de contrôle devant les juridictions compétentes. Quant à l’ARMP, son action ne produit que des auto-satisfecit, pratique habituelle du pouvoir à laquelle sont familiarisés les togolais. Lorsque son directeur produit un rapport d’audit qui indique : « de nombreuses autorités contractantes ont été auditées (Présidence de la République, CEET, SAZOF, TOGO TELECOM, ministère des Travaux publics, LONATO, etc…).Certaines procédures sont irréprochables, d’autres un peu moins.»…« Ainsi la LONATO (Loterie nationale) et Togo Telecom sont celles qui ont le plus utilisé la procédure de gré à gré. Problème, note l’ARMP, l’insuffisance de documentation n’a pas permis d’apprécier certains marchés.», qu’elle amélioration fournit-il au fonctionnement des entreprises publiques ? Est-ce une surprise si ce sont la LONATO et TOGO TELECOM – deux gros pourvoyeurs de recettes qui ne sont pas systématiquement affectées dans les comptes publics –, qui contractent le plus les marchés de gré à gré ?
Mais l’art du contrôle ne consiste-t-il pas essentiellement à savoir poser les bonnes questions et employer les moyens appropriés pour obtenir les bonnes réponses ? Posons ainsi quelques questions pertinentes au directeur de l’ARMP et au Président de la Cour des comptes :
- les citoyens togolais ont envie de connaitre la réponse du directeur de la LONATO à la question, entre autres, que peut poser l’ARMP : quelle règle de non-concurrence permet la LONATO d’octroyer le monopole exclusif des jeux d’argent « machines à sous » à une seule entreprise de droit privé LYDIA LUDIC ?
- Les agriculteurs togolais producteurs de coton, aimeraient aussi que l’ARMP explique publiquement par quel tour de magie la société ELISEE COTRANE pouvait décharger le 03 Février 2014 sur le port de Lomé, 30.000 tonnes d’engrais faisant l’objet de l’appel d’offres AAOO N°006/ 2013/CAGIA/ARMP, alors que la date limite de dépôt des dossiers est prévue ce même 03 février 2014. 6
- les citoyens togolais ont envie de connaitre la réponse du directeur de TOGO TELECOM aux enquêteurs de la Cour des comptes, aux questions, entre autres : qui sont les opérateurs de télécom étrangers avec lesquels elle a établi des contrats de « point de terminaison Télécom » ?, où sont affectées les recettes importantes que génèrent ces contrats ? 7
- Les magistrats de la Cour des comptes pourraient aussi utilement examiner le budget de la Présidence de la République – qui selon l’ARMP présente des procédures « irréprochables » en matière de passation des marchés publics – et rendre publique l’analyse des justifications fournies par la Présidence de la République sur l’augmentation de 100 % du budget passé de 7,9 milliards en 2009 à 13,9 milliards FCFA en 2014 ! 8
1.2 Le FNFI n’empêchera pas les fantômes d’IDH et ReDeMaRe de planer sur la microfinance !
Dans le deuxième cas : les nouveaux moyens déployés montrent la duplicité de l’action publique sous la direction de Faure Gnassingbé et de ses gouvernements. Après avoir constaté ces dernières années les carences de l’Etat togolais et du pouvoir judiciaire en matière de défense des petits épargnants, comment interpréter l’intrusion subite et infondée de l’Etat dans le secteur de la microfinance. À quel titre va intervenir le Fonds National de la Finance Inclusive [FNFI] lancé avec l’appui inconditionnel du Programme des Nations Unies pour le Développement – Togo à grand renfort de publicité la semaine dernière à Kara ?
La question intéresse beaucoup les togolais. Les épargnants du GIE « ReDeMaRe » gardent en mémoire la manière dont l’Etat togolais a orchestré lui-même leur spoliation, faisant main-basse sur près de 5 milliards de F CFA (4 832 795 274 F CFA exactement) de solde positif réel disponible, détenus par la structure, alors qu’aucune plainte n’avait été déposée en justice à l’encontre de « ReDeMaRe » et de ses dirigeants. 9Les 40.000 épargnants de l’ONG IDH microfinance – fondée par l’ancien premier ministre Kwassi Klutse, ami intime de Faure Gnassingbé, baron notoire du RPT/UNIR –, se souviennent avec la même amertume de la façon dont ils furent dépouillés du maigre patrimoine qu’ils avaient laborieusement épargné. Qu’a fait concrètement l’Etat togolais pour les défendre ? Pourquoi l’Etat togolais a-t-il ensuite laissé partir Kwassi Klutse – grâce à l’argent volé au Togo –, prospérer au Gabon avec IDH-Microfinance Gabon sans passer préalablement devant la justice ? 10
Des faits troublants semblent indiquer qu’il pourrait y avoir une connotation politique derrière la création du FNFI. La mention figurant sur le bulletin de souscription financière du parti UNIR : « avez-vous déjà obtenu un micro-crédit ? », relevée la semaine dernière au cours de l’émission « Point sur i » de la chaine de télévision privée LCF, mérite par exemple que les responsables du parti UNIR s’expliquent publiquement à ce sujet ! 11
1.3 L’OTR, peut-il empêcher les recettes publiques de s’évaporer dans les comptes « privés » ?
La dernière invention mystificatrice du pouvoir togolais, l’Office Togolais des Recettes [OTR] prêterait à sourire, si le pillage de la richesse nationale par Faure Gnassingbé et l’oligarchie, n’avait pas d’incidence sur le développement du pays et de graves et souvent dramatiques conséquences, pour la vie des populations togolaises. Cette prédation économique vient d’être confirmée par le rapport « Illicit Financial Flows from Developing Countries : 2002-2011 » (Flux Financiers Illicites des Pays en développement : 2002-2011), publié en décembre 2013 par l’ONG « Global Financial Integrity ».
Le rapport démontre l’accroissement considérable de l’évasion fiscale et des transferts de capitaux hors du Togo depuis 2005, année de la prise de pouvoir de Faure Gnassingbé. Comment donc ce Président de la République, devenu champion de l’évasion fiscale, aurait-il subitement pris de bonnes résolutions pour faire acte de contrition et œuvre de vertu ? Si Faure Gnassingbé veut être pris au sérieux qu’il commence par rendre l’argent volé aux togolais. Par exemple en restituant au trésor public les milliards de dollars légués à la fratrie par son père en 2005. 12[…]
[…]Il est donc permis de craindre que la création de l’OTR ne soit encore qu’une manœuvre imaginée par Faure Gnassingbé, lequel utilise depuis trop longtemps la duplicité et les artifices, pour tromper les togolais. Ceux-ci restent dubitatifs sur les véritables motifs qui sous-tendent la création de l’OTR, dont le but consiste à regrouper les régies financières, afin d’optimiser le niveau de recouvrement des impôts et taxes douanières. Le Ministre des Finances Adji Otteh Ayassor, aurait pour sa part estimé que l’OTR devrait permettre de récupérer 60 % de rentrées fiscales qui jusqu’ici s’« évaporaient » dans la nature. Si nous n’étions pas au Togo, cela prêterait à sourire tellement la remarque est puérile. 13
Peut-on prendre son estimation au sérieux avec un tel niveau d’évasion fiscale ? Le ministre doit dire toute la vérité aux togolais, expliquer sur quels éléments d’appréciation et de preuves il se fonde. Il laisse ici sous-entendre un détournement massif des recettes qui vient d’être confirmé par Global Financial Integrity. Il est alors de son devoir de saisir la justice pour diligenter une enquête.
Il est donc permis d’interroger les magistrats « aveugles ou aveuglés, c’est selon », de la Cour des Comptes, pourtant compétents en la matière, sur le fait qu’ils n’ont jusqu’ici rien relevé d’irrégulier dans la gestion des administrations des douanes et des impôts ? Qui dit la vérité, qui ment ou la dissimule, le ministre ou les juges ?
1.4 Les méthodes de sélection des candidats pour diriger l’OTR
Par ailleurs, il n’est pas assuré que soit un gage de vertu, l’arrivée à la tête de l’OTR – au terme d’une sélection par appel à candidatures auquel aucun togolais n’aurait répondu ? –, du rwandais Henry Byakapery Kanyesiim, 14 en remplacement d’Ingrid Awadé et de Kodjo Adédjé, anciens directeurs généraux de la DGI et des Douanes. Le fait qu’Henry Byakapery Kanyesiim soit un ancien conseiller auprès du FMI ne confère pas forcément une assurance de meilleure gestion publique. Le scandale de corruption « cashgate » qui vient d’éclater au Malawi, le plus grand que le pays ait connu, grâce aux bons soins des IFI, témoigne du contraire. La Banque mondiale est aujourd’hui gênée d’avouer qu’en 2005, elle a imposé au Malawi une nouvelle méthode électronique de comptabilité intitulée Système d’information intégré relatif à la gestion financière (IFMIS). Ce dispositif censé sécuriser les finances du pays a été détourné par des fonctionnaires véreux et permis au contraire, de détourner des sommes phénoménales d’argent public. 15 La Cour des Comptes du Togo contrôlera-t-elle mieux demain l’OTR, qu’elle n’a contrôlé jusqu’à ce jour la DGI et les Douanes ?
Le clan Gnassingbé a bâti son insolente fortune privée sur la richesse nationale, propriété naturelle du peuple togolais. Peu de gens au Togo imaginent le clan changer ses méthodes de prédation, comme s’il était soudainement pris de vertu et se priver demain – sauf s’il n’y est contraint –, des milliards de dollars amassés aux dépens des populations et de leurs besoins en matière d’éducation, de santé, de revenus décents, des services publics et d’infrastructures… Ainsi l’OTR, pourrait ne constituer qu’un système de détournement plus soft que les anciennes méthodes ou l’on parlait en « kilos » pour désigner les millions de F CFA. Les magistrats intègres à la Cour des Comptes ont encore pas mal de travail devant eux, s’ils montrent du courage et se donnent les moyens de leur action.
Ces indicateurs jettent une lumière crue sur une pratique du pouvoir qui démontre exactement et précisément l’inefficacité de Faure Gnassingbé et de l’action gouvernementale pour l’intérêt du peuple et son efficacité pour les intérêts de l’oligarchie.
Le constat est ainsi clair : les institutions peuvent être aussi nombreuses que le gouvernement et quelques partenaires au développement du Togo le souhaitent, si Faure Gnassingbé et RPT/UNIR continuent à dominer globalement la gestion de l’Etat, le résultat restera invariablement le même. En fait pas de résultats tangibles et concrets pour améliorer le bien-être des populations du Togo.
