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L’Afrique «au cœur d’un post-colonialisme qui ne dit pas son nom»

7 août 2014 par Auteurs Divers

Les employés de la mine de platine du Marikana, en Afrique du Sud, retournent au travail après une grève de cinq mois, le 25 juin dernier. (Phoyo Mujahid Safodien. AFP )
Les employés de la mine de platine du Marikana, en Afrique du Sud, retournent au travail après une grève de cinq mois, le 25 juin dernier. (Phoyo Mujahid Safodien. AFP )

INTERVIEW

A l’issue du sommet États-Unis- Afrique, Yves Ekoué Amaïzo, consultant international et économiste, décrypte les relations commerciales des pays africains avec les États-Unis et l’Union européenne.

Après trois jours de rencontres, le premier sommet États-Unis- Afrique se termine, ce mercredi, par une réunion des dirigeants africains et du président américain Barack Obama. L’avenir de l’Afrique et l’investissement sont à l’ordre du jour des débats. Yves Ekoué Amaïzo, économiste togolais et animateur du think tank indépendant Afrocentricity revient sur les questions soulevées par cet événement.

Le sommet a-t-il été à la hauteur des enjeux africains?

On ne peut qu’être dubitatif. Certes, c’est un grand événement, mais cela n’a rien de comparable avec les échanges que le continent entretient avec la Chine ou le Japon. À Washington, Obama a fait du business, au sens américain du terme, en organisant des rencontres avec des hommes d’affaires sur les secteurs cibles de l’énergie et de la construction. Les États africains sont tombés collectivement dans le piège, alors qu’ils plaident eux-mêmes depuis des années pour un traitement d’égal à égal.

Une mauvaise idée?

Cela conforte la logique de la «smart diplomacy» qui lie l’aide au développement (en baisse) à la promotion du commerce, soit un retour sur investissement. Les États-Unis l’applique déjà pour l’aide bilatérale, tout comme la Banque mondiale. En Afrique, personne n’ose attaquer cela. Seul le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est permis de décliner l’invitation des États-Unis, car il dispose d’un contre pouvoir solide avec l’Arabie Saoudite.

Les ONG ont aussi pointé du doigt l’absence de la société civile…

Par définition, la société civile n’a pas d’argent, donc elle n’a pas été invitée! Même chose d’ailleurs pour les pays les plus pauvres comme l’Érythrée et la Centrafrique. Quant au Zimbabwe, il avait déjà annoncé qu’il ne souhaitait pas faire de commerce avec les américains, donc il n’était pas intéressant de le convier. Cette approche stratégique a par ailleurs fait sauter en éclat l’obligation de respecter les droits humains et de réduire la corruption, même si cela a fait partie des déclarations d’Obama.

Ses appels à la bonne gouvernance ne sont pas crédibles?

Il est plus facile de ne pas inviter le président de l’Érythrée que de refuser la venue de ceux du Tchad ou de la Guinée équatoriale, des pays mis à l’index mais assis sur une manne pétrolière. Obama se garde bien aussi de constater que la gouvernance publique ghanéenne de ces dernières années a été mauvaise au point d’amener ce pays à demander en catastrophe l’aide d’urgence du Fonds monétaire internationale du fait d’un déficit budgétaire sans précédent…

Les partenariats économiques avec l’Europe ou les Etats-Unis peuvent-ils profiter à l’Afrique?

L’African Growth and Opportunity Act (Agoa) est un accord dangereux car ce sont les Etats-Unis qui déterminent quels produits peuvent bénéficier de la franchise de douane, selon des conditions non tarifaires dans la plupart du temps. Cette institution permet de faire entrer un peu plus de 6 000 produits sélectifs aux États-Unis, dont une majorité liée au pétrole et, dans une moindre mesure, au textile. Mais quand les Etats-Unis ne veulent pas de crevettes, car ils ont un excédent, ils inventent n’importe quelle réglementation pour ne pas les laisser entrer sur son sol ou pour faire baisser les prix. Dans le sens inverse, les autorités américaines cherchent à tout prix à exporter des machines outils made in USA et supportent mal le fait que des pays africains importent des équipements industriels chinois par exemple. Ils vivent cela comme une forme de dumping. C’est pour cette raison notamment que l’Agoa n’a pas encore été renouvelé. Ces accords sapent des pans entiers de souveraineté des pays africains.

Et du côté de l’UE?

Si les Accords de partenariat économique (APE) n’ont toujours pas été formalisés par les pays d’Afrique, c’est bien qu’un grand nombre de leurs dirigeants, pourtant très conciliants avec l’Europe, n’y trouvent pas leur compte. A l’image de l’OMC, les pays riches veulent toujours organiser le commerce du haut vers le bas. Mais pour cela, il faut d’abord avoir des intégrations régionales fortes, ce qui n’est pas le cas. L’Europe est en position de force pour imposer un agenda. Elle contrôle des infrastructures à travers la Banque africaine de développement et pèse de tout son poids pour imposer ses vues aux ministres des finances, tout en restant très silencieuse, sauf dans la presse, sur le népotisme et les droits humains. L’Afrique est au coeur d’un post-colonialisme qui ne dit pas son nom.

