EmbarRacismes, le racisme au quotidien… éditions Laboryntus 1.
Moi, je ne suis pas « raciste » ! Une affirmation devenue banale, surtout dans l’hémisphère nord du globe. Mais personne n’est raciste !
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LE RACISME DU QUOTIDIEN OU LE QUOTIDIEN DU RACISTE
Le raciste est systématiquement dans le déni. Cette construction de soi par rapport à l’autre peut conduire la civilisation à l’hécatombe…. Mais certains transforment alors tout en « blagues » … Bref, il s’agit d’un « excès » de susceptibilité de la part de celui ou celle qui est victime du racisme en général, du racisme quotidien en particulier.
C’est de ce racisme du quotidien dont traite excellemment et avec un certain détachement proche d’une victoire qui ne dit pas son nom, Dr. Kossi Komla Ebri dans son livre « EmbarRacismes »
Il suffit d’être nombreux pour se persuader que nul n’est raciste. On ne peut généraliser… donc un peuple dans son ensemble ne peut être qualifié de « raciste » … Mais chacun sait la différence entre le texte de protection contre le racisme et les applications quotidiennes.
Lorsque les médias politiquement corrects cachent systématiquement le racisme quotidien et que les juges refusent de reconnaître ce délit-crime par manque de preuves tangibles, alors « bienvenue au pays du racisme indolore, incolore, froid donc blanc. Pour comprendre une partie de la problématique du dilemme de celui qui subit un racisme, il faut en être victime et apprendre à vivre avec dans un silence assourdissant car le racisme ne fait pas de bruit… sauf sur les terrains de football où des « demeurés » s’évertuent à imiter, sans y parvenir, le cri de certains singes d’Afrique. Mais le racisme n’est pas qu’une histoire de couleur… les femmes fortes en savent quelque chose lors d’un entretien d’embauche. Les ségrégations du fait de la religion, du sexe, du comportement, etc. sont légions. Mais qu’est-ce qu’elle a ma « gueule » ?
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LA DICTATURE DE L’ASSIMILATION
Face à une forme de la dictature d’une certaine laïcité de l’intégration, de l’assimilation, voire de la fusion au monde occidental, car il s’agit bien d’un délire de certains blancs, un certain monde occidental des « lumières » des ténèbres a produit des individus noirs de peau qui prônent un masque « blanc », mimant ainsi la capacité de nuisance des propriétaires d’esclaves d’antan… Aujourd’hui c’est la capacité à ne pas laisser de traces et surtout à trouver des faux témoins pour dire qu’il ne s’est rien passé. C’est cela qui témoigne de la couardise des « racistes » … Car il y a des racistes… reconnus et patentés. On se garderait d’en faire la liste. La liste des certains racistes noires ne doit pas être occultée. Elle existe et demeure marginale.
En réalité, c’est oublier qu’après l’esclavage et la traite de tout ce qui peut doit être considéré comme « meuble », certains individus, -mais aussi des groupes de pensées-, ont continué à considérer des hommes et femmes, d’ici et d’ailleurs, comme des « étrangers, des migrants. En réalité, on est tous des migrants. Certains ont pris la place d’autochtones et ont massacré les vrais « locaux » pour faire croire à la terre « promise » par un Dieu sur mesure qui longtemps aurait été acquis à la cause du racisme… au point que les écritures ne font jamais référence aux Pharaons noirs, quoi pourtant avec des noms propres.
Il faut distinguer en le « moi-nous » et l’autre. Cet « autre » dont on nie la qualité d’humain n’est en fait qualifié de « brave » que s’il ou elle permet de satisfaire les besoins de celui ou celle qui se croît supérieur(e)… en richesses, en puissance, en pouvoir, en force… Une hiérarchisation des « races » ? Un embarrassment aurait dit Kossi Komla Ebri. Embarrasser, c’est en l’espèce encombrer. Alors que l’on soit clair. Le non-blanc est toléré mais s’il devient trop voyant et nombreux, il dérange… Faut-il s’en débarrasser ? That is the question ?