Faure Gnassingbé a beau gesticuler pour tromper et abuser le monde, l’Etat togolais reste oligarchique voire ploutocratique et continue de garantir la domination de quelques-uns sur le grand nombre. La vérité des comptes n’est pas prête d’éclater au grand jour si personne ne se lève pour relever le défi. […]
10/02/2014
« LA GOUVERNANCE DE LA PERCEPTION DE LA CORRUPTION EN AFRIQUE : AFROCENTRICITY THINK TANK SE MEFIE DE TRANSPARENCY INTERNATIONAL »
Extrait
[…]3. FAURE GNASSINGBÉ : CHAMPION DE L’IMPUNITÉ A L’OFFICE TOGOLAIS DES RECETTES (OTR)
Lorsque Faure Gnassingbé, celui qui s’est fait désigner à la tête de l’Etat togolais, et son équipe :
- refusent de recenser la Diaspora togolaise ;
- refusent de payer la dette intérieure mettant au passage en banqueroute une majorité de petites et moyennes entreprises et d’entrepreneurs actifs dans le secteur informel ;
- refusent d’œuvrer réellement pour l’amélioration du pouvoir d’achat des Togolais -les en-bas- d’en-bas comme la classe moyenne-, ce qui contribue de fait à l’augmentation régulière et continue du nombre de chômeurs et mécaniquement à la paupérisation de l’immense majorité de la population,
il y a une forme de dénaturation des principes et des valeurs. Personne ne peut croire à leur irresponsabilité dans cet état de fait même si des actions de saupoudrage comme le lancement la semaine passée du Fonds national de la finance inclusive au Togo (FNFI) qui n’est en fait qu’une sombre histoire d’égo et de vengeance entre Mr Sama Essohamlon, originaire de Pya au Nord du Togo (ex-Directeur général du groupement d’intérêts économique REDEMARRE très populaire dans la microfinance au Togo) et Faure Gnassingbé. L’Etat togolais s’est tout simplement approprié, ce unilatéralement les biens et avoirs de la GIE REDEMARRE sur la base d’affirmations sans preuves. Après une période en prison, Mr Essohamlon était sur le point de lancer une nouvelle structure de microfinance (MNCP) destinée aux « en-bas-d’en-bas ». Mais là encore, le fait de voir des personnalités devenir populaires dans le fief de la famille Gnassingbé dans la région de Pya est un crime de lèse-majesté. Alors, l’abus de droit n’ayant pas de limites, Mr Essohamlon a été remis en prison avec des motifs choisis par la justice togolaise aux ordres du système central.
Le problème, c’est la faim, la peur et l’ignorance qui servent de vecteurs de la stabilisation du système politique d’un système de prévarication, d’usurpation et d’exploitation des Togolais et Togolaises non membres du réseau clientéliste du pouvoir et ses affidés.
Le refus d’enquêter de manière indépendante sur le travail de Madame Ingrid Awade, ex-directrice générale des impôts, démontre encore une fois la valorisation de l’impunité en nommant cette dernière, par décret, donc sans audit, à la tête d’une structure spécialement créée pour elle, dénommée « délégation à l’organisation du secteur informel 6 ». C’est Mr Henry Gaperi, un canadien d’origine rwandaise, qui a été nommé Commissaire Général de l’Office Togolais des Recettes (OTR), en conseil des ministres le 15 janvier 2014, par le Gouvernement Togolais 7. Son expérience annoncée par le Gouvernement serait la suivante : un ex-Commissaire général de l’Office rwandais des recettes, un ex-Directeur de la Caisse de sécurité sociale du Rwanda, un ex- Président de la Banque de Kigali et un ex-conseiller au Fonds monétaire international. L’OTR a pour mission de « lutter contre le détournement des fonds publics, les fuites fiscales et autres pratiques malveillantes qui nuisent à l’économie togolaise ».
Autrement dit, il est question pour le Gouvernement de lutter contre le détournement des fonds publics et les fuites fiscales et autres pratiques malveillantes que le prédécesseur, en l’occurrence Ingrid Awadé, a laissé passer, et c’est un euphémisme. Mais pourquoi pas un audit pour que la population togolaise puisse savoir l’état des comptes à l’arrivée de Mme Awadé et à son départ ? L’ardoise ne doit pas toujours systématiquement être payée par les citoyens-contribuables, augmentant la pauvreté dans le pays. Si les méthodes passées mises en œuvre à l’OTR ne sont pas corrigées et doivent dorénavant s’appliquer dans le secteur informel, il faut s’attendre à une informalisation complète des comptes du secteur informel… Ne s’agit-il là pas d’un manque de transparence en voie d’organisation ? Quel dommage pour la crédibilité de la Présidence togolaise et par extension du Togo !
4. LA PERCEPTION DE LA CORRUPTION À GEOMETRIE VARIABLE
Il est alors difficile de ne pas trouver de corrélation entre le niveau en hausse de l’inflation et du niveau de pauvreté, souvent non enregistré correctement dans le pays. A ce propos, le Togo ne peut être classé correctement sur la carte mondiale de la perception de la corruption et de la transparence des comptes, puisque ce pays ne fournit pas toutes les données ou occulte un grand nombre de données en se cachant derrière l’absence de statistiques dont l’établissement relève pourtant de la compétence de l’Etat 8. Aussi, pas d’informations fournies, c’est comme « pas vu, pas pris »… N’est-ce pas une technique vieille comme l’origine du monde de la fraude et du détournement ? Cette non-transparence institutionnalisée permet ainsi au Togo de payer cher des « publi-reportages » sur le dos des contribuables togolais, publi-reportages qui « encensent les activités du système du pouvoir en place » sans jamais laisser les populations s’exprimer pour témoigner des réalités sur le terrain.
Il en est de même avec les statistiques extraites de l’ONG « Transparency International 9 » qui reflète une approche de la perception de la corruption selon que le pays arrange ou pas certains pays occidentaux puissants. Le classement se fait en fonction de la perception d’experts indépendants, résidant ou pas dans les pays évalués, sur la corruption dans « les administrations publiques et la classe politique ». La définition de la corruption se limite à « l’abus d’une charge publique à des fins d’enrichissement personnel », ce qui semble exclure le niveau d’impunité dans les pays concernés.
Par manque de données et refus d’enquêter sur le terrain avec des experts africains, la réalité sur le terrain reste occultée au profit de la perception occidentalisée de la corruption. Il faut donc être vigilant lorsqu’il est question de faire des conjectures à partir des données fournies par « Transparency international ». Pour le Togo, la gouvernance de Faure Gnassingbé n’a pas été couronnée de succès puisque le Togo qui occupait le 111e rang en 2009 sur 180 pays, juste après la crise financière de 2008 se retrouve en 2013 au 123e rang sur 177 pays 10. Sur le plan de la corruption, le règne du Père du fils n’était pas mieux avec des biens mal acquis restés à ce jour impunis et que ne reflète pas Transparency international 11. Un recul qui n’est pas pris en compte par Transparency International alors que l’accumulation des impunités dans ce pays pourrait faire reculer le rang du Togo.
Les dix pays africains choisis sont ceux qui ont été identifiés comme ceux qui ont le plus effectué des sorties annuelles de financement illicites entre 2002-2011.[…]
[…] 5. INTEGRER l’IMPUNITÉ DANS LES CRITÈRES DE TRANSPARENCE
Le Togo avec un classement mondial TI (1) de 123 se contente d’une gouvernance de façade en excluant la Diaspora du recensement de la population et en trafiquant fait sauter le verrou de 2 mandats présidentiels maximum prévu par la Constitution et accepté par le Peuple togolais en 1972. La nouvelle forme d’usurpation et d’abus du pouvoir consiste alors à mettre en cause les limitations pendant 2 mandats de 5 ans, puis à les restituer pour 2 autres nouveaux mandats en considérant que les 2 nouveaux mandats et la date butoir de 10 ans ne commencent qu’après les 10 ans déjà passés au pouvoir, ce afin de pouvoir rester au moins 20 ans et de pouvoir recommencer le manège… Cette réalité du terrain n’apparaît nullement dans les perceptions de Transparency international qui donne alors une perception très occidentalisée de la situation réelle sur le terrain et souvent beaucoup plus dégradée que cela n’y paraît.
En effet, un classement mondial TI (1) entre 88 et 177 concerne souvent les pays qui se contentent d’offrir des attributs de façade d’un processus démocratique et de bonne gouvernance. La gouvernance de la corruption y est caractérisée par la non-séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire, confessionnel), par les entorses multiples aux droits humains, l’abus du pouvoir, l’opacité et le secret dans la gestion des affaires publiques, et la contre-vérité des comptes publics. Le développement de ces pays passe par un nettoyage culturel et une reconstruction des institutions publiques comme privées pour plus de transparence avec des obligations de rendre des comptes (accountability).
Aussi, Transparency International n’est pas toujours indépendante. En y regardant de plus près et face aux réalités du terrain, les classements de TI pour les pays africains, mondialement connus pour leur contrevérité des urnes et abus de droits se retrouvent avec des scores « honorablement acceptables » comme le Togo. Mais comme le Togo fait partie des pays d’appui stratégique de la France quel que soit le régime politique au pouvoir, -ce sur quoi il y a un véritable consensus entre la droite et la gauche sociale-libérale française-, il y a lieu de ne pas considérer les informations de Transparency international comme un point d’ancrage pour analyser l’Afrique selon les réalités africaines. Il s’agit malgré tout d’une perception occidentalisée, qui peut parfois cibler certains pays classés en queue de peloton uniquement pour ne pas gêner certains pouvoirs occidentaux ayant d’autres agendas stratégiques ou des pays africains grands contributeurs de certaines actions de transparence. Il y a donc des pays plus transparents que d’autres selon…
Si certaines vues partielles et partiales sont idéologiquement motivées, elles ne peuvent alors qu’être erronées du fait d’un mensonge par omission. Les progressions d’une année sur l’autre n’ont que peu de valeur par rapport aux réalités sur le terrain. Il faut des changements radicaux de culture de la gouvernance et les équipes et élites dirigeantes sont trop occupées, pour un grand nombre, à conjuguer le verbe « manger à tous les temps », pour s’occuper de leur rang sur l’échelle de classement de Transparency international. Le seul souci est que personne ne veut être le dernier… Mais faire un saut qualitatif pour se retrouver parmi les pays classés mondialement par TI (1) entre 1 et 87 demeure pourtant une priorité pour certains pays africains comme la Zambie classée mondialement au rang (83), le Libéria (83), Burkina Faso (83), Tunisie (77), Sénégal (77), Afrique du sud (72), Ghana (63), Namibie (57), Lesotho (55), Maurice (52), Rwanda (49), Seychelles (47), Cape Vert (41) et le pays où il y a le moins de corruption en Afrique : Botswana (30). A la lumière de ces comparaisons, les pays africains classés entre 88 et 177 doivent reconnaître qu’il y a un véritable problème avec leur conception de la gouvernance de la corruption.[…]
11/05/2014
« FAURE GNASSINGBE : LA GOUVERNANCE DU « FAIT ACCOMPLI » : LES REFORMES CONSTITUTIONNELLES ET INSTITUTIONNELLES SANS DEBAT »
Extrait
[…] 2. FAURE GNASSINGBÉ PRIVILIGIE LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS ETRANGERS D’ABORD
Il fallait absolument d’abord défendre les intérêts de cet investisseur français. Pourtant c’est ce Monsieur qui a tout fait pour éviter que le tracé du chemin de fer Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan 1 permettant, d’abord et principalement, d’évacuer le minerai d’uranium exploité par la société française Areva – dans des conditions contractuelles dénoncées par les autorités du Niger -, ne passent plus par le Togo et son port en eaux profondes. Le Togo est en fait absent de ce dossier. Bénéficiant indirectement des accords secrets de défense entre la France et le Togo, pays inféodé sur le plan militaire et monétaire à la France, Vincent Bolloré ainsi que quelques grands milliardaires africains dont Aliko Dangote, – l’homme le plus riche d’Afrique – sont en train de devenir des facteurs bloquants de l’alternance au Togo, compte tenu de leurs accointances avec le pouvoir en place. Ces liens se sont développés au cours des processus précédant les phases de montage financier et d’investissements au Togo.
