Chers compatriotes,
Dans ma déclaration du 27 avril 2010 à l’occasion du 50ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Togo, j’invitais tous les acteurs politiques à un courage et à un dépassement de soi pour relever les défis de développement économique de notre pays.
Passant de la parole à l’acte, j’ai signé aujourd’hui, 26 mai 2010, au nom de l’UFC, un accord politique pour une participation à un gouvernement de redressement national, dans un esprit de partage du pouvoir avec le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT).
Je prends cet engagement historique devant le peuple togolais après avoir longuement réfléchi sur les causes réelles de la crise profonde qui mine notre pays depuis des décennies, et apprécié à leur juste valeur les résultats obtenus après un si long combat mené ensemble au prix de tant de sacrifices…
Ce long combat pour l’avènement de la démocratie et de l’Etat de droit sur la Terre de nos aïeux, ainsi que pour le plein développement social et économique du peuple togolais, n’a malheureusement pas atteint les résultats escomptés.
Comme vous le savez, le Togo, notre pays est aujourd’hui dans un état de déliquescence avancée : misère chronique, infrastructures vétustés ou inexistantes, éducation et santé publique à la dérive, repères moraux détruits…
Voilà pourquoi, après de laborieuses discussions avec le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), et après avoir obtenu un soutien massif de nos fédérations, j’ai pris pour la première fois la décision de proposer au peuple togolais une voie nouvelle de sortie de crise fondée sur l’esprit de partage du pouvoir.
Ainsi donc, aux termes de l’accord que nous avons signé, l’UFC entrera au gouvernement, participera à la formation des cabinets ministériels, désignera des responsables pour les administrations centrales, les sociétés d’Etat, les préfectures, les mairies, les ambassades…
De même, les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’Accord Politique global (APG) seront finalisées dans les six mois qui suivent la mise en place du nouveau gouvernement.
En vue de garantir le sérieux et l’efficacité de cet accord politique, un comité de suivi a été mis en place dont j’assure moi-même la présidence.
Je lance donc un appel solennel à tout le peuple togolais, traumatisé par quarante années de dictature, pour me soutenir dans cette nouvelle démarche politique, en espérant qu’elle permettra de réaliser la réconciliation nationale, de consolider la paix, de s’atteler avec détermination au redressement social et économique de notre pays, et enfin d’ouvrir la voie à une alternance politique pacifique.
QUE DIEU BENISSE LE TOGO ! ABLODE!
Lomé, le 26 mai 2010 Gilchrist OLYMPIO