Mais spirituellement chez ceux qui se sont déshumanisés, c’est souvent la déchéance, voire l’ignorance au point de justifier les actes les plus ignobles envers un autre être humain. Mais que dis-je ? L’autre n’est pas un humain, c’est un meuble corvéable à merci. Il suffit de le mettre dans l’environnement propice, lui supprimer son droit à la santé, organiser les contre-vérités des urnes afin de préserver les dictateurs-autocrates dans le pays d’origine de l’autre de « couleur », -à ne pas confondre avec l’hôte de couleur-, pour structurer la théorie de l’envahissement du « noir ». La vague de déferlement… le fameux fantasme des chocs des civilisations… et la photo de l’enfant mort dans le bras de son père ou sa mère sur la plage… puis l’actualité reprend son train-train que l’on ne peut analyser comme étant de l’antiracisme…
Malgré quelques sauvetages en mer ici et là et la médiatisation à outrance des bonnes actions de ceux qui ne connaissent pas le racisme institutionnel, rien n’a pu empêcher le naufrage parfois prémédité de bateaux de migrants indésirables dans la Méditerranée. Rien n’a pu empêcher de parquer certains non-blancs en Afrique, loin de la « bonne pensante », afin de mieux découper le cœur, le foie, les muscles, le sang, etc. pour sauver un non-Noir ailleurs… Bref, il y a donc bien une priorité entre les humains selon la pensée dominante « non-noire » … Mais comment le prouver ? L’assimilation du cœur ou du foie ou du rein est automatique. La santé de l’un de satisfait du cannibalisme du corps de l’autre…
Pas la peine. La différence est évidente. Cette différenciation et la bouc-émissarisation qui en découlent se sont déclinées à l’infini. La dignité et le respect de l’autre ont graduellement évolué pour devenir accessoires dans un monde où une information chaude, -appelée savamment l’actualité- balaie vite une autre information, qui parfois peu friser la désinformation. La dictature de l’assimilation y est pour beaucoup ? N’en déplaise à certains !
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LA VIGILANCE ET L’AMOUR ENVERS SON « PROCHAIN » DE TOUTES LES COULEURS
Le racisme relève de l’ignorance et de la désinformation. En réalité, c’est un sentiment de culpabilité et la peur d’une vengeance qui ne pourra jamais être à la hauteur de de la sauvagerie, de la férocité du « non-noir » envers les « noirs et métissé 2 ». Personne ne doit penser que l’intégration se conjugue à sens unique. L’intégration, et l’assimilation, prônées par les partis d’extrême droite où le racisme et le nationalisme-souverainiste se côtoient sans frontières, ne peut signifier la fin des vertus de la différence culturelle.
Alors, oui le racisme quotidien existe. Ce sont des mots, des refus de dire bonjour, des gestes et plaisanteries qui font mal et fondent les humiliations quotidiennes, ou plutôt le quotidien des humiliations démultipliées en des multiples récurrences dans les réseaux sociaux.
A la lumière du « Noir », il existe, malgré tout, des points de convergences entre le racisme ordinaire et de bas de gamme, et d’autre part, le racisme subtil de la méfiance, de la négation, du rejet de l’autre ! Kossi l’a brillamment décrit… et cela fait mal !!!
Au fait, tu situes où ton curseur ? Car au-delà du mépris, c’est l’amalgame, la confusion, le refus de reconnaître l’identité de l’Autre, mon alter ego humain.
Silence ! L’embarras du racisme quotidien relève du mal. Il n’est pas bruyant, mais il tue.
VIGILANCE ! Car certains ont réussi à limiter l’amour envers son prochain à uniquement ceux qui sont de la même couleur que celui qui prône l’amour ! On est obligé de préciser qu’il s’agit de l’amour envers son « prochain » de toutes les couleurs. Quel embarras !!! YEA.
Dr. Yves Ekoué AMAÏZO
Directeur Afrocentricity Think Tank
9 novembre 2019
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Notes:
- Voir www.kossi-komlaebri.net ↩
- Plumelle-Uribe, R. A. (2001). La férocité blanche. Des non-Blancs aux non-Aryens : Génocides occultées de 1492 à nos jours. Préface de Louis Sala-Molins. Editions Albin Michel : Paris. ↩