Pour mémoire, Aliko Dangote valait 25 milliards de dollars américains en 2013 (soit environ 12 500 milliards de FCFA). Cette richesse est basée sur une grande diversification sectorielle et géographique de ses sociétés non sans rapport avec des liens privilégiés avec les dirigeants des Etats africains, ce qui se traduit très souvent par des défiscalisations secrètes importantes et des arrangements privilégiés et exceptionnels en regard du code minier et du code des investissements des pays ciblés pour ses investissements. Rappelons tout de même sa résilience au Nigeria. Il a survécu et donc travaillé avec les dix derniers dirigeants au sommet de l’Etat fédéral du Nigeria 2. On ne peut survivre dans ces conditions au Nigeria sans contreparties… Les changements à la tête de l’Etat nigérian ne sont pas des exemples de « vérité des urnes ».
Il faut donc espérer que les investisseurs étrangers qui affirment vouloir « investir » au Togo ne soient pas à terme des gens qui ont endetté le Togo sur plusieurs générations du fait de la garantie de l’Etat accordée par le régime de Faure Gnassingbé, ce sans véritable contreparties en termes d’emplois, d’amélioration des salaires et du pouvoir d’achat.
Les conditions financières inavouables d’attribution de la construction d’une centrale thermique de 100 MW par la société américaine Contour Global pourraient être réajustées. Ceci du fait d’une rupture d’approvisionnement des fournisseurs d’électricité du Togo que sont le Ghana (réduction de moitié passant de 60 MW à 30 MW) et le Nigeria (turbines en révision et instabilité généralisée de la production avec 200 MW qui ne sont plus fournis) qui ont choisi de réviser leur politique énergétique afin de servir d’abord leur pays avant de servir les voisins 3. Il demeure que le transfert de la dette sur les populations togolaises est important. L’impunité institutionnalisée par le régime de Faure Gnassingbé et l’omerta qui l’accompagne transfère le coût des erreurs d’arbitrage et celui de la corruption sur plusieurs générations du peuple togolais, qui doit payer en dernier ressort des erreurs aussi grossières que stratégiques…
Il n’empêche que si le Gouvernement togolais avait aussi opté pour une part d’énergie solaire, cela aurait créé les conditions d’autonomisation des populations et une réduction de la dépendance envers Contour Global. Mais cela aurait mis en cause les intérêts du monopole. La recherche sur les énergies du futur comme le lithium devrait commencer par l’identification de réserves dans le pays.
Aussi, les incantations de projections futuristes relatives à l’émergence du Togo à l’horizon 2030 cumulées aux erreurs stratégiques passées, ne sont pas de nature à rassurer sur la capacité de ce Gouvernement à mettre en pratique ses affirmations, dès lors qu’il s’agit de réaliser quelque chose à partir de la demande des citoyens du pays. Le doute persiste du fait de la priorité accordée aux intérêts étrangers alors que la dette intérieure et les créances du secteur privé sur l’Etat demeurent une préoccupation majeure des opérateurs sur le terrain. En réalité, il s’agit, là encore, des conséquences de la défaillance de la gouvernance du « fait accompli », qui conduisent les investisseurs étrangers sérieux à fuir le Togo, alors que cette méthode fondée sur la non-prévisibilité des engagements, attire ceux qui opèrent à la marge de l’abus de pouvoir avec des contrats dolosifs. Cette pratique semble plus facile à mettre en œuvre avec des dirigeants issus de la contre-vérité des urnes.[…]
31/08/2014
« FUTURES ELECTIONS TOGOLAISES DE MARS 2015 : COMMENT CONTOURNER LA VERITE DES URNES ? »
Extrait
[…] CAMOUFLER LA VERITE DES COMPTES PUBLICS
Le propre d’un Gouvernement est d’instruire et d’informer sur la vérité des comptes. Mais au Togo, le chantage contre les journalistes et les menaces quotidiennes contre ceux qui font, souvent sans moyens et avec beaucoup de courage et de risques, leur travail d’information des populations et monde, subissent régulièrement la censure parfois brutale et injuste de l’Etat. Pourtant, dire que toutes les entreprises publiques, pour la plupart déficitaires, sont gérées par un membre du parti de Faure Gnassingbé n’a rien d’insultant, c’est une vérité qui dérange le pouvoir. Au contraire, c’est même un acte de loyalisme au service du Togo que de constater que les dirigeants de ces entreprises publiques sont de mauvais gestionnaires dans leur grande majorité. Certains affirment qu’ils ou elles y sont contraints par la voix de leur maître. Mais ils ou elles refusent de citer le maître en question.
Alors est-ce la corruption ? Est-ce parce que le mode de gouvernance que ces dirigeants d’entreprises publiques apprennent dans leur parti RPT/UNIR conduit immanquablement -et même les meilleurs spécialistes- à devenir de médiocres dirigeants d’entreprises ? Vraisemblablement ! Il est vrai que le système est contagieux avec souvent une impunité totale et une absence d’audits indépendants, sauf lorsqu’il faut « abattre et humilier » l’un des leurs tentant de se regarder dans le miroir en annonçant la vérité des comptes publics.
De manière générale, tous les gestionnaires des entreprises publiques togolaises sont nommés au sein du parti RPT/UNIR du Président et la nuit dans les cercles fermés des loges ésotériques. Leur gestion conduit à augmenter la dette de l’Etat togolais, et donc conduit à ponctionner les contribuables togolais par le transfert des dettes importantes de l’entreprise publique sur le budget public de l’Etat. Pour épancher les dettes de ces entreprises publiques, et au passage celles privées des gestionnaires allègrement intégrées et confondues avec celles de l’entreprise publique, il suffit de devenir un membre zélé du système RPT/UNIR.
Normalement, aucun Togolais ou Togolaise sain d’esprit ne peut accepter qu’une telle situation perdure. A moins que l’appât du gain immédiat, les égos démesurés et la gloire éphémère ne prennent le dessus. Pourquoi les dirigeants des entreprises publiques togolaises ne peuvent-ils pas faire l’objet d’un appel d’offres dans les recrutements, dont les critères seront fondés sur la compétence, la gestion orientée sur les objectifs et les résultats, un budget indépendant de l’Etat central et des contrôles à postériori ? La réponse est simple. C’est parce que celui qui dirige le Togo ne le veut pas. Il faut donc camoufler la vérité des comptes publics. Pourtant, une telle décision appartient au peuple togolais. Alors comment rétablir un mode de fonctionnement où le peuple aura sa voix au chapitre ? Par la vérité des urnes !
En effet, au lieu d’investir dans les Togolais et Togolaises, notamment dans l’éducation, l’agriculture, la santé et l’innovation au Togo, l’argent public sert à éponger les dettes de mauvais gestionnaires, ce qui, de fait, contribue à maintenir la population dans la pauvreté, l’inégalité et la médiocrité. Il suffit que chaque Togolais et Togolaise fasse le bilan de sa situation personnelle entre 2005 et 2010, puis entre 2010 et 2015 et de vérifier s’il ou elle s’est enrichi(e) ou s’est appauvri(e)… Pour la plupart des citoyens togolais, il n’y a pas photo ! C’est la perte de pouvoir d’achat pour plus de 73 % de la population qui l’emporte avec son lot de frustration et d’aggravation du mal-être et du faire semblant doublé du complexe de l’arrivisme.
Alors lorsque les résultats des entreprises publiques ou même de la Direction des impôts s’éloignent de la vérité des comptes publics, le premier gestionnaire de l’Etat, Faure Gnassingbé se contente de déplacer les gens, surtout quand il s’agit d’une femme à qui il doit beaucoup. Mais cette impunité le conduit à croire que les Togolais et les Togolaises doivent être remplacés par des non-Togolais. Bref, cette forme d’analyse qui exclut de fait l’ensemble de la Diaspora togolaise de la gestion des structures productives et commerciales du pays pose un problème de fond et ouvre une double question à savoir :
- qui est le chef des mauvais gestionnaires des entreprises publiques au Togo ?
- faut-il garder un mauvais gestionnaire à la tête du Togo après deux mandats de mauvaise gestion ?
FAUT-IL GARDER UN MAUVAIS GESTIONNAIRE DU TOGO ?
Il faut donc d’abord rétablir la vérité des comptes publics. Quelques statistiques économiques récentes permettent de se faire une idée de la situation réelle du Togo.
Entre 2010 et 2014, le Togo est passé, selon le Fonds monétaire international (FMI 4), d’un taux de croissance de 4,1 % à 5,6 % en 2013 avec des prévisions à 6 % pour 2014 et 2015. Les apparences sont parfois trompeuses. Le solde du compte courant extérieur est passé d’un déficit de -6,3 % en 2010 à -12 % en 2013, même si les prévisions pour 2014 sont estimées à -10.9 %, le Togo est dans le rouge. Mais qu’en est-il de la balance commerciale, à savoir le solde des biens exportés et importés au Togo ? Ce solde est passé de -14,3 % de la richesse nationale (produit intérieur brut (PIB)) en 2010 à -19 % en 2013 avec des prévisions à -19,8 % en 2014. Le Togo est encore dans le rouge foncé. En 2013, la moyenne de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) était de -4,3 % du PIB alors que celle de la zone franc était positive avec 7,3 % du PIB et l’Afrique subsaharienne, à 3,2 % du PIB.
Les investisseurs étrangers évitent soigneusement le Togo. Il suffit de comparer les 1,7 % du PIB d’investissement étrangers direct au Togo en 2013 au niveau atteint en 2005, soit 4,3 % du PIB à l’arrivée par la contrevérité des urnes, la force et le sang au pouvoir de Faure Gnassingbé. Au-delà de l’autosatisfaction du Gouvernement auquel personne ne croît plus, Faure Gnassingbé fait-il fuir les investisseurs sérieux, écologiques, éthiques et créateurs d’emplois décents au Togo pour n’attirer principalement que ceux qui exploitent les jeunes, les femmes et les personnes sans influence notamment dans la zone franche ? Autrement dit, Faure Gnassingbé au lieu d’aider le Togo à sortir des problèmes économiques qu’il a grandement contribué à créer, n’est-il pas, en catimini et sans transparence, en train d’endetter durablement le Togo ? Après 9 ans au pouvoir en tant que Président, même avec les prévisions d’investissements étrangers directs de 2,5 % en PIB en 2014, les résultats obtenus par le pouvoir en place restent en deçà de la moyenne de l’UEMOA avec 2,9 % du PIB, ou de la zone franc avec 3,9 % du PIB, ou encore de l’Afrique subsaharienne avec 2,7 % du PIB.
La dette extérieure due aux créanciers publics qui était de 17,2 % en 2010 et aurait dû être proche de zéro si la bonne gouvernance avait été au rendez-vous est en train de remonter avec 18,7 % du PIB en 2013, 19,1 % du PIB en 2014 et 20,4 % du PIB en 2015. Rappelons que la moyenne de l’Afrique subsaharienne en 2013 était de 10,3 % du PIB. Aussi, le Togo a une dette de près de deux fois plus importante que la moyenne des pays africains. On peut légitimement demander un audit de la dette publique de l’Etat togolais. La Diaspora indépendante pourrait même le faire si elle avait une chance de publier les résultats qu’elle trouverait.
Même les réserves du pays calculées sur la base du nombre de mois d’importations de biens et de services qui étaient de 3,7 en 2010 sont tombées à 2 en 2013, puis estimées à 1,9 en 2014 et 1,6 en 2015. Autrement dit, les caisses risquent d’être presque vides au moment des élections au Togo. Pour être clair, la gestion de Faure Gnassingbé entre 2005 et 2010 se résume à creuser les déficits là où c’est possible et en divisant les réserves du pays par deux. Bref, ce n’est pas le propre ni d’un économe, ni d’un gestionnaire prévoyant que de creuser le déficit sans contrepartie réelle sous forme de développement pour le Togo et mieux-être pour les populations. Cela ne veut pas dire que Faure Gnassingbé n’a rien fait. Mais il fait tellement du bruit sur le peu qu’il fait que chaque Togolais et Togolaise finit par croire qu’il fait au mieux. Non, il y a mieux pour le Togo.