Qu’est ce qui a changé depuis l’époque des plans d’ajustements structurels et la vague de néolibéralisme?

Rien n’a vraiment changé de facto. Quelques dettes publiques ont été effacées, mais d’autres ont été contractées. L’économie reste libérale car les structures et l’environnement le sont intrinsèquement. La flexisécurité est imposée par la finance globale et met en compétition des salariés entre eux. Résultat, la plupart des salaires sont tirés vers le bas. On aménage le système avec quelques soupapes de sécurité, mais la croyance en la réussite financière, au royaume de l’argent, emporte encore tout. L’Afrique n’a jamais eu autant de millionnaires, mais la plupart le sont devenus grâce à des marchés obtenus avec l’aval des États ou des complaisances qui encouragent l’optimisation ou l’évasion fiscale. Surtout, ils privilégient les domaines où il n’y a rien à faire: l’industrie extractive, beaucoup plus simple et rémunératrice que l’industrie transformatrice.

Vue aérienne d’une installation pétrolière sur l’île de Bonny dans le sud-est du Nigéria, en mars 2013.
Vue aérienne d’une installation pétrolière sur l’île de Bonny dans le sud-est du Nigéria, en mars 2013.

L’industrie reste donc en panne?

Il n’y a pas de frémissement de l’industrialisation africaine. Les télécoms sont assez développés, mais les sociétés du secteur refusent pour la plupart de faire l’assemblage ou la fabrication des téléphones portables sur le continent. Même les plus grands, comme le soudanais Mo Ibrahim, ne veulent pas s’y mettre par peur de perdre beaucoup d’argent. Trop de leaders africains ne veulent pas apporter de la valeur ajoutée manufacturière. Il faudrait atteindre un taux de 17%. Or, l’Algérie est à 7% et le Nigeria seulement à 4%! Sans concurrence réelle, ni désir d’investir dans des appareils productifs, l’Afrique représente à peine 1,5% de la valeur ajoutée manufacturière mondiale alors qu’elle pèse 15% de la population mondiale.

Il faut donc se méfier de la croissance affichée officiellement?

Le taux de croissance – entre 5 et 6%, selon les observateurs – ne vaut rien car il s’agit d’un chiffre d’évolution, de mouvements essentiellement liés à des bons prix de matières premières. Il faut aussi le comparer à l’inflation qui est très élevée dans certains pays, mais surtout avec le déficit budgétaire. Dans beaucoup de pays, il existe des comptes parallèles qui enrichissent de façon exponentielle des individus qui gravitent autour du pouvoir et viennent garnir des comptes offshore: c’est vrai au Congo ou encore au Tchad. Les occidentaux ferment les yeux car ils permettent d’alimenter des ventes d’armes ou des trafics divers.

Dans d’autres pays, on investit dans des infrastructures qui ne bénéficient pas à la population, comme en Afrique du Sud par exemple, où un grand nombre de dignitaires de l’ANC sont actionnaires des mines, veulent s’enrichir et cherchent à tout prix à contenir les salaires. Cette course vers le bas est une aberration économique puisqu’elle a entraîné des vagues de grèves sur plusieurs mois très coûteux pour la croissance, beaucoup plus que si les dirigeants avaient d’entrée accepté d’augmenter les salaires. Il y a donc un vrai problème de leadership et de court-termisme dans beaucoup de pays africains, que le clanisme ne fait qu’alimenter.

Les institutions internationales évoquent pourtant l’émergence d’une classe moyenne africaine. Mythe ou réalité?

La classe moyenne va un peu mieux, mais son essor est quasi indexé sur le prix des matières premières… Tout cela est très orchestré, à l’image d’un plan Marshall pour l’Afrique venant des Etats-Unis. Il faut arrêter de rêver et savoir que ce ne sont pas les contribuables américains qui paieront en totalité la dette colossale des Etats-Unis, mais bien une partie des Africains via les facilités d’accès aux matières premières, dont les prix contractuels restent largement en deçà des prix du marché.

Christian LOSSON et Amandine CAILHOL

Source : http://www.liberation.fr/economie/2014/08/06/l-afrique-au-coeur-d-un-post-colonialisme-qui-ne-dit-pas-son-nom_1076574

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Filed Under: Dans les Médias Tagged With: AFP, Africains, Afrique, Algérie, Banque africaine de Développement, Banque mondiale, Barack Obama, Centrafrique, Chine, Commerce, Congo, corruption, croissance, Développement, Dirigeants africains, Droits humains, Etats-Unis, EU, Europe, gouvernance, Guinée, Industrialisation, Interview, Invitation, Japon, l'ANC, l'Union européenne, La Chine, Nigeria, Obama, Observateurs, Pauvres, Pays riches, Pétrole, Tchad, Togolais, USA, Washington, Yves Ekoué Amaïzo

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