Si un dirigeant n’est ni économe, ni prévoyant pour Togo, assurément il l’est pour lui-même et ses affidés. C’est cela qui explique le niveau élevé de la pauvreté, de l’absence de création d’emplois décents et donc de chômage. Comme aucune politique de soutien ne vient aider, entre autres, les secteurs informels notamment l’artisanat et le monde rural pour augmenter leur productivité, il ne faut pas s’étonner que lorsque l’opposition togolaise fait une campagne dans tout le pays, elle rencontre la vérité des faits : le mécontentement et la peur de dire tout haut la mauvaise gouvernance de Faure Gnassingbé. Donc si on devait faire le bilan de la compagne électorale précédente, le riz « FAURE » n’a pas suffisamment été « FORT » pour sortir les populations togolaises de leur pauvreté. Ceux qui ont mangé ce riz doivent, -s’ils n’ont pas eu des indigestions-, faire un bilan réaliste. L’achat des consciences n’a pas permis de changer le court de leur vie vers un mieux-être. Au contraire !
Beaucoup continuent à avoir faim et nombreux sont ceux ou celles à avoir perdu leur crédibilité auprès de leur entourage respectif. Alors est-ce que ces Togolais et Togolaises vont encore aller chercher le riz de Faure Gnassingbé pour accepter les nouvelles formes contrevérités qui sont en train de s’élaborer grâce à l’interventionnisme du Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, M. Gilbert Bawara, le Ministre qui se mêle systématiquement de ce qui ne le regarde pas ? En fait, c’est bien la peur qui anime Faure Gnassingbé et dont la forme contagieuse a gagné Gilbert Bawara qui ne sait toujours pas où il ira si au lendemain de 2015, Faure Gnassingbé n’est plus Président du Togo. S’il part volontairement, il pourra toujours récupérer les 10 millions de $US que Mo Ibrahim propose aux chefs d’Etat qui veulent quitter le pouvoir volontairement après leur mandat.
MO IBRAHIM DOIT REVOIR SA COPIE
Quel avenir pour le Togo avec cette gouvernance après 2015 ? Même la croissance économique qui aurait dû réjouir le cœur des populations togolaises devient un fardeau tant l’injustice et les inégalités dans la répartition des fruits de la croissance sont criardes. Alors que personne ne croie que le taux de croissance de 6 % profite à tous les Togolais et Togolaises. Cela profite plus aux en-haut-d’en-haut agissant dans le giron du pouvoir avec beaucoup d’impunités qu’aux en-bas-d’en-bas roulant leur bosse quotidiennement en attendant de savoir qui a brulé les marchés de Lomé et de Kara ?
Alors la question qui doit être posée à Faure Gnassingbé lui-même est la suivante : faut-il garder un mauvais gestionnaire du Togo ?
S’il répond non, il lui suffit de ne pas se positionner pour briguer un 3e mandat de 5 ans au Togo et rentrer dans l’histoire pour avoir quitté le pouvoir de sa propre volonté et toucher les 5 millions de $US qu’offre le milliardaire soudanais qui a fait fortune en télécom, Mo Ibrahim, aux chefs d’Etat avec en prime 5 autres millions de $US pour réaliser des projets de développement en Afrique. Cela fait quand même 10 millions de $US pour quitter le pouvoir. Ce n’est rien à côté de la fortune accumulée depuis plusieurs décennies au Togo. Ou bien Mo Ibrahim revoit sa copie pour le cas du Togo et rajoute plusieurs zéro après les 10 000 000 de dollars des Etats-Unis, ou bien il n’a aucune chance de voir Faure Gnassingbé vouloir obtenir le prix Mo Ibrahim de 2015.
S’il répond oui, alors il faut croire que le Togo va rentrer dans une période tumultueuse et dangereuse tant pour les populations que le pouvoir car pour une fois, la conjonction internationale ne souhaite plus voir un seul Président africain adepte de la contrevérité des urnes faire plus de deux mandats consécutifs… L’exemple de Laurent Gbagbo pourrait faire école, puisque même le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila ou celui du Burkina-Faso, Blaise Compaoré 5 sont en train d’y penser sérieusement. Le risque est grand de rester sur un fauteuil que les Occidentaux ne veulent plus maintenir sous perfusion financière avec parfois la force brutale des armées africaines non républicaines. Surtout que la politique du « deux poids, deux mesures » des dirigeants occidentaux est connue et actée. […]
30/12/2014
INTROSPECTION : POUR PRESERVER LA PAIX AU TOGO EN 2015, LES VŒUX SOUHAITABLES DE FAURE GNASSINGBE A LA NATION !
Extrait
[…] 3- LES CAUSES DE L’INSUCCES : LES BLOCAGES DE LA SOCIETE TOGOLAISE !
Les causes de l’échec de la politique de Faure Gnassingbé reposent sur quelques points essentiels.[…]
[…] B- ECONOMIE. Les maux qui perdurent depuis les lendemains de la Conférence Nationale de 1990 sont dus au maintien d’un système qui écrase toute contestation des citoyens et dénie aux populations et aux travailleurs le droit de remettre en cause des politiques économiques et sociales qui au lieu de satisfaire leurs besoins et les faire progresser les rend toujours plus pauvres. 3 Les travailleurs, paysans, artisans, plus généralement tous les producteurs de richesse, sont écartés du contrôle et de la gestion des biens publics. Les directeurs généraux des entreprises publiques et des grandes administrations sont nommés sans contrôle et lorsqu’ils ont failli bénéficient d’une totale impunité. Les organismes d’Etat chargés du contrôle de la gestion publique sont privés de moyens matériels et de facto dans l’incapacité de remplir leur mission.
Une nouvelle gouvernance qui permettrait à toutes les forces vives de la nation de contrôler et de sanctionner les manquements et les abus s’impose donc. 4 Cette absence de transparence provoque une fracture sociale et territoriale (nord-sud) grave et pérenne dont bien peu se soucient !
Il parait ainsi difficile de développer l’économie avec un salaire minimum à 35.000 F CFA lorsque les prix à la consommation ont connu des hausses vertigineuses ces dix dernières années, 5 avec des milliers de togolais qui travaillent sans la garantie d’un contrat de travail, avec des milliers d’autres non-déclarés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, précisément de l’aveu même du gouvernement : « moins de 5 % a accès à un système de protection sociale formel ». 6 Voilà le résultat des 48 ans du système politique RPT/UNIR d’Etienne Eyadéma et Faure Gnassingbé, où seule une infime minorité de personnes liées directement au pouvoir, profite du système et confine dans la misère l’immense majorité !
Le fait que le Togo ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative sur la dette des « Pays pauvres très endettés » (Initiative PPTE), 7 n’a pas assaini pour autant les finances publiques du Togo et renforcé ses réserves de liquidités, puisque l’objectif « non affiché » du PPTE est en fait de libérer de nouvelles capacités d’endettement. En effet, moins de trois ans après, en décembre 2013, l’Etat togolais, par le biais de la BCEAO, procédait à une émission de 25 milliards de FCFA de bons du trésor, pour disposer en urgence d’argent frais. Comment Faure Gnassingbé peut-il expliquer la précarité des finances publiques ? On se doute bien par ailleurs que ce ne sont pas les millions de togolais vivant sous le seuil de pauvreté qui peuvent souscrire à une émission de bons du Trésor. Alors qui, sinon les investisseurs privés, qui vivent grassement de cette économie de la rente et de la prédation. 8
Il parait aussi difficile de favoriser l’investissement productif et d’asseoir la profitabilité des entreprises sur la seule exploitation d’une main-d’œuvre en surnombre et si peu qualifiée. De plus, en raison d’une politique fiscale des plus fantaisistes – qui taxe souvent à la « tête du client » selon des considérations qui n’ont rien à voir avec la rigueur des Codes des Impôts ou des Douanes –, d’un système judiciaire défaillant pour assurer avec efficacité la sécurité des investissements, le secteur productif n’arrive pas à trouver une dynamique de développement.
La pauvreté chronique du Togo en matière industrielle est même reconnue par les auteurs du projet « Vision 2030 Togo », élaboré par le gouvernement en vue de la prochaine élection présidentielle. Dans le résumé exécutif de diagnostic publié en novembre 2014, 9 les rédacteurs mettent en exergue les carences des dix années de politique économique de Faure Gnassingbé. Ils reconnaissent que : « le financement de l’économie est insuffisant pour soutenir et promouvoir le secteur privé », que « Le rationnement endogène du crédit bancaire est un véritable frein à l’émergence de champions nationaux et régionaux en matière d’initiative privée et de mise en place de partenariats publics-privés innovants et dynamiques.» et que, « les capacités de production énergétique locale ne couvrent que 35 % de la consommation nationale à l’heure actuelle. » Ils relèvent qu’en dépit de « nombreuses réformes engagées » pour l’amélioration du climat des affaires : «…l’on note toujours l’absence d’acteurs forts dans ledit secteur pour porter le développement.» Autour du projet « Vision 2030 Togo », semble régner une confusion des genres entre l’action du gouvernement et celle des grands groupes industriels du secteur privé étranger, comme par exemple le groupe Bolloré. Le 8 décembre 2014 à l’Espace Blue Zone de Cacaveli appartenant à l’opérateur privé, Bolloré Togo et le ministère de la Prospective économique lançaient officiellement deux sites web centrés autour de la Vision Togo 2030. Une question se pose alors : si « l’absence d’acteurs forts pour porter le développement » est bien une réalité, pourquoi Faure Gnassingbé permet-il exclusivement à Bolloré de truster le projet Vision Togo 2030 ?
Malgré le volontarisme du pouvoir pour créer des infrastructures routières, portuaires ou aéroportuaires – dont l’Etat togolais est d’ailleurs dans l’impossibilité d’assurer ou de garantir seul le financement -, le système économique du Togo, en particulier le secteur producteur de richesse est tellement obsolète qu’il est difficile de le moderniser en l’état en pérennisant le mode de gouvernance économique instauré sous Etienne Eyadéma Gnassingbé et prolongé sous Faure Gnassingbé.
Ainsi, les grandes façades vitrées du futur aéroport international Gnassingbé Eyadéma pourraient avoir comme objet de créer un effet de miroir qui masque à la vue des voyageurs arrivant à Lomé, les millions de togolais vivant en dessous du seuil de pauvreté dont le nombre progresse invariablement chaque année.
En dépit de toutes les gesticulations et opérations de communication à caractère de propagande, Faure Gnassingbé a de plus en plus de mal à masquer les dégâts collatéraux de sa politique. Les faits sont têtus et les chiffres parlent eux-mêmes. Comment peut-il justifier que malgré la création à grand renfort de publicité de l’Office Togolais des Recettes (OTR) 10 regroupant les services de recouvrement des administrations des douanes et des impôts, censé assurer une plus grande fiabilité des recettes et accroitre substantiellement leur volume, le budget de l’Etat stagne toujours au même niveau. La loi de finances pour 2015 qui vient d’être présentée à l’Assemblée Nationale, plafonne le budget de l’Etat à 803,72 milliards de FCFA et ce budget consacre plus de 13,206 milliards au fonctionnement de la seule présidence de la République. 11
Pendant ce temps, à l’approche de l’élection présidentielle de 2015, Faure Gnassingbé ne lésine pas sur les moyens pour renforcer la défense nationale et caresser les Forces Armées togolaises (FAT) – notamment la frange non-républicaine – dans le sens du poil. Les dépenses que pourrait d’entrainer le renforcement du dispositif sécuritaire sous couvert de la « lutte contre le terrorisme », risquent de se faire au détriment des besoins sociaux. Par exemple, la jeunesse togolaise qui est affectée du plus fort taux de chômage parmi la population active en âge de travailler, risque d’aller grossir encore le flot des candidats à l’émigration vers l’Europe.
C’est un enseignement que devrait méditer en urgence la communauté internationale. En particulier la France de François Hollande, lequel devrait être plus attentif à favoriser la possibilité l’alternance politique au Togo et en Afrique subsaharienne, s’il ne veut pas voir déferler aux frontières toujours plus de candidats à l’immigration.
Jusqu’à ce jour, il semble donc qu’il n’y ait aucune volonté de la part de Faure Gnassingbé pour encourager et favoriser une nouvelle gouvernance économique dans l’intérêt général des togolais. […]
15/03/2015
« TOGO : ELECTIONS SANS TRANSITION OU TRANSITION SANS ELECTIONS »
Extrait
[…] 4. LE MAUVAIS BILAN SOCIAL ET ECONOMIQUE DE FAURE GNASSINGBÉ : ENTRE INÉGALITÉ, CORRUPTION ET IMPUNITÉ
Le problème aujourd’hui au Togo est d’abord l’incapacité du régime de Faure Gnassingbé à créer des emplois décents et à assurer un minimum de pouvoir d’achat aux populations. En 10 ans, les inégalités, le niveau de corruption -surtout à la tête des entreprises publiques toutes dirigées par des membres du parti RPT/UNIR de Faure Gnassingbé- et l’impunité ont augmenté de manière exponentielle sans que personne n’ose vraiment en faire le bilan. Les conséquences d’une telle gouvernance est appelée pudiquement par certains la « pauvreté, voire l’extrême pauvreté »… aussi il ne faut pas « sortir de la pauvreté » mais il faut sortir celui et son clan qui créent la pauvreté au Togo pour que le Togo retrouve le chemin de la création de richesses partagées.
En réalité, ce sont les transferts d’argent de niveau très élevé de la Diaspora togolaise, -près de 340 millions de dollars des Etats-Unis ($US) annuellement- qui pallient les défaillances de l’Etat togolais. Faure Gnassingbé a réussi la prouesse économique de voir un Togo qui disposait, -selon la Banque mondiale -, de 342 $US de revenu national brut par habitant, chiffre supérieur à la moyenne annuelle des pays à revenu faible en 2005, -soit 340 $US-, passer en dessous de la moyenne des pays les moins avancés en 2013, soit 709 $US contre 530 $US pour le Togo 5. L’écart de 179 $US par habitant pourrait sembler insignifiant. Mais multiplié par la population togolaise (6,8 millions en 2013 sans la Diaspora togolaise, estimée à 2 millions de personnes), on arrive à un chiffre faramineux de 1 217,2 millions de $US, soit 797,2 milliards de Franc CFA. Est-ce un manque à gagner ou est-ce la corruption ? Il suffit d’un audit indépendant pour y répondre.
Faure Gnassingbé a donc bien contribué à plonger les familles togolaises dans la dépendance, la misère avec l’incapacité de créer les jobs promis dans la zone franche et ailleurs… le clientélisme est venu mécaniquement remplir ce vide que la Diaspora tente de limiter en puisant sur ses propres épargnes quand elle a un travail ou une entreprise. Pour ceux qui douteraient encore et souhaiteraient reconduire Faure Gnassingbé, il faut savoir que sous sa gestion des affaires de l’Etat, les inégalités se sont accrues avec 20 % de la population la plus riche du Togo s’accaparant 52 % des richesses du pays alors que 20 % de la population la plus pauvre du Togo n’a en moyenne que 5 % des richesses du pays 6. Autant dire que les pauvres sont dans un état de vassalité avancée que ceux qui se sont désolidarisés de la classe pauvre ne vont pas tarder à expérimenter au cours des prochains mandats présidentiels si Faure Gnassingbé reprend les rênes du Togo pour 10 ans… […]
[…] 8. TOGO : DU CLIMAT SOCIAL EXPLOSIF AU CHANGEMENT DU CLIMAT POLITIQUE
L’Accord politique global (APG) signé à Lomé le 20 août 2006 et sanctionnant une multitude de dialogues inter togolais pour trouver un consensus de sortie de crise avec la vraie « fausse » médiation de l’ancien Président du Burkina Faso n’a été qu’un leurre. La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) dirigée par un ecclésiastique et non une personnalité neutre, consensuelle et politique n’a pas permis de garantir la neutralité, ni d’ailleurs de payer les populations qui ont subi des injustices du système de Faure Gnassingbé. Le Rapport CVJR du 12 avril 2012 a permis d’administrer un bon somnifère au peuple togolais et aux dirigeants qui ont choisi d’attendre des résultats de cette médiation où la naïveté et la fausse innocence de certains ne peuvent rester sans lendemains.
Bref, au total, c’est un climat social explosif qui ne peut rester non-explosif que si Faure Gnassingbé avec l’appui des partenaires bilatéraux fournissant les équipements pour mater la population, usent et abusent des pouvoirs régaliens de la force de l’Etat, en interprétant à leur guise le droit.
C’est justement l’interprétation du droit qui permet l’interprétation des résultats des élections présidentielles. A ce jeu, tous les partis politiques, toutes les organisations de la société civiles, toutes représentations diplomatiques des Etats africains et occidentaux ont finalement cédé aux chantages de « sans moi le déluge » du système de Faure Gnassingbé. Mais il suffit comme au Burkina Faso de ne pas donner les munitions aux militaires antirépublicains pour que le peuple puisse exprimer en toute transparence le niveau de douleur et d’exaspération à l’endroit de Faure Gnassingbé et son équipe. Il n’y a même pas lieu d’y associer la Diaspora togolaise qui dans sa grande majorité ne souhaite que le départ de ce système fondé sur l’abus du droit pour investir au Togo. Mais le droit de vote de la Diaspora est refusé.
Ceux qui versent dans les solutions minimalistes sont aussi les mêmes qui ont cru aux Dialogues interminables avec le système RPT/UNIR de Faure Gnassingbé et ses réseaux d’influence qui choisissent aussi d’acheter des électrons libres de la politique togolaise, même si nombreux d’entre eux ont navigué entre « opposition et soutien officiel, soutien larvé, non soutien » pour finalement revenir au bercail de celui qui arrose les familles, certains chefs dans les zones rurales et urbaines avant d’hésiter entre accords secrets avec certains opposants pour rester au pouvoir. Les accords secrets permettent à certains de ne pas se présenter, à d’autres de se présenter… mais tous ont en commun d’avoir accepté de continuer à travailler sous le système autocratique et discrétionnaire de Faure Gnassingbé. Mais le peuple togolais souffre trop pour continuer à soutenir ceux qui jouent double jeu en trompant le peuple.[…]
04/01/2016
« TOGO : COMMENT CONVAINCRE FAURE GNASSINGBE DE « TENIR » SES PROMESSES « NON-TENUES » ? »
Extrait
[…] 1. LES VŒUX DE FAURE GNASSINGBÉ : COMMENT TENIR DES PROMESSES NON TENUES ?
Tellement imbu de sa fatuité d’homme providentiel, Faure Gnassingbé ne fait même plus l’effort de faire accroire – ce que l’on sait ne pas être vrai – à ses concitoyens qu’il croit lui-même aux platitudes qu’il leur débite régulièrement lors des vœux de fin d’années ! Les discours de fin d’année de ce Monsieur en 2012, 2013, 2014 et 2015 sont éloquents car ils ont en commun de systématiquement faire l’impasse sur la question de la vérité des urnes et sur son maintien au pouvoir grâce à des groupes militaro-policiers prioritairement en charge de sa propre sécurité. […]
[…] Rappelons tout de même qu’à la fin de l’année 2014, Faure Gnassingbé formulait les vœux 2 pour 2015 que ses « choix ne doivent pas le conduire à faire le lit de l’immobilisme ». Pour les élections présidentielles, il souhaitait que le succès se joue sur « la paix, la transparence et l’équité » afin d’ « affermir l’irréversibilité de son choix en faveur de la démocratie et du pluralisme ». La paix des militaires, équivalente à celle des cimetières, la contrevérité des urnes en guise de transparence, et l’augmentation des inégalités en guise d’équité, la réalité des vœux 2015 sont contredits par les faits.
Il faut savoir qu’entre 2010 et 2015 et compte tenu de ses ressources, le Togo apparaît comme le pays qui a le taux le plus élevé de la région (indice de Gini de 46 alors qu’en comparaison le Sénégal est à 40,3 et le Bénin à 43,4). Sous Faure Gnassingbé, 10 % des revenus du pays sont allés à 4,8 % de la population togolaise la plus pauvre alors que 10 % de la population la plus riche du pays se partage 34,5 % des revenus et richesses du Togo. C’est cela la recherche de l’égalité et la fraternité du système Faure Gnassingbé. […]
[…] « concitoyens et en particulier ceux des couches sociales les plus défavorisées ont encore du mal à toucher du doigt la réalité des progrès économiques que nous avons enregistrés ces dernières années ». Il a d’ailleurs pris une bonne décision pour 2011 à savoir : « mettre un accent tout particulier sur l’amélioration du quotidien des Togolais et le renforcement de la solidarité nationale ». Il avait choisi à l’époque « d’engager un important programme de relance de la production » qui, [selon lui] a permis de dégager des excédents et de confirmer la capacité du Togo à aller au-delà de la sécurité alimentaire… avec un « programme d’investissement agricole et de sécurité alimentaire de grande envergure » lancé en 2011 « pour apporter des réponses durables aux préoccupations des producteurs et à leurs organisations. Ce programme permettra de les accompagner dans les activités de commercialisation, de transformation des produits agricoles, avec un volet important d’infrastructures rurales. L’objectif visé est d’améliorer les revenus du paysan et de réduire la pauvreté en zone rurale ». Les statistiques de sources indépendantes, -les vraies- parlent. Les exportations togolaises de matières premières agricoles sont passées de 23.4 % en 2000 à 9.1 % en 2014. 48,8 % des enfants togolais entre 7 et 14 ans doivent travailler au lieu d’aller à l’école du fait de l’augmentation de la pauvreté et des inégalités créés par le système RPT/UNIR. 89,5 % de ces mêmes enfants entre 7 et 14 ans qui travaillent dans les entreprises dites familiales et souvent dans l’informel n’ont pas de salaires 6. Sur ces questions, Faure Gnassingbé botte systématiquement en touche. S’il était un footballeur professionnel, un coach sérieux qui veut faire gagner son équipe le laisserait systématiquement sur les bancs de touche ou mieux dans les vestiaires. Mais au Togo, il est considéré comme le principal buteur qui ne marque jamais de buts. Aussi, beaucoup de citoyens togolais larbinistes font semblant d’applaudir puisque Faure Gnassingbé fait semblant de les gouverner.
Aujourd’hui en 2016, plus de 62 % des populations en zone rurale au Togo vivent en dessous du seuil de pauvreté. 73.4 % des populations sont en zones rurales et 34.6 % en zones urbaines 7. Ou bien ce programme n’a pas fonctionné du fait de nombreux dysfonctionnements et de la corruption ou bien il n’a jamais été question de le mettre en œuvre réellement. Les Togolais et Togolaises concernés qui reçoivent une partie des 378 millions de dollars des Etats-Unis, envoyés du monde entier par leurs fils et filles de la Diaspora pourront comprendre pourquoi cette somme d’argent ne peut pas être utilisée pour investir au Togo mais pour parer à la mauvaise gouvernance et soulager les populations en leur accordant les moyens d’une survie que Faure Gnassingbé refuse aux populations défavorisées. […]
[…] Sur le plan économique et social, il faut s’étonner de « l’optimisme et la confiance de Faure Gnassingbé» fondés sur des rapports dont il est le principal ordonnateur et payeur et qui constatent l’amélioration des conditions de vie de la population en 2015 sans que ces constats ne soient validés par les faits à l’international, encore moins par des structures indépendantes et crédibles. Parler d’une « décennie de politiques de développement inclusif » alors que les indicateurs sociaux montrent que 20 % de la population profitant du système de Faure Gnassingbé se partage 51,6 % des richesses du pays, relève donc de l’indécence. Faure Gnassingbé est en train d’encenser les résultats forts décevants au plan social de sa propre gouvernance.
Il suffit d’aller demander aux syndicats togolais, -qui manquent aussi cruellement d’unité du fait de larbinistes agents-doubles- la situation sur le terrain. Mais la faim et l’insécurité qui en découlent, l’humiliation d’une grande majorité de citoyens togolais qui s’en suit, avec un chômage croissant, notamment chez les jeunes diplômés, ne pourront pas indéfiniment ne pas déboucher sur des actions plus énergiques en faveur d’alternatives plus efficaces en termes de gouvernance socio-économique au Togo. Pour cela, la culture du larbinisme propre à une trop grande majorité de Togolais et Togolaises doit changer. Le Sénégal et le Burkina-Faso ont montré la voie à suivre avec une société civile courageuse et dynamique.
Aussi, le vœu que formule CVU-Togo-Diaspora pour 2016 est que Faure Gnassingbé accepte d’écouter l’avis d’experts et médias indépendants, car contrairement à ses assertions, le Togo n’est pas un pays uni et la prospérité toute relative ne profite qu’à ses affidés larbinistes pour la plupart. Le problème est que le Togo, qui regorge de compétences, se trouve être dirigé par de véritables réseaux d’incompétents dont la puissance de solidarité se mesure à l’aune des promesses non tenues, des abus de droits et de pouvoir et bien sûr de la foi profonde et indéfectible aux vertus de la contrevérité des urnes, pour leur maintien aux affaires ad vitam aeternam.
Aussi, l’amour de certains Togolais et Togolaises pour la patrie ou pour Dieu ne doit pas servir d’alibi pour faire perdurer les injustices structurelles que génère le système fondé sur un pouvoir systématiquement usurpé. Bref, Faure Gnassingbé doit accepter que sous son règne, le peuple togolais puisse dire avec « fierté et conviction » que le Togo n’est pas l’or de l’humanité. Au mieux, un petit caillou dont la couleur autoproclamée par les caciques du pouvoir a même transformé, la traditionnelle fête historique des Guins, qui marque le nouvel an pour ce peuple et se déroule à Aného (Glidji) connu sous l’appellation « Epe Ekpe Sosso » et permet d’invoquer « Dieu et les aïeux » pour accompagner le pays vers la paix et la prospérité. Cette fête qui se caractérise par la prise de « la pierre sacrée » en principe en septembre de chaque année, est l’occasion de grandes manifestations. Elle a aussi perdu de sa valeur puisque même les oracles font l’objet d’une censure ou d’une désinformation dont l’origine est à rechercher dans les cercles du pouvoir.
Il importe donc d’approfondir la question et de se demander si ce n’est pas le système subtil et discret du larbinisme institutionnalisé qui crée la confusion au sein des citoyens togolais au point de les empêcher de s’organiser pour gérer leur destin commun en dehors d’un système d’usurpation qui les humilie et les appauvrit de jour en jour. Après tout, peut-être que certains se contentent d’un tel système dès lors qu’ils ou elles en profitent ? […]
[…] 5. MAUVAISE GOUVERNANCE DE FAURE GNASSINGBÉ : LA DIASPORA TOGOLAISE SAUVE LE TOGO
Si dans les bilans comptables de la gouvernance de Faure Gnassingbé, les colonnes débit et crédit ne sont in finepas équilibrées au Togo, l’abime est vertigineux entre la minceur pour ne pas dire la ténuité, ce qui est à mettre au crédit de Faure Gnassingbé et de son gouvernement, et l’insondable épaisseur de ce qui est à mettre au débit. Il suffit alors pour Faure Gnassingbé de ne jamais parler de la colonne débit pour mieux mystifier le peuple togolais. Le lecteur peut toutefois se faire sa propre opinion à travers quelques exemples pris dans l’actualité récente !
Malgré une légère réduction du prix de l’essence à la pompe depuis le 25 décembre 2015 à Lomé, il n’y a au plan conjoncturel rien qui pourrait véritablement réjouir le cœur des citoyens togolais. L’aide apportée par le Diaspora togolaise semble mieux réjouir le cœur des populations.
Selon le dernier rapport de la Banque Mondiale relatif au niveau de plus en plus élevé des transferts d’argent effectués vers le Togo par les membres la Diaspora Togolaise à destination de leurs familles. Celui-ci représente en 2015 un montant de 348 millions de dollars soit 182 milliards de FCFA équivalent à près de 7,8 % des richesses du Togo (le produit intérieur brut, PIB). L’institution financière note au passage que les transferts de fonds de la Diaspora représentent un apport significatif en termes de réserves de change et pour l’équilibre de la balance des paiements 13. Notons néanmoins que l’apport de la Diaspora, d’un montant de 397 millions de US$ en 2014 est en légère baisse en 2015 subissant le contrecoup de la croissance faible dans les pays occidentaux.
Avec un PIB de 4 500 millions de US$ en 2014 alors que le Bénin voisin était à 9 600 millions de US$, le Togo peut mieux faire en stoppant les parties des recettes détournées qui ne sont pas enregistrées, surtout au niveau du Port autonome du Togo et des entreprises publiques. Entre 2000 et 2015, Faure Gnassingbé n’a toujours pas compris que la richesse se crée par l’entreprise et plus particulièrement le secteur industriel qu’il a contribué à démonter. En effet, la valeur ajoutée manufacturière du Togo, c’est-à-dire la capacité du Togo à créer de la richesse à partir de ses entreprises et ses industries et donc de l’emploi, est passé de 9 % en 2000 à 6 % en 2015 14. C’est cela la réalité des vœux formulés par celui ne dispose pas d’un tableau de bord pour comparer ses propres erreurs stratégiques et tactiques de gouvernance. Avec un investissement étranger direct qui fuit le Togo avec 292 millions de US$ en 2014, et une aide publique du développement de 221 million de $US en 2013, il faut bien se rendre à l’évidence que c’est la Diaspora qui sauve le Togo 15.
Au lieu reconnaître officiellement le Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise (CMDT) comme une structure créée par la Diaspora pour la Diaspora togolaise, Faure Gnassingbé se contente de mal copier les recommandations et propositions faites par cette structure et adoptée démocratiquement. Pire, Faure Gnassingbé tente d’infiltrer le CMDT avec des larbinistes tout s’accaparant les résultats obtenus par la Diaspora en croyant pouvoir accéder directement à l’argent de la Diaspora. Mais la Diaspora est vigilante et les larbinistes vont vite comprendre qu’ils pourraient ne pas bénéficier des largesses de ce système qui refuse toujours le DROIT DE VOTE DE LA DIASPORA.
Sur un autre plan, l’endettement public du Togo est passé de 47,3 % du PIB en 2010 à 54,7 % en 2015. De nombreuses échéances de paiement vont survenir pour le Gouvernement dans les années à venir. Pourtant le sport national du Ministre de l’économie et des finances du Togo est de se réjouir quand il emprunte et s’arrange pour faire payer la dette quand il ne sera plus en poste par le jeu des délais de grâce consentis par les bailleurs de fonds.
Aussi, au lieu de considérer la Diaspora togolaise comme un facteur de développement du Togo et de s’appuyer sur l’effet de levier et d’entrainement qu’elle pourrait représenter, Faure Gnassingbé considère près de deux millions de Togolais comme des potentiels prêteurs sans intérêts au Togo et continue de leur refuser le droit de vote.
6. INDIFFÉRENCE DE FAURE POUR LES PROBLÈMES SOCIAUX ET L’EVASION FISCALE
Pendant ce temps au Togo, le front social reste très tendu et les problèmes s’accumulent. A la cimenterie Wacem de Tabligbo les travailleurs sont en grève depuis deux mois après le dramatique accident qui a coûté la vie à six ouvriers le 30 juin 2015. L’absence de sécurité et l’explosion de cuves à fioul aura été le révélateur de l’inexistence du droit social au Togo à travers les conditions réservées aux salariés de Wacem par les patrons indiens propriétaires du groupe.
Le délégué syndical Akouété Lawson-Hétchéli explique : « Imaginez qu’après 19 ans d’exercices, on n’a jamais eu d’avancement. Les trois échelons n’ont jamais été respectés. Ce qui donne aujourd’hui l’image de la société. A Wacem, nous sommes plus de 1 000, mais 812 sont des contractuels qui ne sont pas déclarés à la caisse. A peine 280 sont des permanents.»
L’exemple de Wacem renvoie l’image réaliste d’un pays dans lequel les droits sociaux ne font pas partie du vocabulaire gouvernemental, à l’image des déclarations du fringant ministre de la Fonction publique, du travail et de la réforme administrative, Gilbert Bawara : « Il y a un certain nombre de choses à régler et de façon profonde » et ceci probablement avant la fin de l’année 16. Mais la fin d’année frappe à la porte et rien n’est encore réglé à Wacem comme dans bien d’autres entreprises du Togo, dans lesquelles sévit une exploitation outrancière des employés. Ce Ministre bavard, qui a arrêté de bavarder depuis que la santé de Faure Gnassingbé fait du yoyo, n’a sans doute pas entendu son patron de Président de la République qui déclarait lors de la Conférence dite « COP 21 » à Paris en décembre 2015 et consacré au changement climatique « qu’il faut joindre les actes à la parole, car l’heure n’est pas aux discours. »
La plupart des indicateurs sociaux du Togo ne sont pas dans le « vert » et reflètent la misère et chômage croissant dans le pays, notamment auprès des jeunes. Pendant ce temps, il existe des groupes non identifiés qui se livrent ouvertement à la contrebande d’or à destination de la Suisse, portant sur sept tonnes d’or extraites dans les conditions les plus douteuses grâce au travail forcé des enfants, puis exportées illégalement du Burkina Faso sous couvert d’évasion fiscale, via le Togo ou une partie des élites au pouvoir, fort complaisante, leur octroient de manière tout aussi frauduleuse une origine Togo.
Au Togo, c’est le Groupe Ammar, avec sa filiale Wafex, qui se charge d’exporter l’or sorti frauduleusement du Burkina vers la Suisse. Il apparaît dans une enquête réalisée par l’ONG internationale La Déclaration de Berne 17que les autorités togolaises sont bien au courant de ces opérations, considérant qu’il est inimaginable que la société Wafex bien implantée au Togo puisse recevoir de l’or du Burkina pour ensuite l’exporter en Suisse sans leur bénédiction. L’or est exporté vers la Suisse comme de l’or togolais alors que les autorités togolaises savent bien que leur pays n’en produit pas. Cette activité centrale serait l’œuvre, entre autres, d’une famille libanaise citée par ceux qui ont fait l’enquête à savoir la famille « Ammar » qui se trouve impliquée de part et d’autre dans la chaîne d’approvisionnement de cet or. Il reste à ces derniers à prouver le contraire aux autorités helvétiques en citant les agents togolais et Burkinabés qui facilitent ce trafic, s’ils ne sont pas innocents dans cette affaire.
C’est dans ce contexte que le Togo semble bien mériter le qualificatif d’Etat-voyou qui commence à lui « coller » à la peau dans sa diplomatie internationale du larbinisme. On peut se demander si les dirigeants les plus influents du monde accepteront encore de recevoir Faure Gnassingbé en 2016. Certainement en catimini dès lors qu’il peut aider certains à financer leur campagne électorale en Occident. L’indifférence de Faure Gnassingbé aux problèmes sociaux au Togo trouve alors des relais occidentaux, ce qui permet d’affirmer que les intérêts des étrangers passent avant ceux des populations togolaises pour Faure Gnassingbé et son réseau d’affidés.[…]
11/06/2016
« LA NOUVELLE GOUVERNANCE DE L’ALIGNEMENT DE FAURE GNASSINGBE : LA CAROTTE ET LE BATON POUR PERENNISER L’INDIFFERENCE ET LA FATALITE AU TOGO »
Extrait
[…] 7. LA VIOLENCE SOCIALE DE L’ETAT EN AFRIQUE, AU TOGO EN PARTICULIER…
L’instabilité politique demeure l’une des plus constantes de l’histoire politique de l’Afrique postcoloniale. Cette instabilité est directement liée à l’ignorance, le manque de création de richesses supplémentaires avec les Africains, la pauvreté, les inégalités avec en résultante le mal-développement et la banalisation de la contre-vérité des urnes. Aussi pour se maintenir au pouvoir, une coalition de civils et de militaires, soutenus directement ou indirectement par les puissances publiques ou privées extérieures, s’organisent pour accaparer le pouvoir et mette en valeur des micro-nationalismes identitaires qui passent leur temps en boucle à lutter pour préserver leur pouvoir, ce aux dépens de tout ce qui peut les empêcher d’atteindre ce but. Cette conflictualité est donc bel et bien créée et perdure grâce au principe de la gouvernance de l’alignement, que cela se fasse sous la forme de la « démocratie conviviale » où le pouvoir arrose « tout » le monde y compris l’opposition, discrètement ou pas. Mais avec la pression des entreprises multinationales qui utilisent la responsabilité sociale de l’entreprise pour avoir encore plus d’emprise sur les dirigeants africains, bien arrosés financièrement au passage, multinationales qui bénéficient d’une fiscalité à minima, sur le dos des populations africaines, de nombreux dirigeants africains se cachent derrière les fourches caudines des organisations de Bretton-Woods et autres « partenaires aux développement » pour institutionnaliser la gouvernance privative et le management personnalisé et familial de l’Etat africain 10. Avec la politique de l’alignement, de nombreux dirigeants africains arrivent malgré tout à mettre fin, au moins passagèrement, à l’instabilité politique tout en favorisant la transhumance et le nomadisme politique, bref l’opportunisme en politique. Le Togo est un bon exemple.
Les dirigeants africains qui continuent à faire croire à tous qu’ils savent mieux que tout le monde, ce qu’il faut faire officiellement pour développer leur pays, sont aussi souvent ceux qui savent mieux que tout le monde ce qu’il faut faire pour développer leur porte-monnaie et celui de ceux qui s’alignent sur leur position au point de ne plus les contester et devenir des « béni oui-oui ». Malheureusement, ce sont ces mêmes dirigeants africains qui sont souvent incapables d’améliorer la prospérité de leurs concitoyens. Leurs discours ternes et vieillots des années 1970 ne font plus recette tant certains manquent de compétence et d’agilité. Ce sont les mêmes qui dévient les règles de gestion efficace de l’entreprise à leur profit et utilisent les deniers de l’Etat pour organiser l’alignement alimentaire en offrant, sous couvert du chantage de la dépendance perpétuelle, quelques projets offerts par les dits « partenaires au développement ».
En résultante, l’économie de proximité qui assure l’autosuffisance alimentaire est tout simplement laissée pour compte et, sans régulation, devient un marché captif pour les cercles rapprochés comme les moins rapprochés du pouvoir central ou déconcentré. Il n’est donc pas étonnant que du côté des populations, l’indifférence l’emporte. Alors il ne reste plus qu’à faire appel à certains médias « alignés » qui à coup de publi-reportages et de faux sondages, aussi contradictoires que non scientifiques, continuent à faire croire à l’Africain lambda qu’il ou elle pourra transformer sa démographie en un grand marché de consommateurs de la classe moyenne. Pourtant, sur le terrain et malgré quelques progrès ici et là sans maintenance, l’essentiel manque presque partout dès que l’on sort des grandes villes… et tout le monde s’en fout !
Une honte que cette Afrique et certains Africains qui se mentent à eux-mêmes et continuent d’écouter la voix de son maître venue d’ailleurs… Car il ne s’agit plus simplement des voix occidentales, mais celles en provenance d’Asie, notamment de la Chine, qui s’organisent à rendre les dirigeants africains aussi dépendants de ses projets clés en main avec financement concessionnel à taux proche de zéro et des délais de grâce de 5 ans et plus. Mais chacun commence à voir les limites d’une telle approche où près de 90 % des travailleurs viennent de Chine et que les travailleurs africains sont de plus en plus cantonnés dans les tâches subalternes ou sans qualification. Pour ce qui est des contrats publics avec le Gouvernement chinois, la Chine commence à mettre un arrêt à la corruption orchestrée par certains dirigeants africains en refusant que son image soit associée à celui de ces mêmes dirigeants africains. Mais pour accepter la fameuse coopération « gagnant-gagnant » de la Chine dans laquelle seuls les dirigeants africains et ceux qui sont « alignés » sur eux,-pour ne pas dire « couchés »-, « gagnent ».
Alors, l’Etat africain est-il un Etat violent ?
La réponse est oui malgré quelques exceptions ici et là !
L’Etat africain est-il un Etat qui promeut la régression sociale, le moins disant social, la course vers le bas des salaires ?
La réponse est malheureusement encore oui !
Outre les codes d’investissement ou miniers africains qui promeuvent souvent cette approche, il suffit de compter le nombre de manifestations populaires sur la « cherté » de la vie et sur le chômage 11 Afrique qui sont réprimées sauvagement, discrètement ou par des mesures de rétorsion post-manifestations avec des humiliations physiques et morales. Mais là, les médias locaux sont taxés de faire de la « politique » lorsqu’ils tentent de faire état des réalités et des responsabilités.
Le Togo de Faure Gnassingbé a trouvé une nouvelle idée pour bloquer les manifestations des principaux partis d’opposition du Togo, le Combat pour l’Alternance Politique dit CAP 2015 avec à leur tête, Jean Pierre Fabre, Président du parti de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC). Il suffit, pour le pouvoir, de programmer et de déprogrammer les opérations dites « Togo ville propre 12 » pour faire bloquer par des militaires, la route menant au nouvel aéroport international du Togo, empêchant les manifestants de s’y rendre. Comme c’est la Constitution qui octroie le droit de manifester au Togo, il est difficile de s’y opposer directement, pourtant les réformes institutionnelles prescrites par l’Accord Politique Global de 2006 13 entre le pouvoir et l’opposition sont systématiquement repoussées dans le temps au Togo. Mais sans transparence, les tractations entre l’opposition parlementaire et le pouvoir, sur le processus de décentralisation en cours au Togo, risquent de n’être participative et consensuelle que dans les intentions. La pratique se fera autour et au sein du groupe des « alignés »… d’ailleurs l’alignement sur le pouvoir n’a pas besoin d’être transparent. Certaines girouettes politiques de la politique togolaise sont des adeptes de l’opposition de jour et de l’alignement de nuit.
L’entourloupette de Faure Gnassingbé et l’entorse à l’Accord politique global sont d’autant plus évidentes. Malgré des promesses faites en début de chaque année, les élections communales n’ont toujours pas été programmées puisqu’il est plus difficile de faire jouer la contre-vérité des urnes au niveau municipal. Alors, si une trop grande majorité du peuple togolais s’en fout, ou est devenu indifférent, ou s’enferme dans la « peur de mourir », ou encore se résigne à écouter certains religieux de tous bords qui conseillent d’attendre uniquement la justice après la mort, alors les alternatives ne verront pas le jour. Le problème est que si un trop grand nombre de la population togolaise, y compris ceux dans la Diaspora, choisissent l’indifférence, c’est qu’ils et elles ont en fait opté pour l’alignement. De ce fait, le niveau de mobilisation requis pour amener le pouvoir à négocier ne sera pas atteint de sitôt, repoussant à la date d’un futur lointain, les chances de voir émerger des alternatives et non des changements tant prônés par les uns, et tant redoutés par les autres aux nombres desquels il faut inscrire les pouvoirs occidentaux. Ces derniers, sous le couvert de la très vague « communauté internationale », ne se portent mieux que lorsqu’il y a des statu quo qui perdurent, surtout avec des autocrates africains qu’ils manipulent comme des marionnettes en soufflant le chaud et le froid avec les aides budgétaires et les délais de paiement sur des prêts iniques et des remboursement de dettes injustifiées. Le tout sous le couvert du retour sur investissement dont s’accommodent bien certains dirigeants africains en jouant sur la fibre nationaliste ou de « patriote ». En cas de contestation de tout ce dispositif, et en cas de refus de s’aligner, c’est la violence sociale de l’Etat africain qui prend le relais. Les militaires non républicains s’en donnent à cœur joie. Le Togo n’est pas immune de cet état de « voie de fait ». […]
[…] 9. LA GOUVERNANCE DE L’ALIGNEMENT TUE LE BIEN-ÊTRE SOCIAL
Si l’on en revient à l’étude de Legatum Institute de Londres et sur le classement en fonction de l’index de la prospérité, parmi les 38 pays africains étudiés, cinq sont en tête du classement : l’Afrique du Sud, le Botswana, le Maroc, la Namibie et l’Algérie. Si l’on se concentre sur la sous-région d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal est en tête avec la 7e position, le Ghana est 9e, le Burkina-Faso, 10e, le Bénin, 12e, le Mali 14e et la Côte d’Ivoire, malgré des taux de croissance estimés à 8,5 % en 2016, n’occupe que la 20e place et le Nigéria, la 26e.
Mais où est le Togo ? Le Togo se retrouve parmi les derniers avec la 30e place sur les 38 pays africains. Mais en comparant les sous-critères utilisés pour identifier les forces et faiblesses des 142 pays, il est choquant de voir qu’en matière de capital social, le Togo est bon dernier (142/142), incapable d’améliorer le bien-être social des citoyens togolais (voir le tableau ci-après).
Mais les faiblesses sont palpables en matière d’entrepreneuriat avec très peu d’opportunités de création de richesses et d’emplois (132/142), d’énormes difficultés en matière de santé publique avec des choix erronés de prestige au lieu de renforcer le maillage sanitaire (129/142), une mauvaise gouvernance (124/142), une mauvaise gestion économique (125/142) et plus globalement une mauvaise gouvernance (124/142). Même les chiffres sur les libertés individuelles (70/142) ou la sécurité et la sureté (74/142) qui apparaissent meilleurs doivent être analysés dans le contexte d’un biais occidental. En effet, il s’agit là de la sécurité et des libertés individuelles pour les Occidentaux venant au Togo et moins pour les Togolais y compris la Diaspora habitant ou de passage au Togo. La perception depuis Londres est limitée à des indicateurs qui ne reflètent pas toujours la réalité sur le terrain, rappelant d’ailleurs que les statistiques ne sont qu’un pâle reflet de la réalité. De nombreux pays les mieux classés ont en leur sein des poches de misère. Mais il faut savoir qu’une prospérité accrue peut être réalisée sans avoir nécessairement une croissance économique forte. Inversement, de nombreux pays africains avec une croissance économique élevée sont incapables d’améliorer leur capital social et d’assurer une distribution plus équitable des fruits de la croissance et donc de la prospérité 15.
Tous ces indicateurs apparaissent comme la résultante du véritable héritage de la gouvernance de l’alignement de Faure Gnassingbé. La grande majorité des citoyens togolais ont vu leur pouvoir d’achat baisser et leur épargne disparaître. Si ce n’était la Diaspora togolaise qui régulièrement envoie près de 340 millions de dollars des Etats-Unis par an (estimation 2015), la pauvreté au Togo se conjuguerait avec l’indigence et le dénuement avec les risques de déstabilisation plus accrue. La Diaspora togolaise contribue donc indirectement à la stabilité du Togo même si Faure Gnassingbé rejette tous ceux qui ne sont pas alignés sur sa pensée unique et son mode de gouvernance créateurs de pauvreté, d’inégalités avec en filigrane une absence de prospérité due principalement à un accaparement glouton.
Dès lors que l’on empêche le secteur privé et la Diaspora togolaise de s’épanouir, sauf si ceux-ci s’alignent, il est difficile de voir le Togo créer des richesses additionnelles au service des populations, ce à partir de la transformation des matières premières locales et de l’innovation. Sur un autre plan, il faut constater que les entreprises publiques dans ces pays ont une obligation d’équilibrer leurs comptes et de rendre des services aux populations. Ce n’est pas tout à fait le cas au Togo, 16 surtout que les entreprises publiques togolaises sont toutes dirigées par ceux qui soit sont « alignés » sur Faure Gnassingbé, ou alors ont été « alignés » par le système de Faure Gnassingbé.
Le problème est que si vous n’êtes pas aligné, il n’y a pas de poste à la clé. Pire, lorsque des instructions vous parviennent des « en-haut d’en haut », vous ne pouvez pas dire « non », sinon cette opposition est considéré comme un crime de lèse-majesté, c’est-à-dire une obstruction à l’engagement de s’aligner. Ce phénomène est devenu culturel et banalisé au point de voir une partie de la population accepter toutes les formes connues et non connues de la non-transparence des comptes publics, ce qui en filigrane facilite l’émergence de la corruption institutionnalisée. Alors, il est possible de conclure que la gouvernance de l’alignement tue le bien-être social, le Togo est un bon exemple.
Au regard des statistiques sociales et du niveau et de la vitesse à laquelle on meurt dans les hôpitaux parce que le pauvre, le faible, le plus petit d’entre nous ne peut déposer 2 euros (1200 FCFA) pour recevoir un soin, il faut comprendre qu’au plan stratégique, la gouvernance au Togo a engendré un Etat socialement violent qui viole et tue le bien-être social. […]
26/11/2016
« TOGO : DIASPORA ET PROGRÈS ÉCONOMIQUE »
Extrait
[…] 6. LES MOYENNES STATISTIQUES CACHENT LES PAUVRES ET L’ENDETTEMENT DU TOGO
On ne peut se contenter de lire les statistiques des grandes institutions financières comme le Fonds monétaire international qui fournit régulièrement des moyennes statistiques. Ces moyennes ont tendance à servir de paravent aux Autorités publiques togolaises pour cacher la réalité sur le terrain. Pourtant, en agrégeant et recoupant les statistiques, il est possible avec une marge d’erreur de moins de 2 % à 3 % d’affirmer qu’il y a en novembre 2016, près de 62 % de pauvres au Togo et que la gestion des deux derniers mandats des tenants du pouvoir a porté l’endettement du Togo à 77 % bien au-dessus de ce qu’autorisent les institutions sous-régionales qui tentent tant bien que mal, à discipliner les Etats autour d’une convergence, base d’un futur collectif monétaire, fiscal, commercial, culturel et économique comprenant tous les secteurs.
En Afrique subsaharienne, la population en âge de travailler devrait presque tripler durant les 35 prochaines années, de 480 millions à 1,3 milliard 3. Il faut s’attendre à l’intensification des pressions et des flux migratoires. Les pays occidentaux (OCDE, Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques) devraient assister à un vieillissement de leur population, procèderont à des entrées sélectives dans les flux migratoires d’Afrique comme d’ailleurs.
En guise de comparaison, il est proposé de comparer le Togo avec quelques pays pour témoigner des progrès ou des rétrogressions liées à une bonne ou à une mauvaise gouvernance. En réalité, les progressions en termes économiques au Togo doivent systématiquement être comparées aux pays voisins et à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Le premier constat est que le Togo est quasi-systématiquement en dessous de la moyenne des pays de sa sous-région qu’est l’Union Economique et Monétaire de l’Ouest Africain, mais en revanche à partir de 2015, le Togo est positionnée au-dessus de la moyenne de la CEDEAO 4 et de l’Afrique subsaharienne, voir Tableau 1.[…]
[…] Il importe de lire le prochain tableau sous l’angle de la croissance de la richesse par habitant. Bien qu’il s’agisse de moyenne, les progrès économiques au Togo passant de -0,7 % de croissance économique par habitant entre 2004-08 à 2,5 % en 2016 n’est pas palpable au niveau des populations. Mieux que le Ghana, le Bénin, la moyenne de la CEDEAO de l’Afrique subsaharienne en 2016, le Togo peine à se propulser au-dessus de la moyenne de la sous-région francophone qu’est l’UEMOA avec 3,4 %, voir le Tableau 2.[…]
[…] Lorsqu’on s’intéresse aux exportations et aux importations du Togo, on s’attendrait à voir des comptes équilibrés. Il n’en est rien. Au contraire, c’est le pays qui présente un solde de la balance commerciale la plus déficitaire avec -16,4 % du PIB de déficit par rapport à ses voisins le Ghana (‑7,2 % du PIB) et le Bénin (-11,2 % du PIB). Mais les différences sont significatives avec l’UEMOA et la CEDEAO et l’Afrique subsaharienne. Donc le Togo a une gouvernance qui n’a pas suivi la courbe d’amélioration moyenne enregistrée par les pays membres de la CEDEAO, voir Tableau 3. La convergence qui permettrait d’aller vers des politiques commerciales d’intégration régionales risque d’être retardées du fait justement des difficultés du Togo à équilibrer sa balance commerciale. […]
[…] Il ne faut donc pas s’étonner que le solde extérieur courant de -8,0 % du PIB en 2016 reste relativement élevé et paradoxalement est inférieur au solde moyen du Togo entre 2004 et 2008, avec ‑8,8 %.
7. LES INVESTISSEURS ETRANGERS DIRECTS ÉVITENT LE TOGO
Alors, est-ce qu’il faut compter sur les investisseurs étrangers pour soutenir le Togo dans sa quête d’émergence économique et de prospérité partagée ? La réponse est mitigée car il y a quelques investisseurs étrangers directs, mais si l’on observe l’évolution, il y a une tendance générale à fuir le pays (des taux négatifs depuis 2015) pour toutes sortes de raisons dont la manque de prévisibilité de l’environnement des affaires et les décisions caméléons des autorités publiques sur le plan de la fiscalité ou du non-renouvellement des autorisations de séjour. Rappelons tout de même qu’entre 2010-2011 après des élections contestées et non conformes à la vérité des urnes, le désinvestissement a été palpable avec –14,3 % en 2011. Paradoxalement en 2016, le Togo est l’un des rares pays à ne pas retrouver le niveau d’arrivée au Togo d’investisseurs étrangers directs des années 2004-2008, voir Tableau 4. […]
[…] 8. TRANSFERT D’ARGENT DE LA DIASPORA TOGOLAISE
Les transferts d’argent vers les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une nette augmentation malgré des ponctions importantes opérées par les sociétés financières de transfert d’argent. En 2014 et selon la Banque mondiale, près de 120 millions d’Africains dans les pays d’origine auraient réceptionné les 60 milliards USD envoyés par 30 millions d’Africains de la Diaspora, installés dans les pays d’accueil. Dans la zone franc qui est une zone euro de facto, les transferts d’argent auraient dû être gratuits sur la base d’un virement ou d’un transfert bancaire. Au lieu de se battre pour cela, les autorités africaines se contentent de parler d’une hypothétique fin du Franc CFA sans d’ailleurs proposer une solution crédible en retour.
Mais pour le Togo, il faut reconnaître que le rôle des transferts d’argent de la Diaspora y est prépondérant.
En effet, face à un taux de pauvreté en augmentation malgré les statistiques affichant des moyennes, la réalité est que pour parer à cette pauvreté, les envois d’argent n’ont fait que progresser, ce officiellement. Il faut d’ailleurs considérer que ce qui circule en informel pourrait simplement être le double de la réalité. En 2015, le niveau des transferts d’argent de la Diaspora togolaise est resté inchangée avec 397,36 million d’USD transférés. Le Bénin affichait 304,25 million d’USD alors que le Ghana battait des records avec 4 982,44 million d’USD grâce à l’arrivée des Afro-Américains et l’octroi du visa Diaspora dès lors que l’on est d’ascendance africaine 5. C’est donc bien le transfert d’argent de la Diaspora qui tire l’économie togolaise vers le haut et non l’investissement étranger direct (IED) ou encore l’aide publique au développement (APD), voir Graphique. Il faut noter d’ailleurs que les transferts d’argent de la Diaspora vers les populations se font sans aucune conditionnalité particulière, ce qui n’est pas le cas tant pour les IED que l’APD.
Malheureusement, les fonds de la Diaspora n’arrivent pas encore à contribuer de manière substantielle au développement des économies locales. Ces fonds servent en priorité à la survie et à des règlements de problèmes liées à l’alimentation, à la santé, à l’éducation ou au social. Comment transformer ces fonds à court terme en fonds d’investissement ? Les banques doivent alors nécessairement avoir un rôle à jour comme intermédiation, voire comme un moyen de bancarisation d’un nombre important d’Africains.
Pour ce faire, il faudra rémunérer l’épargne de long terme mieux qu’il ne l’est actuellement et offrir des opportunités et facilités d’investissement dans le pays d’origine, ce avec des garanties faciles à mobiliser et doublées d’une sécurisation des solutions offertes. Les institutions locales d’épargne et d’investissement sérieuses pourraient devenir à terme, des moyens de canalisation les fonds de la Diaspora tout en leur offrant des facilités de crédit pour inciter cette même Diaspora à s’intéresser aux transferts de technologies, de savoir-faire et/ou à procéder à des investissements. Même avec des transferts de fonds modiques au départ et dans tous les secteurs, les membres de la Diaspora doivent penser plus en termes d’entrepreneuriat et d’autonomie que de se projeter comme simple « gestionnaire ». Mais, l’arrogance doit rester au vestiaire et l’humilité servir de vecteurs de cohésion et de diffusion du savoir. Des procédures permettant de rendre des comptes aux populations et d’assoir la transparence devront rapidement venir structurer toutes ces démarches vers plus de lisibilité pour faciliter la création de valeurs avec les transferts des fonds de la Diaspora togolaise. […]
27 décembre 2017
François FABREGAT
Directeur de la Communication CVU-TOGO-DIASPORA
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